Profond désir des Dieux – Film japonais de Shohei Imamura –

Profonds Désirs des Dieux
(Kamigami no Fukaki Fokubo)
de Shohei Imamura
Sortie : 01/01/1990
Année de production : 1968
japonais / Drame / 2h50min
Réalisation : Shohei Imamura
Avec : Rentaro Mikuni, Hideko Oklyama, Choichiro Kawarazaki, Kanjuro Arashi, Yasuko Matusui, Kazuo Kitamura, Yoshi Kato

Pour le petit occidental de base (pick me, pick me), les films d’Imamura demeurent jamais réellement faciles d’accès. A défaut d’en comprendre toutes les subtilités, on peut tout de même s’immerger totalement dans ces œuvres pleines de sauvagerie humaine et surtout sublimement filmées (cet opus qui date de 68 est sûrement l’un des plus beaux films en couleurs que j’ai vus jusqu’alors – et j’en vois pas mal, vous êtes témoin).
On est donc cette fois sur une île – influence nipponne, forcément, mais également polynésienne – avec toujours ce même regard scrutateur d’Imamura sur ses personnages : on suit, en particulier, les aventures des membres d’une famille relativement starbée – les Futori – et l’arrivée sur l’île d’un petit ingénieur binoclard qui vient superviser la production de canne à sucre – il manque cruellement d’eau. Si la légende dit que l’île a été créée grâce à l’accouplement d’un frère et de sa sœur, les Futori semblent descendre en droite lignée de ces « lointains ancêtres » vu, qu’en terme d’inceste, ils n’en sont pas à leur galop d’essai… Leurs multiples écarts sexuels n’ont d’ailleurs pas tardé à les mettre au ban de la communauté, les Dieux en remettant une couche en leur balançant un roc énorme à proximité de leur maison. En attendant la fin de ce châtiment, chacun vaque à ses petites occupations…

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Film – Georgia d’Arthur Penn – 1982

Georgia
Réalisé par Arthur Penn
Titre original : Four friends
Long-métrage américain.
Genre : Comédie dramatique

Durée : 01h55min
Année de production : 1982

Synopsis : Danilo Prozor est un jeune émigre yougoslave. Il forme avec Tom et David un groupe d’amis inseparables. Ils sont tous trois amoureux fous de Georgia, jeune fille romantique.

Craig Wasson Rôle : Danilo

Jodi Thelen Rôle : Georgia

Michael Huddleston Rôle : David

Jim Metzler Rôle : Tom

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Delphine Seyrig, elle a un certain jeu Actor’s Studio très très curieux, ce perpétuel emmagasinement, emmagasinement d’énergie avec des actes explosifs par exemple « Murielle » est un beau.. . Elle joue ça. Mais enfin se n’est pas tellement évident pour elle. Mais il me semble ! il me semble ! Alors je reviens, au film de Arthur Penn, « Georgia », parce que je suppose que certains d’entre vous, l’ont vu.
Typiquement, en quoi c’est un film Actors Studio, c’est-à-dire un film descendance Kazan ? Pas difficile prenez les grandes scènes : comment ils font ?
Le jeune homme pauvre fils d’émmigré récent, arrive dans la famille du milliardaire, il veut épouser la fille. Bon qu’est ce qui se passe ? Déjeuner de famille glacé, atmosphère glacée, la tension monte. À ce moment-là vous voyez que chacun des convives à sa manière intériorise. La tension monte, ça veut dire et il y a tout un système de micro mouvements d’attente.
Le père qui regarde son prétendu, son gendre à venir, tout ça. La fille qui a le nez dans son assiette. On a l’impression qu’ils ont beau être immobiles, ça n’arrêtent pas ! Là ça donne raison à Hitchcock, impossible d’obtenir d’eux une pause neutre. Tout, ils feront tout sauf ils ne pourront jamais jouer la neutralité. Alors des espèces de ruminants. C’est vraiment la rumination, c’est la grande rumination, c’est l’emmagasinement d’énergie Et puis, ça ça répond à la situation avec l’intériorisation correspondante.
Et puis le père lâche une phrase-action : » la phrase-action c’est : « Je n’ai pas l’habitude de me laisser prendre un bien, quelque chose qui m’appartient ». La fille, elle baisse le nez un peu plus dans son potage. Bon elle n’a pas l’habitude. Et après ce n’est pas seulement l’acteur qui l’apprend, on peut concevoir qu’il l’apprenne, il est censé l’apprendre mais le spectateur il apprend quoi ?
Vous pouvez pas ceux qui n’ont pas vu Georgia – mais au point où ça vient de l’histoire, il apprend quelque chose de fondamental qui est déjà S prime. La phrase a été une action explosive du père. Une phrase peut être une action au cinéma. C’est un comportement, une phrase, c’est quoi ?. que n’est pas normal tout ça . S c’était : le père a de la répugnance à marier sa fille parce que le garçon n’est pas de son niveau social. Après la phrase, il y a « S prime », à savoir : le père en fait, a une relation d’inceste avec sa fille.
Vous avez la structure S A S prime, en plein. Alors intériorisation, alors qu’est ce que ça veut dire ça ? comment il joue, le père qui joue son rôle merveilleusement – Actor’s Studio pur, merveilleux, Bon, Il est là, absolument glacé, il emmagasine, il emmagasine la tension. C’est un grand acteur, il la fait passer, cela agit sur le spectateur, ça marche. Il emmagasine la tension. Bon et puis il lâche sa phrase comme un coup de poing sur le gendre.
Le gendre va répondre, ça va être le duel. La situation en sort modifiée, tout le monde a compris : ce n’est pas un père qui veut bien marier sa fille. C’est un père qui veut la garder parce qu’il est amoureux de sa fille.
Et qu’il y a une relation incestueuse effective. Le mariage arrive. La typique image qui pourrait signée Kazan : il y a la fête. Il y a la garden party, il y a la fête. Le père est à nouveau en situation de « intériorisation de la situation » : énorme vitre, énorme glace transparente mais sombre à l’extérieur derrière laquelle le père est tout droit et regarde d’en haut la fête. Son visage exprime tout ce que vous voulez par micros mouvements, espèce de haine, de dégoût, de réflexion en même temps sur : » qu’est ce que je vais faire », tout ça. Tout y passe. En effet il ne tient pas pas tranquille. On a beau le flanquer là comme un piquet, il se tient comme un piquet. Impossible d’obtenir qu’il se tienne tranquille. Impossible, vous n’obtiendrez jamais ça d’un acteur de l’Actor’s studio.
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