CRIFIP – Centre de recherches et de formation sur l’inceste et la pédocriminalité – indemnisation

Le délai de saisine de la CIVI est de 3 ans à compter de la date de l’infraction.

Il est prolongé d’un an à compter de la date de la dernière décision ayant statué définitivement sur la culpabilité ou sur la demande de dommages et intérêts formée devant la juridiction pénale. La CIVI a cependant la possibilité de proroger les délais prévus ci-dessus en cas de motif légitime.
Vous constituerez un dossier, avec l’aide de votre avocat ou d’une association d’aide aux victimes, qui rassemblera votre demande d’indemnité (qui peut être supérieure à ce que la juridiction répressive vous a accordé) et les pièces qui la justifient (certificats médicaux, certificat d’incapacité totale de travail ou ITT, arrêts de travail, etc.).
Sachez que l’indemnité réunit différents chefs de préjudice.
Citons-en quelques-uns :
• l’IPP (incapacité permanente partielle ou atteinte permanente à l’intégrité physique ou psychique),
• le pretium doloris (préjudice de la douleur physique et morale),
• le préjudice sexuel (fonctionnel et psychologique),
• le préjudice d’agrément (incapacité à renouer avec des activités extra-professionnelles antérieures),
• le préjudice moral ou affectif (lorsque l’agression sexuelle a été commise par un proche, une personne de confiance),
• le préjudice esthétique (suite à des violences physiques),
• le crédit thérapeutique (avance en vue d’une psychothérapie à entreprendre), etc.
Dans le mois qui suit sa saisine, la CIVI doit se prononcer sur votre demande et ordonner éventuellement une expertise. Vous serez alors convoquée par un expert psychiatre ou psychologue chargé de vérifier votre demande d’indemnité et d’orienter la CIVI dans son jugement définitif.
Il est conseillé de vous faire accompagner à cette expertise par un médecin-conseil ou médecin de recours, dont vous pourrez avoir les coordonnées par l’ANAMEVA (Association nationale des médecins-conseils de victimes d’accident avec dommage corporel. Celui-ci jouera auprès de vous le rôle équivalent d’un avocat. Il veillera à ce que votre demande d’indemnité soit entendue par l’expert. Ses services sont payants.
Quelques mois plus tard, le rapport d’expertise ayant été transmis à la CIVI, celle-ci statue sur le montant définitif d’indemnité qui vous sera versé par le fonds de garantie. Le montant ne peut être qu’égal ou supérieur à celui que la juridiction répressive vous avait accordé.
Sachez qu’au civil comme au pénal, vous avez le droit de faire appel de la décision de la CIVI, si vous la jugez contraire à votre intérêt. Votre demande sera alors ré-examinée par une autre juridiction d’appel.
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CIVI – Commission d’indemnisation des victimes d’infraction

