*/Virginia Woolf par Alice Miller – Ta vie sauvée enfin

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Si, par exemple, quelqu’un s’intéresse à la vie de Virginia Woolf et cherche des informations sur Internet, des psychiatres renommés lui apprendront qu’elle était « malade mentale » et que ses troubles n’avaient rien à voir avec les abus sexuels de ses demi-frères, qu’elle subit, des années durant, quand elle était enfant. Bien que, dans ses écrits autobiographiques, Virginia Woolf ait décrit de manière impressionnante les horreurs de son enfance (Augenblicke. Skizzierte Erinnerungen, S. Fischer Verlag, 1993), l’on nie, aujourd’hui encore, la relation entre ces terribles traumatismes et les dépressions ultérieures.

Elle était aussi ignorée, à plus forte raison, de son vivant. L’écrivaine lisait ces textes dans les cercles littéraires qu’elle fréquentait, mais sa solitude resta entière, car ni elle, ni son entourage, ni même son mari Léonard (comme l’attestent ses souvenirs de son épouse), ne saisissaient le poids des blessures reçues dans son enfance.
Elle était entourée de gens qui partageaient ses vues artistiques et les soutenaient, et ne comprenait pas elle-même son sentiment de profonde solitude. Cette situation peut aboutir au suicide, car la solitude actuelle fait constamment resurgir, l’état d’abandon, synonyme de danger de mort, vécu par le petit enfant.
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Autres billets sur Virginia Woolf
Viviane Forrester – Viriginia Woolf
Virginia Woolf – The impact of childhood sexual abuse on her life and work

Autres billets sur Ta vie sauvée enfin

1/ Ta vie sauvée enfin

2/ Pardon nocif

3/ « Tu dois t’aimer toi-même »

4/ Ecrire pour laisser émerger la véhémente indignation

5/ Arrêter la reproduction du sadisme parental

6/ La distinction entre émotion et sentiment

Il existe trois « profils » de délinquants sexuels selon Roland Coutanceau

Selon Roland Coutanceau, il existe trois « profils » de délinquants sexuels.

- Les sujets immaturo-névrotiques, les sujets immaturo-égocentriques et les sujets égocentrés.

Les premiers correspondent à des personnes anxieuses, très timides, inhibées et totalement immatures. Ce type de délinquants sexuels est sensible au regard social. Ils ont honte de leurs actes et souhaitent ne plus recommencer, car elles sont très marquées par l’opprobre social.

La deuxième catégorie concerne des personnes à la fois immatures et égocentriques. Elles acceptent l’obligation de soins, même si au départ elles n’en voient pas l’intérêt. Elles se laissent faire par la société, mais restent fragiles dans toute situation à risque, par exemple si elles se retrouvent seules quelque part avec une victime potentielle.

La troisième catégorie regroupe des personnes très égocentrées et parfois même mégalomanes . Elles sont peu sensibles aux autres, n’éprouvent pas ou peu de honte et se montrent souvent froides, voire cyniques. Les sujets de cette troisième catégorie sont statistiquement plus dangereux, ils récidivent fréquemment et c’est dans cette catégorie qu’il y a ce qu’on appelle les serials violeurs et serials killers.