Adieu Mademoiselle, bonjour les insultes par Isabelle Germain

Mercredi, 16 Novembre 2011
Fini « Mademoiselle » dans les papiers administratifs. Roselyne Bachelot, ministre des Solidarités, en charge des droits des femmes, a demandé au Premier ministre François Fillon, mardi, qu’il en soit ainsi. Un simple respect de la loi qui lui vaut des insultes.
La ministre des Solidarités, Roselyne Bachelot, le confirme : il y a deux sexes ! Madame ou Monsieur. Le distinguo « Madame ou Mademoiselle », qui n’a pas d’équivalent masculin, est une « intrusion dans la vie privée, puisque par ce choix on demande à la personne de s’identifier comme mariée ou non mariée », a déclaré la ministre, dans l’émission « Preuves par 3 » sur Public Sénat. Roselyne Bachelot a demandé au Premier ministre que le terme « Mademoiselle » disparaisse des documents administratifs. La campagne « La case en trop » menée par deux associations fin septembre a donc porté ses fruits.
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« Il faut politiser le viol pour le combattre » par Clémentine Autain

14-11-2011
Propos recueillis par Marine Desseigne
Clémentine AUTAIN, féministe et militante de la gauche de transformation sociale, vient de publier un livre et participe à Montpellier à un débat sur les femmes engagées.
Figure du féminisme et de la gauche de transformation sociale, Clémentine Autain a été violée à l’âge de 22 ans. Si elle a longtemps occulté cet acte fondateur de son militantisme, elle publie aujourd’hui un livre sur le sujet aux éditions Indigènes. Dans Un beau jour… Combattre le viol, elle décrypte le mécanisme de domination masculine qui conduit aux violences contre les femmes.
Qu’est ce qui vous a poussé à parler de votre viol ?
« Je ne voulais plus faire le jeu des violeurs. J’avais besoin d’être en cohérence avec moi-même. Le silence est le meilleur allié de cet acte de domination d’un sexe sur l’autre. C’est l’affaire DSK qui m’a donné envie d’écrire un livre pour dire ce qu’est un viol car j’ai eu vraiment le sentiment que la société ne comprenait rien au phénomène de sidération, à l’ampleur des conséquences sur les victimes et au besoin de parler des femmes. A leur besoin d’être entendues et comprises.
Aujourd’hui, le fait de parler du viol est difficile ?
Ça ne se fait pas. C’est un tabou. On peut raconter entre amis dans un dîner qu’on a été victime d’un attentat, qu’on a perdu un proche, qu’on a un cancer. Ce sont des traumatismes qu’on peut évoquer. En revanche, on ne raconte pas un viol, parce que ça touche à la sexualité et qu’il y a toujours une suspicion à l’égard de la victime.
L’affaire DSK a-t-elle été un tournant ?
Il y a eu une libération de la parole. De toutes les paroles. Des propos sexistes ont aussi été déversés. Mais on a mis la question du viol dans le débat public. C’est devenu un sujet de conflictualité politique et je veux croire que ce sera bénéfique pour les femmes. C’est en politisant cette question qu’on peut combattre le viol. Si on reste dans une analyse où ce sont juste des malades mentaux qui violent des pauvres filles, on ne comprend rien à ce que c’est et on ne peut pas déconstruire tout le processus de la domination masculine.
La crainte c’est qu’on referme le couvercle sur l’affaire DSK. Ce livre est là aussi pour prolonger le débat et dire qu’il y a besoin de beaucoup de volonté politique pour combattre le viol. Et j’espère que ce sera au cœur de la présidentielle.
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