2/ Les dysfonctions dans les relations d’intimité par John Bradshaw

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Pour mieux se croire aimé, l’enfant blessé façonnera son comportement en se conformant aux attentes
présumées de ses parents. Son faux moi se développera au fil des ans et sera renforcé tant par les besoins du système familial que par les exigences immanentes aux rôles sexuels propres à chaque culture. Graduellement, le faux moi deviendra ce que la personne croit réellement être ; elle en oubliera que ce moi n’est qu’une adaptation, une sorte de mise en scène inspirée d’un scénario écrit par quelqu’un d’autre.
Vous ne pourrez connaître
l’intimité si vous n’avez aucune conscience de votre moi réel. Car comment pourriez-vous partager un peu de vous-même avec une autre personne si vous ne savez pas vraiment qui vous êtes ? Comment quelqu’un pourrait-il vous connaître si vous ignorez qui vous êtes en réalité ?
C’est notamment en établissant des limites fermes qu’un être humain se bâtit une solide conscience de soi. Tout comme les frontières d’un pays, nos limites physiques protègent notre corps et nous envoient des signaux lorsqu’une personne s’approche trop près de nous ou nous touche d’une manière inopportune. Nos balises sexuelles nous gardent en sécurité et à l’aise dans notre sexualité. (Les gens qui, sur ce plan, ont des limites fragiles acceptent souvent d’avoir des relations sexuelles alors qu’ils n’en ont pas vraiment envie.) Nos limites affectives nous disent où finissent nos émotions et où commencent celles des autres ; elles nous indiquent si nos sentiments nous concernent en propre ou s’ils concernent les autres. Nous possédons également des frontières intellectuelles et spirituelles qui déterminent nos convictions ainsi que nos valeurs.
Dès qu’on blesse un enfant en négligeant ses besoins ou en abusant de lui, on viole ses frontières. Cela instaure chez lui la peur d’être abandonné ou d’être englouti. Quand une personne sait qui elle est, elle ne craint pas d’être engloutie. Quand elle a confiance en elle-même et qu’elle a conscience de sa valeur, elle ne redoute pas l’abandon. Mais sans frontières bien établies, elle ne peut savoir où elle finit et où les autres commencent. Elle a du mal à dire non et à savoir ce qu’elle veut, deux attitudes qui s’avèrent cruciales dans l’établissement d’une relation intime.
Les problèmes d’intimité sont grandement aggravés par la présence d’une dysfonction sexuelle. Or, le développement sexuel des enfants qui grandissent au sein d’une famille dysfonctionnelle est toujours gravement perturbé ; cela s’explique par la pauvreté des modèles sexuels offerts dans la famille ; par la déception d’un parent face au sexe de l’enfant ; par le mépris et les humiliations qu’on lui fait subir ; et par la négligence dont on fait montre à l’égard de ses besoins de dépendance liés à son développement.
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Autres billets sur le livre Retrouver l’enfant en soi par John Bradshauw
1/ Retrouver l’enfant en soi
3/ Le sentiment de vide
4/ Les croyances magiques
5/ Les émotions refoulées
6/ Les défenses du moi et la théorie du portillon
7/ Le remords
8/ Les comportements agressifs
9/ Le témoignage

10/ Groupe de parole : comprendre qu’on est là pour soutenir les autres

L’enfant victime d’inceste par Yves-Hiram Haesevoets – 2003

L’enfant victime d’inceste – De la séduction traumatique à la violence sexuelle
2e édition
Yves-Hiram Haesevoets
Hubert Van Giseghem (préfacier)

Broché
Paru le : 18/11/2003

Editeur : De Boeck
Collection : Oxalis

ISBN : 2-8041-4370-8

EAN : 9782804143701

Nb. de pages : 289 pages

Poids : 480 g

Dimensions : 16cm x 24cm x 2,1cm

L’inceste, lorsqu’il est mis en actes dans une famille, résonne comme la mort psychique des membres qui la composent.
Analogue à un crime de sang pernicieux, le meurtre incestueux anéantit l’esprit et la pensée de la victime. L’enfant victime d’inceste est comme l’objet sacrificiel symbolisant le parjure d’une passion dévorante et destructrice. C’est au sein de la filiation entre les générations que s’installe la confusion de langue et de culture. Entre l’enfant et son parent « inces-tueur », l’énigme du non-sens engendre un grand désarroi, une incompréhension et une indicible souffrance.
« Sans négliger les points de vue historique et anthropologique, l’auteur montre une fine culture et une observation de clinicien non moins ra
ffinée. Non seulement interprète-t-il, mais il théorise et, au-delà de ses appartenances aux paradigmes psychanalytique et systémique, il n’hésite pas à puiser dans la littérature empirique et scientifique. Tout cela témoigne d’une très large vision du problème.
La communiquer dans un texte aussi cohérent, c’est ni plus ni moins, mettre à notre disposition un véritable manuel de référence » (H. Van Gijseghem). S’appuyant sur une immense érudition scientifique, l’ouvrage dépeint toute la complexité écosystémique des familles à transactions incestueuses, la diversité des passages à l’acte incestueux, le profil psychodynamique des différents protagonistes concernés par cette mésaventure humaine, etc.
Il affine ainsi les connaissances de tous ceux qui veulent parfaire leur formation. Enfin, il ouvre différentes perspectives en termes de prévention et
d’éducation éthique à une vie relationnelle, affective et sexuelle de meilleure qualité. Cette nouvelle édition, actualisée et augmentée, développe les différentes modalités de prise en charge thérapeutiques des victimes, des membres de la famille et des auteurs et tient compte des modifications apportées dans les traitements._________________
Autres billets sur L’enfant victime d’inceste
L’enfant victime d’inceste par Yves-Hiram Haesevoets – 1999