Outreau : Définition des négationnistes qui nient les viols par inceste transgénérationnels

Un mot qui a un sens bien précis, employé à tort par des journalistes incultes : je parlerais du négationnisme des viols par inceste transgénérationnels.

Etymologie : du latin negatio, négation, dénégation.

Le mot « négationnisme » a été formé par l’historien Henry Rousso en 1987, dans le but explicite de lever la perverse ambiguïté et la parfaite inadéquation de « révisionnisme » pour désigner le discours des négateurs du génocide : « Le grand public découvre [en 1978] le milieu interlope des “révisionnistes”, un qualificatif qu’ils s’attribuent impunément : le révisionnisme de l’histoire étant une démarche classique chez les scientifiques, on préférera ici le barbarisme, moins élégant mais plus approprié, de “négationnisme”, car il s’agit bien d’un système de pensée, d’une idéologie et non d’une démarche scientifique ou même simplement critique. »

Effectivement, le DSM IV situe l’inceste au même niveau de conséquences que les camps de concentration et certainement pas les conséquences sur les acquittés qui ne sont pas victimes d’erreur judiciaire.
Une erreur judiciaire existe quand un innocent est en prison, ce qui n’est pas le cas des acquittés d’Outreau.

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Henry Rousso, Le syndrome de Vichy, Seuil, Points Histoire, 1990 — 1ère éd. 1987—, p. 176.___________________
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L’indemnisation d’un enfant né d’un viol-incestueux-correctionnalisé

Publication : Bulletin criminel 2010, n° 141
1) L’enfant né d’un viol est-il en droit de demander la réparation de son préjudice ?De sens commun, il paraît indéniable de répondre à cette question de manière positive notamment parce que, entre autres conséquences désastreuses pour sa vie, l’enfant doit supporter le supplice que représente la manière dont il a été conçu. Enfant non voulu dont toute filiation paternelle est de fait déniée (même si en droit la filiation peut être établie sauf impossibilités énoncées par l’article 310-2 du code civil), chaque regard posé sur lui fait revivre le crime subi par sa mère. Cette naissance rajoute une nouvelle dimension à la multiple peine que vit déjà la victime qui est de devoir” se souvenir pour pouvoir dénoncer mais parce qu’elle est victime, elle doit vivre dans le déni pour pouvoir survivre !”(Maître Nathalie Reiter). Taire la violence c’est la refouler. Parler de la violence subie c’est aider la justice. Devoir se souvenir c’est revivre la violence. Dénier la violence c’est s’en sortir pour survivre. Lorsqu’un enfant est né, le déni n’existe plus, l’oubli est impossible.
Mais d’un point de vue purement juridique, l’enfant est-il lui-même considéré comme étant la victime du viol (victime directe ou indirecte)? Peut-il se joindre à l’action exercée par sa mère et est-il en droit de prétendre à la réparation de son préjudice et sur quel fondement ?

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