Christine Taubira veut une justice « réparatrice » : les victimes vont devoir rencontrer leurs bourreaux

Par Jean-Patrick Grumberg
1er juillet 2012
La ministre souhaite faire progresser l’idée de faire se rencontrer des victimes et des auteurs de délits et crimes.
Elle souhaite que les victimes tendent la main aux condamnés.
Elle souhaite que les victimes aident les criminels à se « reconstruire ».
Lors de l’affaire Chenu (1) qui a inspiré la ministre, le magistrat alors procureur à Reims, Yves Charpenel, avait déclaré que « le but de la justice, c’est l’apaisement ».
Où suis-je allé chercher l’idée saugrenue que la justice était là pour punir le coupable et l’empêcher de recommencer ? S’il faut apaiser ces pauvres délinquants, je suggère de remplacer les juges par des nounous et de transformer les tribunaux en salles de yoga.
Et le magistrat ajoutait : « La plupart des auteurs (JPG : auteurs…) peinent à comprendre qu’ils ont fait du mal (JPG : sans faire de psychologie de bistrot, s’ils avaient un mental et un surmoi normalement structuré, ils ne seraient pas délinquants), ils se contrefichent de la victime (JPG : le concept du coupable victime cher à la gauche fait forcément tâche d’encre chez les voyous) et n’ont du coup pas de frein intérieur (JPG : c’est pour cela que les prisons existent). Sans prendre la justice pour le monde de Walt Disney (JPG : bisounours alors ?), leur faire prendre conscience de la gravité de leur geste (JPG : si la justice n’applique pas une peine proportionnée à la gravité des crimes, il y a peu de chance qu’ils en prennent jamais conscience), et de la souffrance d’autrui, c’est diminuer les risques qu’ils récidivent » (JPG : et pourquoi pas supprimer les risques de récidive, au lieu de se contenter de les diminuer ?)
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La Justice réparatrice, ou comment pousser les victimes d’abus à pardonner à leur agresseur

11 juillet 2012
En france les victimes de viols sont méprisées, niées, bafouées. Pour illustrer ces propos, abordons seulement la situation des victimes d’Outreau. Combien sont à nouveau en contact avec leurs agresseurs ? Myriam badaoui, jugée coupable de viols et de proxénétisme (entre autres) sur ses quatre enfants, est donc sortie de prison en septembre. Elle peut revoir ses enfants et leur bourrer le crâne de nouveau. Mais ce processus va se généraliser avec cette « justice réparatrice », qui consiste à pousser les vcitimes à pardonner aux coupables.
Que s’est empressée de faire Badaoui avant même de sortir de prison ? Tenter de reprendre contact avec Chérif, son fils aîné, et aussi avec les trois autres. Si les deux premiers refusent de la voir, le troisième est aujourd’hui en contact avec elle, bien que la Justice l’ait interdit. Quant au dernier, la juge d’application des peines a refusé que Badaoui le voie avant ses 18 ans. Aujourd’hui, au contraire, les services sociaux, avec l’aval de la Justice, favorisent le rapprochement de Badaoui avec ses deux plus jeunes enfants. Et miracle : il est désormais question de mettre sur pied une association pour dire que finalement, tout ou presque était faux dans ce qu’on dit les victimes, pourtant reconnues comme telles pour 12 d’entre elles.
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