2/ Comment est considérée la peine par La défense sociale nouvelle selon Marc Ancel

Marc Ancel
Editions Cujas, 1954, 183 pages
Dans cet ouvrage qui inaugure la série des publications entreprises par le Centre d’études de défense sociale de l’Institut de droit comparé, M. Ancel, avec la rigueur de pensée et la clarté qui lui sont habituelles, s’attache à définir les traits essentiels d’un mouvement doctrinal et pratique dont il est en France un des principaux animateurs.
Son but a été de faire œuvre de synthèse, en dégageant, par delà les divergences secondaires et les positions individuelles extrêmes, le fonds de pensée commun à tous les adeptes de ce mouvement et, du même coup, de mettre en lumière par une comparaison avec les autres doctrines l’originalité de la nouvelle école.
L’idée maîtresse de cette conception, telle que nous l’expose M. Ancel, c’est que la peine doit être considérée uniquement comme l’instrument d’une politique criminelle réaliste et efficace au service du bien commun, et qu’à ce titre, il convient de lui assigner pour fonction primordiale la réadaptation sociale du délinquant, seule de nature à concilier la protection de la collectivité avec l’intérêt véritable de l’individu à qui elle restituera sa pleine valeur de personne humaine consciente de sa dignité et de ses responsabilités.
Une telle orientation des institutions répressives ne s’oppose pas seulement aux tendances traditionnelles qui, après avoir présidé à l’élaboration de notre Code pénal et dominé l’école classique, commandent encore les réactions plus ou moins réfléchies de l’opinion en présence du crime.

Aborder de ce point de vue le problème de la délinquance conduit, en outre, à donner, d’autre part, à la notion de défense sociale une portée sensiblement différente de celle que lui attribuaient l’école positiviste et les doctrines qui en sont dérivées.
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Affaire Polanski, suite par Sandrine Goldschmidt pour A dire d’elles

In féminisme, politique on mai 19, 2010 at 4:23

Par Sandrine Goldschmidt

Etant donné l’avalanche de commentaires de presse depuis samedi, il me semble important d’en reparler.

Surtout après la confession de Charlotte Lewis, parue dans le Daily Mail.

Et des articles, ici et là, tentant de la discréditer a priori.

Ce n’est pas, de ma part de l’acharnement contre un réalisateur de 77 ans, Roman Polanski. C’est un ras-le-bol du système, qui fait qu’il y a un vrai acharnement à vouloir défendre Polanski coûte que coûte (BHL, Finkielkraut, Cannes…).

D’abord, je le redis, Polanski n’a pas été jugé pour l’affaire Charlotte Lewis. Forcément, puisqu’elle vient seulement de sortir, cette affaire. Est-ce qu’elle ment ? Je n’en sais rien. Je ne me prononce pas, mais je n’ai surtout pas de raison a priori de penser qu’elle affabule. Donc, la justice doit statuer s’il y a une affaire et faire son boulot.
Ce que l’on peut commenter en revanche, ce sont les commentaires. Je vais les citer, et après je les reprendrai un par un.

1/ L’ex-actrice se contredit. Elle dit autre chose aujourd’hui que ce qu’elle a dit à une époque où elle travaillait encore avec Polanski.

2/ Elle a essayé de rentrer dans le milieu du cinéma à 14 ans, puis à 16 elle a rencontré Polanski. Elle a posé pour Play Boy. Elle a couché avec beaucoup d’hommes (peut-être parfois pour obtenir des postes, et parfois pour de l’argent). C’est dont elle qui l’a cherché. Elle n’est pas innocente, de quoi se plaint-elle ?

3/Pourquoi est-elle retournée dans l’appartement si ça ne lui plaisait pas ?

4/ Il lui a demandé son âge, elle était à l’âge du consentement, il n’a rien fait de mal.

1/ Elle se contredit. Faut-il revenir sur le fait que souvent, la victime, est sous influence, sous emprise, voire terrorisée, mineure ou pas, et qu’elle a honte, qu’elle se croit coupable ? (un petit tour du côté du blog de Muriel Salmona, la présidente de l’Association Mémoire Traumatique et Victimologie, pour en savoir plus). C’est exactement ce que dit Charlotte Lewis : “je sais que j’aurais dû me tourner vers les autorités compétentes à l’époque, mais j’avais peur et honte. Je pensais d’une certaine façon que c’était de ma faute“, ce qui d’ailleurs, vient à peu près confirmer tout ce que je disais dans mon papier précédent, et que toutes les victimes de violences sexuelles, ou conjugales, adultes et enfants, expliquent ! En plus, il semble clair qu’elle était à Hollywood et droguée, ces déclarations de l’époque peuvent aussi être soumises à caution pour cette raison pure et simple. Du coup, je réponds de suite à la troisième affirmation. Pourquoi est-elle retournée dans l’appartement si ça ne lui plaisait pas…là encore, si ce qu’elle dit est vrai, ce n’est pas si étonnant. Oui, elle voulait réussir, oui, elle a été terrorisée, oui, elle n’a pas su/pu dire non…

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