Le crime d’inceste est ignoré en Europe et plus précisément en France. Le coût social des conséquences sur les victimes est sous-estimé par le législateur qui persiste à nier la gravité des séquelles de ce fléau. Une première proposition semblait ouvrir enfin le débat. Hélas !
Dans un article en date du 30 janvier 2009, je saluais ici l’initiative de Mme Marie-Louise Fort d’inscrire le crime d’inceste dans le code pénal français.
Après un long travail de consultations et de recueil de témoignages, la proposition de loi comportait deux avancées importantes : la reconnaissance et la définition du crime d’inceste et, surtout, la prise en compte spécifique des victimes qui passait par une politique d’information, de prévention et d’accueil.
Cette dernière disposition n’a même pas été discutée au prétexte qu’elle créait une charge publique (art. 40 de la Constitution). Sa discussion était donc rejetée. Ce qui en dit long sur la part d’initiative dont dispose le législatif.
Restait donc la définition du crime lui-même et son inscription dans le code pénal.
En lisant le procès verbal des débats de la commission des lois, certains arguments ont été avancés qui posent vraiment problème. La députée, Mme. Aurélie Filippetti, notamment, nous propose l’alambic de la résilience pour douter du bien fondé de la pénalisation de ce crime. Elle ne fut pas la seule à présenter des arguments d’une candeur confondante. En fait, non, il ne s’agit pas de candeur mais du cynisme le plus épouvantable pour ne pas avoir à soutenir, pour une fois et pour une cause fondamentale, une députée de la majorité.
Cette manière de passer outre des valeurs fondamentales pour faire valoir son camp, m’a conduit à lisser ma plume.
psychologue clinicien,
anthropologue
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