1/ Livre — Madame Récamier 1777-1849 par Françoise Wagener – relation incestuelle Père/fille

Madame Récamier. 1777-1849
Françoise Wagener
Broché
Paru le : 27/01/2001
Editeur : Flammarion
Collection : grandes biographies
ISBN : 2-08-068062-5
EAN : 9782080680624
Nb. de pages : 545 pages
Poids : 695 g
Dimensions : 15,2cm x 23,9cm x 3,5cm

Née avant la Révolution et morte sous la présidence du futur Napoléon III, Juliette Récamier, la Belle des Belles, est la pure incarnation de l’intelligence et du charme féminins.
Par sa beauté, son raffinement, son sens de l’amitié, elle sut, tout au long de sa vie, rassembler ce que l’Europe comptait de mérites politiques, artistiques, littéraires et faire de son salon un lieu d’échange d’une qualité inégalée. Riche, avenante, d’une élégance discrète, vouée au blanc, Juliette connaît très tôt la renommée. Mariée à 15 ans, sa relation purement affectueuse avec le banquier Récamier, dont elle apprendra qu’il est son père, fait d’elle une femme célébrée sinon heureuse. Elle règne sur le Paris consulaire mais, sous l’Empire, elle lutte inlassablement en faveur de ses amis opposants au régime, notamment Mme de Staël et Benjamin Constant.
Elle ne faiblit jamais et sa fidélité aux proscrits lui voudra les rigueurs de l’exil. Sous la Restauration et la monarchie de Juillet, son rayonnement s’étend sur la brillante société qui se retrouve chez elle, à l’Abbaye-aux-Bois. Elle encourage la création et favorise l’éclosion de la pépinière Romantique, sous l’égide de Chateaubriand, qu’elle a su s’attacher et avec lequel elle forme, pendant trente ans, un couple éblouissant, légendaire : il la fera entrer dans l’immortalité en lui consacrant des pages inoubliables des Mémoires d’outre-tombe.  » Celle qui fut la star de son temps méritait ce livre passionnant et peut-être définitif qui fait revivre toute une époque.« 
Jean d’Ormesson. Grand prix des lectrices de Elle 1987. Nouvelle édition revue et augmentée.
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Autres billets sur le livre de Françoise Wagener Madame Récamier
2/ Monsieur Récamier « On pourra dire que mes sentiments pour la fille tiennent à ceux que j’ai eus pour la mère. »

20 janvier – Le Chasseur – série TV – France 2

Yannick Soulier incarne le Chasseur. DR
« Le Chasseur » de prime-time
par Isabelle Hanne
Paru dans Libération du 20 janvier 2010
série créée par Gérard Carré, Vassili Clert et Nicolas Cuche
Episodes 1, 2, et 3/6.
France 2, ce soir à 20h35.

Manquait plus que ça. Un tueur à gages en héros d’une série diffusée en prime sur une chaîne publique. Samuel Delaunay (Yannick Soulier, l’Hôpital, Central nuit) faux avocat-vrai tueur en série, travaille pour sa mère Natasha (Marie-France Pisier), dans un Paris bleu acier en deux dimensions. Visage anguleux, corps sculpté et regard droit, le Chasseur exécute sans broncher. Sauf une fois, une nuit, où il épargne Lauren (Estelle Skornik), devenue sa femme. Bien entendu, personne ne dézingue son prochain pour rien.
Qu’est-ce qui fait courir Samuel ? Pourquoi le Chasseur chasse-t-il ?
A cause du pognon
Samuel ne tue pas par pulsion sadique, il tue pour de l’argent. Le scénariste Gérard Carré le décrit comme « une métaphore presque parfaite de la société du monde dans lequel nous vivons ». Dans la série, tout est marchand et tout se marchande : la tranquillité, la famille, l’amour, et la jouissance. Les scènes de sexe sont, d’ailleurs, carrément pubardes (mais pourquoi font-ils toujours l’amour sous la douche ou dans la piscine ?). Samuel a des goûts de luxe : il aime les belles bagnoles, vit dans un hôtel particulier décoré comme dans un catalogue, avec piscine en sous-sol et draps de soie. Et à 300 000 euros la tête, son boulot lui convient. Antihéros héraut du libéralisme, Samuel veut, selon le bon mot de Gérard Carré, « tuer plus pour gagner plus ».
A cause de maman
Pour faire plaisir à sa mère, et parce qu’il a tué le père. Littéralement. Car Samuel Delaunay a un œdipe très prononcé : dans des flash-back en noir et blanc, on comprend que, enfant, il a tué son papa parce qu’il battait sa maman. Un meurtre originel, fondateur, à la fois de son rapport quasi incestueux avec sa mère – « Y’a que moi qui puisse t’aimer tel que tu es », répète-t-elle –, et de son métier de tueur à gages. Natasha, marâtre toute-puissante, dévoreuse et cardiaque, l’enferme dans un monde où il est contraint de tuer.
A cause de « Dexter »
La musique et le pitch du Chasseur font immédiatement penser à Dexter, série diffusée sur la chaîne Showtime (en France, sur Canal +) racontant l’histoire d’un expert en traces de sang le jour, tueur en série la nuit. Mais contrairement à Samuel, Dexter respecte un code, qui lui interdit de tuer autre chose que de très vilains serial killers. Le Chasseur, lui, n’hésite pas à casser le cou d’une comédienne parfaitement innocente. Et quand Dexter suit un rituel pour sacraliser l’acte meurtrier, Samuel est un chasseur sachant chasser sans chichis (pardon). Il tue comme il irait au bureau, ses meurtres sont chirurgicaux, parfaits.
A cause de la ménagère
Fini, les Avocats et Associés, P.J. et autres séries morales et moralisatrices : place aux héros très méchants et aux séries pas politiquement correctes. Le Chasseur n’est pas tout le temps convaincant et manque souvent d’épaisseur. Mais on salue évidemment l’initiative, mi-audacieuse mi-inconsciente, d’inclure enfin ce type de personnages dans la fiction française. Dommage qu’avec un rebondissement consensuel à la fin de la saison, les scénaristes aient décidé de ménager la ménagère.