8/ Le beau vice : Carole Roussopoulos, la vidéo "out" par Elisabeth Lebovici

Elisabeth Lebovici

Le coffret consacré à Carole Roussopoulos (1945-2009) est sorti. Outre son livret de textes, il contient un DVD de six films qui sont autant de moments jouissifs ou plutôt, qui montrent, chacun un format et une forme de jouissance c’est-à-dire un plan et un temps de parole libérés (en anglais: « empowerment« ).
A ce moment, quelqu’une trouve sa parole en direct et la donne en partage. Qu’il s’agisse de Jean Genêt répétant trois fois un texte qui mange et avale toutes les formes sociales pour faire mieux durer le combat d’Angela Davis ; de l’intarrissable militante du Front Homosexuel d’Action Révolutionnaire, de ses copains, ou du rire hénissant d’un des participants à la réunion du FHAR à Vincennes ; de Monique, puis de Monique et Christiane, deux « Lip » (l’usine en grève, qui a relancé la production de montres autogérée) articulant en direct ce que fait le féminisme aux luttes révolutionnaires et ce qu’il défait dans l’identité du travail ; de la lecture du
SCUM Manifesto rythmée par la batterie de la machine à écrire (et les images de la télé en perspective) ; ou, enfin de l’intervention situ-féministe qui dérègle à jamais toute notion d’une « représentation féminine au sein d’un gouvernement patriarcal quel qu’il soit. Elle ne peut qu’incarner la condition féminine, oscillant entre la nécessité de plaire (féminisation-Maso) et le désir d’accéder au pouvoir (masculinasation-Miso)« .

Autant de figures de libération, dans ces séquences où quelqu’un prend et trouve sa voix, où un visage surnage dans le grain des des signaux lumineux, proférant tout en délicatesse une formule cinglante : la video nous montre le processus et l’événement, ce qui se passe lorsque apparaissent ces sans-voix qui se mettent à dire le réel, ici caractérisé comme une parole en direct, live, vivante, brûlante.


Pour lire la suite de l’article, cliquez sur la photo de la première intervention du FHAR à une manif du 1er mai, dans Le F.H.A.R.

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Autres billets sur Carole Roussopoulos et sur La conspirations des oreilles bouchées
1/ La conspiration des oreilles bouchées – inceste 1988
2/ L’Inceste la conspiration des oreilles bouchées – CASB

3/ Hommage à Carole Roussopoulos
4/ Documentariste – le Monde – 28 octobre 2009
6/ Soirée d’hommage à Carole Roussopoulos – 22 janvier 2010
7/3 juin 2010 – Gaillac : film et débat sur l’inceste après le film : La conspiration des oreilles bouchées

Violences sexistes du G20 : le comité jeunes féministe de la CLES réagit

Correspondante : Concertation des luttes contre l’exploitation sexuelle (CLES)
Publié le : 12/07/2010 à 16h02
Catégorie : Actualités – Canada

Montréal, le 12 juillet 2010

Le comité jeunes féministes de la Concertation des luttes contre l’exploitation sexuelle (CLES) joint sa voix aux individuEs et groupes qui ont dénoncé la répression policière qui s’est traduite par des violations massives et arbitraires des libertés civiles les 26 et 27 juin derniers à Toronto. Alors que les dirigeants des pays les plus puissants de ce monde se réunissaient dans le cadre de la tenue du G 20, la Ville Reine a été le théâtre du plus grand nombre d’arrestations dans l’histoire du Canada.

Un nombre important de personnes ont été appréhendées sans motif raisonnable par les policiers durant ladite fin de semaine, leurs sacs fouillés, leurs infos personnelles notées et possiblement diffusée à travers les corps policiers du groupe intégré de sécurité. Plus de 1000 personnes ont été arrêtées, dont la majorité a été libérée sans accusation (parfois après plusieurs heures, voire des jours de détention). Toutefois, quelques centaines de personnes font face à des chefs d’accusation dont certains sont très graves comme les accusations de complot dans le but de commettre un acte criminel – sans toutefois spécifié lequel !

Les témoignages des personnes appréhendées et des témoins sont unanimes et on-ne-peut-plus choquants. Les exemples de violation des droits humains les plus fondamentaux sont nombreux : intimidation, harcèlement, arrestations arbitraires, raids dans des résidences privées et lieux d’hébergement, kidnappings, conditions de détentions inhumaines (privation d’eau, de nourriture, de sommeil, de vêtements chauds, de liberté de mouvements élémentaires), vols de bien, fouilles à nu, humiliation, sévices physiques et psychologiques. Nous dénonçons ces actes ignobles perpétrés en toute impunité par les forces de l’ordre et financés à même les poches des contribuables (près d’un milliard de dollars).

Plus spécifiquement, nous tenons à dénoncer haut et fort les violences ‘genrées’ dont les femmes ont été victimes. Bon nombre des arrêtées ont rapporté avoir été la cible de propos et comportements sexistes allant du harcèlement sexuel aux menaces de viols collectifs en passant par des fouilles à nu sous les regards obscènes des agents masculins et la contrainte de faire ses besoins personnels dans une toilette sans porte à la vue de touTEs, y compris des gardiens. De plus, nous savons qu’au moins une femme a été victime d’une agression sexuelle par un agent dans un des centres de détention.

Encore une fois, les femmes sont parmi les premières victimes de la violence et font les frais d’un système patriarcal et capitaliste corrompu. Avec ses politiques qui visent à museler la parole des femmes et bafouer leurs droits (notamment en ce qui concerne le droit à l’avortement), le gouvernement fédéral de Stephen Harper nous a prouvé encore un fois qu’il est près à aller loin, très loin, pour faire reculer les droits humains, et ceux des personnes les plus vulnérables en particulier.

Par ailleurs, les témoignages révèlent également que la moyenne d’âge des personnes arrêtées était de 20 ans. De plus, les forces policières ont visé plus particulièrement, non seulement les femmes, mais également les personnes homosexuelles, les francophones, les personnes non-blanches, les personnes plus ‘marginalisées’ et les personnes handicapées. Nous déplorons ces violences gratuites et inadmissibles de l’État contre les personnes davantage discriminées dans la société.

Parce que ces événements sont révoltants, parce qu’ils sont contraires à la Chartre des droits et libertés, parce qu’ils sont antidémocratiques, parce qu’ils briment la liberté d’expression et parce que les responsables ne peuvent demeurer impunis, le comité jeunes féministes de la CLES appuie la demande de la section canadienne d’Amnistie internationale et de la Ligue des droits et libertés pour une enquête publique indépendante sur les mesures de sécurité entourant le G20.

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