2/ " Pas de quartier ? ": Pierre Joxe défend dans un livre la justice des mineurs

11 janvier 2012
© 2012 AFP

M. Joxe fut député, plusieurs fois ministre (Industrie, Intérieur et Défense), premier président de la Cour des Comptes et membre du Conseil constitutionnel, de 2001 à 2010.
« J’ai découvert la justice des mineurs (régie par l’ordonnance de 1945 ndlr) à l’occasion de la loi +Perben I+ de 2002, déjà d’inspiration sarkozyste, qui commençait à démolir le système », a-t-il expliqué à l’AFP.
« Puis, la loi dite +Perben II+ de 2004 a introduit une mesure unique dans l’Europe démocratique, la possibilité de mettre un enfant en garde à vue pendant quatre jours dans certaines circonstances. C’est là que je me suis dit : quand je sortirai du Conseil constitutionnel, je vais me consacrer au droit des mineurs ».
En mars 2010, Pierre Joxe s’est donc inscrit au barreau de Paris et après une « période d’observation » dans des tribunaux en France et à l’étranger, a commencé à plaider.
Aujourd’hui, à 77 ans, il exerce « à temps partiel » son activité d’avocat, se consacrant « uniquement aux mineurs et aux commissions d’office » (la défense des enfants dont les familles n’ont pas de ressources).
« Je refuse toute clientèle privée », dit-il. « Premièrement, je n’ai pas besoin de ça pour vivre. Deuxièmement, je fais ça pour des raisons patriotiques et civiques, parce que la démolition du système français de 1945 est un grand danger pour la démocratie ».

Pas de quartier ? Délinquance juvénile et justice des mineurs, Ed. Fayard, 316 pages, 19 euros
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2/ Régis Jauffret publie ses carnets du sous-sol par Pierre Assouline

17 janvier 2012
Ce livre, il brûle les doigts autant qu’il glace le sang. Non qu’il soit sulfureux à dessein.
C’est autre chose.
De l’ordre de l’oppression jusqu’à la suffocation. Un sentiment proche de celui qui nous étreint à chaque relecture du chef d’œuvre de Dostoïevski
Carnets du sous-sol (ou Notes du souterrain selon les traductions).
A vrai dire, Régis Jauffret devrait prendre comme un compliment le violent mouvement de rejet, sinon de dégoût, que certains critiques ont exprimé (dimanche encore au
Masque et la plume) à l’endroit de son Claustria (535 pages, 21,90 euros, Seuil).
Non seulement il a réussi son coup mais il donne l’impression d’avoir accompli ce qu’il avait tenté il y a deux ans avec son précédent livre sur l’affaire Stern. Comme si cette histoire lui avait permis de pénétrer plus avant dans l’au-delà du Mal, cette région enténébrée qu’il n’avait pu que survoler avec
Sévère. Rien de gore pourtant. Que de l’effroi.

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