Carole Roussopoulos nous a quittés
Les films, réalisés par Carole Roussopoulos et distribués par le CFCV:
« LA CONSPIRATION DES OREILLES BOUCHEES »
1988- 30 mn – Couleur- VHS / DVD
Des femmes, ayant appelé la permanence téléphonique, racontent ce qui est survenu dans leur enfance, pour que d’autres femmes soient encouragées à affronter leurs propres vérités. Elles se sont rencontrées pour s’aider à vivre, malgré et avec les souvenirs des viols et sévices subis pendant leur enfance de la part d’un père ou d’un grand-père.
Elles parlent d’elles pour que les petites filles d’aujourd’hui trouvent autour d’elles de l’aide, pour que cessent les souffrances, la peur, la solitude, le silence qui les enferment
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Avec une énergie inépuisable, un humour ravageur, une grande pertinence qui se confirme depuis 1969 et ne s’est jamais arrêtée, Carole Roussopoulos, seule ou au sein d’un collectif, n’a cessé de réinventer les formes de l’essai et de l’analyse visuelle en documentant les luttes féministes, homosexuelles, ouvrières et anti-impérialistes. C’est donc en toute logique que cette année, Visions de Réel rend hommage à la pionnière de la vidéo en France.
C’est en 1969, sur les conseils de son ami Jean Genet, qu’elle achète avec son chèque de licenciement du magazine Vogue une des premières caméras vidéo portable noir et blanc. Commence alors une longue carrière militante, plus de 50 films, où elle n’aura cessé de donner la parole à ceux que l’on n’entend pas, que l’on ne veut surtout pas entendre. Pour Carole Roussopoulos, une chose est essentielle: «l’image appartient aux personnes filmées et non à celles qui filment.» Elle concilie l’art d’écouter et de voir avec une rare clairvoyance. En laissant tourner sa caméra, sans jamais rajouter de commentaires – car rien ne justifie à ses yeux de recourir à une voix qui ne proviendrait pas de la bouche de l’un de ses personnages – elle saisit un regard, une pensée, un discours, qui font de ses films un véritable travail d’exploration, aussi bien dans la prise de vue que dans le montage.
Dans la décennie 70, elle accompagne les combats qui lui sont contemporains avec des films-clés que sont Le F.H.A.R. (1971) ou la chronique des Lip entre 1973 et 1976. Sa rencontre avec Delphine Seyrig donnera deux films majeurs de la lutte féministe: S.C.U.M. Manifesto (1976) etMaso et Miso vont en bateau (1976). Dans les années 80 et 90, elle aborde les questions dont les féministes se sont saisies : l’avortement et la contraception. En collaboration avec des associations, elle signe des films où émerge une parole jusqu’ici restée taboue : L’Inceste, la conspiration des oreilles bouchées (1988), ou encore Viol conjugal, viol à domicile (2003). Avec Profession : Agricultrice elle s’intéresse également à la place des femmes dans le monde du travail. De 1987 à 1994, elle reprend le cinéma l’Entrepôt à Paris. Depuis la moitié des années 90, elle a entrepris un vaste travail sur la maladie, la mort, la douleur. Ce n’est pas sa «retraite» suisse qui l’empêche de continuer ses luttes! (ct)
Carole Roussopoulos est née à Lausanne en 1945. Elle y fera des études de lettres qu’elle poursuivra à Paris où elle devient rédactrice au magazine Vogue. De 1973 à 1976, elle enseigne à l’université de Vincennes. En 1982, elle fonde avec Delphine Seyrig et IoanaWieder le Centre Audiovisuel Simone de Beauvoir consacré à l’histoire et à la mémoire des femmes. En 1992, elle est nommée Chevalière des Arts et des Lettres. 1995 la verra quitter Paris pour retourner vivre dans le Valais qui l’a vue grandir. Elle reçoit en 2001 la Légion d’Honneur consacrant «32 ans d’activités artistiques de réalisatrice de films». Ce programme est le fruit de la collaboration avec le Centre pour l’image contemporaine de Genève. Visions du Réel en remercie son directeur André Iten.
Mit unermüdlicher Energie, zerstörerischem Humor und grosser Aussagekraft, die sich seit 1969 bestätigt und nie nachgelassen hat, erfand Carole Roussopoulos allein oder im Kollektiv die Formen des Essays und der visuellen Analyse immer wieder neu, indem sie die Kämpf e von Feministinnen, Homosexuellen, Arbeitern und Antiimperialisten dokumentierte. Genau aus diesem Grund wird die Video-Pionierin Frankreichs dieses Jahr von Visions du Réel geehrt.
1969 kauft sie auf den Rat ihres Freundes Jean Genet von ihrer Abfindung, die sie von der Zeitschrift Vogue bei der Kündigung erhalten hat, eine der ersten tragbaren Schwarz-Weiss-Videokameras. In ihrer nun folgenden, langen Karriere als Aktivistin dreht sie über 50 Filme, in denen sie immer wieder jene zu Wort kommen lässt, die man nicht hört und vor allem nicht hören will. Für Carole Roussopoulos ist eines wesentlich : „Das Bild gehört den gefilmten Personen und nicht denen, die filmen.“ Sie vereint die Kunst des Zuhörens und des Sehens mit einem selten anzutreff enden Weitblick. Bei lauf ender Kamera und ohne Kommentar – denn in ihren Augen gibt es keinen Grund, eine Stimme zu Hilfe zu nehmen, die nicht aus dem Mund einer ihrer Film-gestalten kommt – erfasst sie einen Blick, einen Gedanken, Worte – Dinge, die ihre Filme sowohl in puncto Bildaufnahme als auch Montage zu einer richtigen Forschungsarbeit werden lassen.
In den 70er Jahren begleitet sie die Kämpf eihrer Zeitgenossen mit Schlüsselfilmen wie
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5/ Hommage à la documentariste Carole Roussopoulos aux 12e Rencontres internationales du documentaire de Montréal (RIDM)
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