Après une rencontre organisée par Le Monde dans ses locaux sur les jurés d’assises, lundi 15 février, nous avons demandé aux internautes ayant été appelés à remplir ce « devoir citoyen » de témoigner de leur expérience.
La nécessaire clémence, par Jean-Baptiste P.
J’ai été juré il y a deux ans à la cour d’assises de Versailles. On a traité trois procès : deux braquages et un viol incestueux. Lors la sélection, qui se fait en deux fois, j’étais à la fois anxieux et impatient. Le jour J, j’ai été frappé par la solennité de l’organisation et son protocole. Pendant les débats, on est confronté à la violence et à la misère, mais aussi à la dignité de certains témoins, à leur incompréhension. La grande leçon, c’est surtout la clémence nécessaire envers des coupables, en fonction du contexte. Viol sur mineure : facile, il faut donner la perpétuité, non ? Eh bien non. Huit ans. Huit ans, c’était juste : cette clémence est le résultat de la loi, de la justice. C’est ne pas ajouter du malheur au malheur, de la vengeance à la justice, de l’injustice à la colère. C’est croire en l’espoir dans l’être humain. Mais c’est aussi frustrant car on comprend que la justice ne guérit pas les plaies, elle les gère. J’en suis ressorti avec une plus grande compréhension et un plus grand respect pour la justice. C’est un des piliers d’une société civilisée, il faut la défendre et garantir son indépendance.
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J’ai été juré il y a deux ans à la cour d’assises de Versailles. On a traité trois procès : deux braquages et un viol incestueux. Lors la sélection, qui se fait en deux fois, j’étais à la fois anxieux et impatient. Le jour J, j’ai été frappé par la solennité de l’organisation et son protocole. Pendant les débats, on est confronté à la violence et à la misère, mais aussi à la dignité de certains témoins, à leur incompréhension. La grande leçon, c’est surtout la clémence nécessaire envers des coupables, en fonction du contexte. Viol sur mineure : facile, il faut donner la perpétuité, non ? Eh bien non. Huit ans. Huit ans, c’était juste : cette clémence est le résultat de la loi, de la justice. C’est ne pas ajouter du malheur au malheur, de la vengeance à la justice, de l’injustice à la colère. C’est croire en l’espoir dans l’être humain. Mais c’est aussi frustrant car on comprend que la justice ne guérit pas les plaies, elle les gère. J’en suis ressorti avec une plus grande compréhension et un plus grand respect pour la justice. C’est un des piliers d’une société civilisée, il faut la défendre et garantir son indépendance.
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