Loupiac – 30 ans après les faits – Condamné à lui verser, au titre du préjudice moral, 15.000 euros

Logo-France-bleuMercredi 6 mai 2015

Elle n’a rien inventé selon la justice  
Les explications de Stéphanie Brossard France Bleu Gironde

Une habitante de Loupiac accusait son père d’agressions sexuelles, 30 ans après les faits. La Cour d’appel de Bordeaux vient de confirmer la décision prise en première instance. Elle n’a pas inventé. Il y a bien eu attouchements

 

Vrai inceste ou faux souvenirs induits ? La Cour d’appel de Bordeaux a tranché, et a estimé, comme en première instance en 2013, qu’il y a bien eu agressions sexuelles de la part d’un père, sur sa fille, il y a 30 ans. Il est condamné à lui verser, au titre du préjudice moral, 15.000 euros.

C’est en 2007 que cette habitante de Loupiac, âgée de 39 ans aujourd’hui, dépose plainte et accuse son père de 66 ans, de l’avoir violée entre 1985 et 1988, alors qu’elle avait une dizaine d’années. Accusation portée après la consultation d’un coach en développement personnel, un « thérapeute de pacotille » selon maître Picotin, l’avocat du père dévasté depuis le début de l’histoire. Elle « n’est pas une affabulatrice » avait argumenté Patricia Gravellier l’avocate de la plaignante, à l’audience.

L’argument des faux souvenirs induits ne tient pas

Il ne s’agit donc pas de faux souvenirs induits comme a tenté de le prouver l’avocat du père : une histoire née de ses échanges récents avec un coach en développement personnel, consulté dans une période où elle n’allait pas bien, qui l’aurait poussé à porter plainte. C’est un phénomène venu des États-Unis. Ce sont des pseudo-thérapeutes selon lui, qui construisent dans l’esprit de leur patient mal dans leur peau, des souvenirs prétendument refoulés de l’enfance, une sorte de manipulation de leur mémoire, à laquelle ils finiraient par croire dur comme fer.

Sa cousine affirme aussi avoir été agressée

Dans ce cas précis, selon l’arrêt rendu par la Cour d’appel de Bordeaux, il y a bien eu inceste, il y a 30 ans. Ce ne sont pas ses visites chez ce coach qui ont entraîné le dépôt de plainte. Elle avait déjà confié par le passé, qu’elle avait été victime d’attouchements sexuels, à son mari, à son frère et à une amie. La Cour d’Appel a également retenu comme éléments de preuves, ses résultats scolaires en baisse et ses absences répétées à l’époque. Ainsi que le témoignage d’une cousine qui assure également avoir été agressée par son oncle, un soir de 1984.

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Dimensions psycho-criminologiques de la « désistance » par le Pr. Loick-M Villerbu

Loick M. Villerbu[1], Anne Winter[2], Christelle Laurent[3]
Introduction
Le terme « désistance », en France, est largement inusité. Il n’est sans doute pas anodin que son émergence coïncide avec les travaux sur la délinquance juvénile aux Etats-Unis (1934). Sa référence est manifestement plus connue des familiers des études anglophones.
Cependant, bien plus qu’une absence de réflexions et de propositions sur ce qu’il implique, il faut y voir un effet de culture criminologique et des disciplines afférentes à ce corps de doctrine. Dit autrement, ce que le terme implique et que nous allons discuter, est l’effet manifeste à la fois de conceptions de monde différentes et de politiques pénales/pénologiques volontaristes instruisant, dans d’autres dimensions, les acteurs du changement social et psychique.
Chaque mot est un monde, écrivait M. Merleau-Ponty : chaque langue entraîne avec elle une conception de l’existence et des rapports intersubjectifs.
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