Si, par exemple, quelqu’un s’intéresse à la vie de Virginia Woolf et cherche des informations sur Internet, des psychiatres renommés lui apprendront qu’elle était « malade mentale » et que ses troubles n’avaient rien à voir avec les abus sexuels de ses demi-frères, qu’elle subit, des années durant, quand elle était enfant. Bien que, dans ses écrits autobiographiques, Virginia Woolf ait décrit de manière impressionnante les horreurs de son enfance (Augenblicke. Skizzierte Erinnerungen, S. Fischer Verlag, 1993), l’on nie, aujourd’hui encore, la relation entre ces terribles traumatismes et les dépressions ultérieures.
Elle était entourée de gens qui partageaient ses vues artistiques et les soutenaient, et ne comprenait pas elle-même son sentiment de profonde solitude. Cette situation peut aboutir au suicide, car la solitude actuelle fait constamment resurgir, l’état d’abandon, synonyme de danger de mort, vécu par le petit enfant.
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