"La reconstruction des victimes ne peut être faite sans une reconnaissance de l’inceste" par Emilie Cailleau

Emilie Cailleau,
publié le 28/01/2009

La députée Marie-Louise Fort, chargée par Jean-François Copé d’une mission sur l’inceste, présentait ce mercredi matin les conclusions de son rapport.
Entretien.

Un sondage Ipsos* réalisé les 16 et 17 janvier dernier (lire notre article) révèle que 3% des Français – et 5% des femmes – déclarent avoir été victimes d’inceste. Est-il facile d’évaluer ce phénomène ?

Malheureusement non. J’ai accepté la mission confiée par Jean-François Copé car j’avais eu connaissance d’un cas d’inceste dans ma circonscription quelques années auparavant. Une de mes premières tâches a consisté à chercher des statistiques en France. Mais il n’en existe pas. On constate que contrairement à d’autres pays d’Europe, la France ne dispose d’aucune étude sérieuse en France sur l’inceste. Le sondage Ipsos que vous mentionnez n’est donc qu’une indication de l’importance du phénomène et non des statistiques.

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bernard – 30/01/2009

Merci iconoclaste d’expliquer l’inceste ! Et bien oui l’inceste va bien au delà de la notion du viol… d’ailleurs qui à une définition claire et juridique de ce mot ? car il semble que cela varie d’une juridiction à l’autre ! Dans l’inceste il y a l’emprise de l’adulte sur l’enfant qui est enfermé dans un filet affectif car il cherche malgré tout à être aimé de son abuseur !

Dans l’inceste il y a la torture répété : quand l’enfant sait qu’il va passer à la casserole dans quelques minutes, la terreur qu’il peut ressentir n’a pas de nom ! connaissez vous les conséquence de cette terreur ? c’est un appel à mourir comme seule délivrance.

Dans l’inceste il y a culpabilité car la victime va se sentir coupable de la faute pour protéger son agresseur car il cherche son amour… Imaginer la culpabilité si en plus la victime à ressenti son corps réagir, s’il y a eu un orgasme ! L’inceste c’est découvrir parfois des années après, quand l’enfant devient adulte, l’interdit des gestes subits, la culpabilité de ses gestes ! l’inceste c’est en vouloir à son corps d’avoir été une proie trop facile, c’est l’automutilation, c’est parfois la prostitution, souvent les conduites addictives.. la défonce pour faire payer à ce corps !

Viol ou pas viol, pénétration sexuelle ou non, là ne doit pas être le débat de l’inceste, l’inceste c’est bien plus vaste, bien plus grave, c’est souvent obliger sa victime à se tuer elle même !

bernard (webmaster http://www.sos-inceste-pour-revivre.org)

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sophie avocat – 28/01/2009

Affirmer, comme vous le faites dans l’encart ci-dessus, que l’inceste n’est pas considéré comme un crime et réducteur ne rend pas compte de la réalité juridique. Selon la nature des faits, l’inceste constitue un délit ou un crime (le viol est toujours un crime) et le Code Pénal qualifie de circonstance aggravante le fait ces crimes ou délits soient commis par des ascendants ou des personnes ayant autorité. la conséquence est que le viol incestueux doit être puni plus sévèrement qu’un viol non incestueux. Le Code pénal punit donc déjà l’inceste.

Josef Fritzl : père incestueux et voisin aimable

23/06/08

Josef Fritzl, 73 ans, a reconnu lundi 28 avril qu’il séquestrait depuis 1984 sa fille dans sa cave. De cette relation incestueuse, sont nés sept enfants, dont trois n’ont connu que la captivité.
Les premiers éléments de l’enquête ont livré de ce « grand-père » apparemment sans histoires le portrait d’un monstre des temps modernes, auteur d’un scénario diabolique et sophistiqué.
A Amstetten, la commune à 100 km à l’ouest de Vienne où le drame s’est déroulé, les voisins interrogés par les médias ont décrit Josef Fritzl comme un homme aimable, poli, toujours prêt à aider les autres et très attentionné pour ses enfants.
« Alors que la fille vivait un martyre sans fin, recluse avec trois de ses enfants dans un réduit, le monstre Fritzl vivait dans la même maison une vie de brave grand-père », résumait lundi le tabloïd Kronen Zeitung.
« Il a réussi à bâtir une légende »

Sa fille Elisabeth a vécu 24 ans dans un réduit de 60 m2 qu’il avait aménagé dans la cave de sa maison. Violée dès l’âge de 11 ans, elle y a été séquestrée à 18 ans et y a donné naissance à sept enfants dont l’un est mort.
Selon le journal Kronen Zeitung, personne ne s’est douté de l’effroyable double vie de cet homme, considéré comme un pêcheur passionné et un compagnon de tablée apprécié.
« Il a réussi à bâtir une légende et tout le monde y a cru », a estimé le ministre autrichien de l’Intérieur Günther Platter, à la télévision ORF.
Electricien de formation qui a travaillé dans une entreprise de matériaux de construction, Josef a imaginé un scénario très sophistiqué et plausible.
Avec son épouse Rosemarie, l’homme a eu sept enfants, tous adultes aujourd’hui, et les habitants d’Amstetten se souviennent qu’il s’en était bien occupé.

Scénario de la fille-mère disparue

Lorsqu’il a séquestré sa fille en 1984, il a expliqué à la police qu’elle avait sans doute rejoint une secte. Pour preuve, il avait fait écrire à Elisabeth une lettre adressée à ses parents demandant d’arrêter les recherches.
Père autoritaire, il avait strictement interdit à tout son entourage de se rendre dans la cave en expliquant qu’il s’agissait de son atelier. Tous les soirs, Fritzl s’y rendait, apportant vêtements et nourriture à sa fille et à leurs enfants.
Le scénario de la fille-mère disparue a repris de plus belle lorsque les relations incestueuses ont conduit à des naissances.
A trois reprises, à quelques années d’intervalle, la fille prétendument disparue a déposé trois de ses bébés à la porte de ses parents. En réalité, elle se trouvait dans la cave de l’immeuble avec deux autres enfants.
Josef Fritzl avait pris soin de lui faire écrire des lettres d’accompagnement comme celle de 1993 : « le bébé a 9 mois, elle aura une vie meilleure chez grand-mère et grand-père qu’avec moi ».
A l’aide de ces lettres, le grand-père a pu obtenir la garde officielle des trois enfants prétendument abandonnés par la mère.
Sur la foi de l’enquête en cours sur la disparition de la mère, les services sociaux locaux n’ont pas cherché plus loin.

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