Les conditions d’indemnisation des victimes d’infractions par la CIVI.
La CIVI est une juridiction civile de première instance autonome siégeant dans chaque Tribunal de Grande Instance chargée d’indemniser certaines victimes de certaines infractions pénales.
La CIVI statue sur l’indemnisation du préjudice des victimes de faits présentant le caractère matériel d’une infraction à l’exception des faits relevant de l’application de la Loi du 5 juillet 1985 (Loi Badinter relative à l’indemnisation des victimes d’accidents de la circulation), et n’ayant pas pour origine un acte de chasse ou de destruction des animaux nuisibles.
Principe
Les victimes d’infractions pénales graves, ou leurs ayants droit, peuvent obtenir une indemnité de l’Etat en réparation de leur préjudice quand celui-ci ne peut être indemnisé par l’auteur (inconnu, insolvable, …) ou les organismes d’assurance.
Dans certains cas, l’indemnisation peut être refusée ou réduite.
Conditions d’indemnisation
Personnes concernées : les victimes des infractions suivantes ou un proche d’une victime décédée des suites d’une infraction pénale.
Lieu de l’infraction
Si l’infraction a été commise en France, peuvent être indemnisés :
• les personnes de nationalité française,
• les ressortissants de l’Union européenne et de l’Espace Économique européen,
• les personnes de nationalité étrangère en séjour régulier (au jour de l’infraction ou de la demande d’indemnisation).
Si l’infraction a eu lieu à l’étranger, seules les personnes de nationalité française peuvent bénéficier de l’indemnisation.
En cas de destruction d’un véhicule par incendie, les faits doivent avoir eu lieu sur le territoire national pour donner lieu à indemnisation.
Demande d’indemnisation auprès de la Commission d’indemnisation des victimes d’infractions (CIVI)
Lieu du dépôt de la demande d’indemnisation
La CIVI siège auprès de chaque tribunal de grande instance (TGI). La CIVI compétente est celle :
• du domicile du demandeur,
• du lieu de la juridiction pénale saisie de l’infraction,
• qui a déjà été saisie de la même infraction par une autre victime.
Si les faits ont eu lieu à l’étranger, la CIVI compétente est celle du TGI de Paris.
Délai de saisine de la CIVI
• 3 ans à compter de la date de l’infraction,
• 1 an à compter de la décision définitive rendue par une juridiction pénale.
La CIVI peut accepter une demande présentée hors délai pour un motif légitime.
Modalités de la demande
La demande doit être adressée, par lettre recommandée, au greffe de la CIVI, accompagnée des pièces justificatives.
Si la victime bénéficie d’une garantie protection juridique, elle peut être utilisée à cette fin. Son assureur se chargera alors de toutes les démarches.
Le dossier pourra également être constitué par un avocat, dont les honoraires pourront être pris en charge au titre de l’aide juridictionnelle.
Phase amiable d’indemnisation devant la CIVI
Offre d’indemnisation
La demande est traitée par le Fonds de garantie des victimes des actes de terrorisme et d’autres infractions (FGTI). Il dispose de 2 mois à compter de la réception de la demande pour formuler une offre d’indemnisation.
Cette offre doit indiquer l’évaluation retenue par le Fonds pour chaque préjudice invoqué et le montant des indemnités offert.
La victime dispose alors de 2 mois pour accepter ou refuser l’offre.
Le Fond peut refuser de formuler une offre en en indiquant les raisons à la victime : dans ce cas, la phase amiable prend fin.
Réponse à l’offre d’indemnisation
Acceptation par la victime : la proposition doit être validée par le Président de la CIVI avant d’être exécutée dans un délai d’ 1 mois,
Refus de la victime : la phase amiable prend fin.
Attention : Le silence de la victime pendant 2 mois vaut refus.
Déroulement de l’affaire en cas d’échec de la phase amiable
Décision de la CIVI
En cas d’échec de la phase amiable, l’instruction de l’affaire se poursuit auprès de la CIVI.
Dans l’intérêt de la victime, il est recommandé de fournir à la Commission des renseignements aussi exacts et complets que possible, d’assister à la ou aux audience(s) ou de s’y faire représenter par son avocat.
Une fois la décision rendue par la Commission, c’est le FGTI qui est chargé de verser l’indemnité.
Il doit le faire dans un délai d’1 mois à compter de la notification de la décision.
Recours
La victime peut faire appel de la décision de la Commission devant la cour d’appel dans un délai d’1 mois à compter de la notification de la décision.
Le Fonds de garantie peut faire appel dans les mêmes conditions.
La victime qui ne pourrait être indemnisée par la CIVI peut demander une aide au recouvrement au service d’aide au recouvrement des victimes d’infraction (S.A.R.V.I.) dans un délai d‘1 an à compter de la notification de la décision d’irrecevabilité.
Demande de provision
La victime peut, à tout moment de la procédure, demander une avance sur l’indemnisation. Cette demande peut être réitérée. Elle est accordée :
• par le FGTI si :
• son droit à indemnisation n’est pas contesté,
• l’évaluation du préjudice n’est pas terminée (soit que le montant global ne puisse être calculé, soit que les organismes d’assurance n’aient pas communiqué le montant des sommes remboursé).
Le versement intervient dans les plus brefs délais .
• par le président de la CIVI, même si la victime ne remplit pas les conditions précédentes.
Dans ce cas, le président de la CIVI doit statuer dans le délai d’1 mois suivant la demande.
Où s’adresser ?
• 08 VICTIMES
Par téléphone :
08VICTIMES soit le 08 842 846 37 (coût d’un appel local depuis un poste fixe)
7jours/7 de 9h à 21h.
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