3/ Définition de l’inceste par Aldo Naouri dans De l’inceste

Un inceste sans passage à l’acte : la relation mère-enfant
par Aldo Naouri
Page 109

J’ai relevé que dans son sens courant actuel, le mot « inceste » dérive du latin incestum qui veut dire strictement « sacrilège ». Incestum dérive lui même de incestus qui signifie « impur, souillé ». Lequel incestus est forgé sur le in privatif et cestus déformation de castus qui signifie « chaste, pur ». Si bien que incestus aurait aussi le sens de « non chaste ». On imagine volontiers ce que cela a eu à voir avec le cortège d’interdits faits aux prêtres et aux vestales.
Il s’avère cependant que le même castus
s’est rapidement et curieusement confondu dans l’évolution de la langue avec cas sus qui signifie « vide, exempt de », jusqu’à le supplanter comme supin du verbe careo, « je manque ».
Il n’y aurait donc aucun abus à traduire incestus par « à qui rien ne manque » et rapprocher ce sens du désir de toute mère que son enfant ne « manque de rien ».

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Autres billets sur le livre De l’inceste par Françoise Héritier, Boris Cyrulnik et Aldo Naouri, Domnique Vrignaud & Margarita Xanthalou

1/ De l’inceste par Françoise Héritier, Boris Cyrulnik et Aldo Naouri
2/ Dorothée Dussy sur De l’inceste de Françoise Héritier
4/ Françoise Héritier et le principe de non-cumul de l’identique
5/ Docteur Aldo Naouri, vous êtes dangereusement irresponsable
6/ Inceste pas nommer par le législateur par Dominique Vrignaud dans De L’inceste
Autres billets par Françoise Héritier
De l’inceste par Françoise Héritier, Boris Cyrulnik et Aldo Naouri


3/ Québec mars 1995 : une définition féministe de l’inceste

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Une définition féministe de l’inceste inclurait donc la notion de pouvoir tant dans la famille que dans la société. Certaines auteures prônent une définition assez large de l’inceste : “Tout acte avec sous-entendus sexuels commis par un adulte en qui l’enfant a pleinement confiance ou dont il a besoin et à qui il est incapable de dire non à cause
de son âge, son ignorance ou du contexte de la relation.”
Plusieurs auteures féministes s’interrogent sur la nécessité de faire des distinctions théoriques entre les agresseurs intrafamiliaux et les étrangers, considérant que l’inceste n’est qu’un autre nom pour l’agression sexuelle envers les enfants. En réalité, la gravité des conséquences pour l’enfant varie selon les circonstances, mais l’intention sous-jacente aux agressions sexuelles commises par un membre de la famille ou par des étrangers ne diffère pas.
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Autres billets sur l’Inceste envers les filles 1995
1/ Québec, mars 1995 : L’inceste envers les filles – terminologie viols par inceste
2/ Québec, mars 1995 : L’inceste envers les filles – terminologie victime