Calvaires intimes
Le plus réussi d’entre eux, intitulé Graines de grenade dorées, traite du fléau de l’inceste et de la loi du silence qui bâillonne les femmes qui en sont victimes. La réalisatrice, Ghada Terawi, a recueilli des témoignages poignants, le récit de calvaires intimes aux mains d’un père ou d’un oncle concupiscent et d’une mère qui sait forcément, mais détourne le regard. Ces interviews coups de poing sont entremêlées avec un conte folklorique, davantage allusif, présenté sous forme de dessin animé. C’est l’histoire de Graines de grenade dorées, une jeune fille condamnée à une vie d’errances parce qu’elle a surpris le cheikh de son village en train de dévorer un enfant et qu’elle ne parvient pas à le dénoncer. Le film se conclut sur la supplique d’une des femmes qui témoigne, le visage dans l’ombre pour ne pas être reconnue « Ne restez pas silencieuse… Parlez, même au vent s’il le faut. Mais parlez, parlez… »
Le message a été reçu au-delà de toute espérance. Une heure après la projection dans une université de Cisjordanie, deux élèves sont entrées en pleurs dans le bureau du directeur des études et lui ont raconté les attouchements auxquels leur père se livre depuis des mois. À Tulkarem, dans les quarante-huit heures qui ont suivi la diffusion du film par la télévision locale, un officier de police, qui avait participé au débat télévisé, a reçu quatorze appels de jeunes femmes, victimes de harcèlement sexuel.
« Parmi les appels, il y avait celui d’une jeune fille violentée par son frère et son oncle en même temps, dit le lieutenant Emad Salameh. Celui aussi d’une mère de famille soumise aux assauts de son père, parce que son mari est emprisonné en Israël et qu’elle a dû revenir vivre chez ses parents », raconte-t-il. Pour l’instant, sur ces quatorze confessions spontanées, deux ont déjà donné lieu à un dépôt de plainte. « C’est bien de parler de la résistance à l’occupation israélienne, dit Abir Kilan, la directrice de la télévision de Naplouse qui a diffusé elle aussi le film. Mais il est important aussi d’apprendre à combattre les dysfonctionnements de notre propre société. »
Le plus réussi d’entre eux, intitulé Graines de grenade dorées, traite du fléau de l’inceste et de la loi du silence qui bâillonne les femmes qui en sont victimes. La réalisatrice, Ghada Terawi, a recueilli des témoignages poignants, le récit de calvaires intimes aux mains d’un père ou d’un oncle concupiscent et d’une mère qui sait forcément, mais détourne le regard. Ces interviews coups de poing sont entremêlées avec un conte folklorique, davantage allusif, présenté sous forme de dessin animé. C’est l’histoire de Graines de grenade dorées, une jeune fille condamnée à une vie d’errances parce qu’elle a surpris le cheikh de son village en train de dévorer un enfant et qu’elle ne parvient pas à le dénoncer. Le film se conclut sur la supplique d’une des femmes qui témoigne, le visage dans l’ombre pour ne pas être reconnue « Ne restez pas silencieuse… Parlez, même au vent s’il le faut. Mais parlez, parlez… »
Le message a été reçu au-delà de toute espérance. Une heure après la projection dans une université de Cisjordanie, deux élèves sont entrées en pleurs dans le bureau du directeur des études et lui ont raconté les attouchements auxquels leur père se livre depuis des mois. À Tulkarem, dans les quarante-huit heures qui ont suivi la diffusion du film par la télévision locale, un officier de police, qui avait participé au débat télévisé, a reçu quatorze appels de jeunes femmes, victimes de harcèlement sexuel.
« Parmi les appels, il y avait celui d’une jeune fille violentée par son frère et son oncle en même temps, dit le lieutenant Emad Salameh. Celui aussi d’une mère de famille soumise aux assauts de son père, parce que son mari est emprisonné en Israël et qu’elle a dû revenir vivre chez ses parents », raconte-t-il. Pour l’instant, sur ces quatorze confessions spontanées, deux ont déjà donné lieu à un dépôt de plainte. « C’est bien de parler de la résistance à l’occupation israélienne, dit Abir Kilan, la directrice de la télévision de Naplouse qui a diffusé elle aussi le film. Mais il est important aussi d’apprendre à combattre les dysfonctionnements de notre propre société. »