Sur le délit de violence psychologique par Jean-François Kahn

Que les députés aient voté une proposition de loi visant à renforcer la législation contre les violences faites aux femmes, excellent.
Que ce vote ait été acquis à l’unanimité, droite et gauche mêlées, bravo !
Mais — dussé-je, ici, m’attirer à tort les foudres de certaines féministes — il y a un point important de ce texte de loi qui me semble dangereux et inadéquat : il s’agit d’un nouveau délit, celui de violence psychologique
1) Parce que, contrairement aux apparences cela fera en fait le jeu des conjoints violents. pourquoi ? Parce que, lorsqu’une femme portera plainte pour violences ou en émettra simplement l’intention, l’époux ou le concubin pourra se précipiter chez son avocat et lui demander de déposer une plainte préventive pour « violences psychologiques ». Histoire de plaider ensuite la provocation « elle m’a poussé à bout ».
2) Parce que ce délit induit une appréciation totalement subjective : comment faire la preuve absolue d’une « violence psychologique », ou commence-t-elle, qu’est-ce qui la définit légalement, comment se matérialise-t-elle ? En fonction de quoi les tribunaux rendront des jugements radicalement différents en faveur des opinions des juges, des humeurs, du climat, de l’état d’esprit dans la région et du talent des justiciables. Cela n’améliorera évidemment pas l’image de la justice.
3) L’encombrement des tribunaux n’en sera qu’aggravé (imaginez simplement 100000 plaintes de ce type dans l’année) ce qui aura une incidence sur l’ensemble de leur fonctionnement.
4) Ajouté au délit de harcèlement moral, le délit de violence psychologique tend à judiciariser les rapports privés et donc à établir une sorte de police des intimités. Ce qui, poussé à son paroxysme, finirait par dégager un étrange parfum.
5) Or il existe déjà, dans nos lois, des délits de menaces, d’injures, de violences verbales, qui permettent, à condition d’être vraiment appliqués, de sanctionner les vraies violences psychologiques.

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Le Parlement adopte le projet de loi contre la récidive

Par LEXPRESS.fr, publié le 25/02/2010 à 15:46 – mis à jour le 25/02/2010 à 15:59
Le texte, approuvé par l’UMP et les centristes, prévoit de renvoyer en prison les condamnés pour crimes sexuels refusant de se soigner.

Le Parlement a définitivement adopté ce jeudi, après un ultime vote du Sénat, le projet de loi contre la récidive criminelle qui permet notamment de renvoyer en prison les condamnés pour crimes sexuels qui refusent de se soigner.
Seule la majorité UMP et centriste a approuvé ce texte. La gauche a dénoncé une « surenchère pénale » qui « ne règle pas le problème de la récidive » alors que pour le gouvernement, elle « garantit un meilleur suivi des criminels dangereux en dehors de la prison ».
Ce projet de loi visant à « amoindrir le risque de récidive criminelle et diverses dispositions de procédure pénale » étend également le champ de la rétention et de la surveillance de sûreté (enfermement et surveillance renforcée après la sortie de prison en cas de dangerosité).
La police pourra par ailleurs interpeller et retenir pendant 24 heures les ex-condamnés sexuels ne respectant pas l’interdiction de « paraître autour du lieu où travaille ou réside la victime ou sa famille ».
Les noms et adresses de tous les ex-condamnés à au moins 3 ans de prison seront communiqués aux commissariats et gendarmerie. Un nouveau fichier très controversé est créé par ce texte, un répertoire des données collectées lors des procédures judiciaires (RDCPJ) pour évaluer la dangerosité d’une personne.
Le texte final, fruit d’un compromis élaboré entre députés et sénateurs en commission mixte paritaire (CMP), a repris la plupart des modifications apportées par les sénateurs. Ces derniers sont revenus sur la plupart des mesures de durcissement du texte qu’avaient votées les députés de la majorité.

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