7/ Le remords par John Bradshaw

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Souvent, le remords suit la peine et la tristesse. Nous nous disons : « Si seulement les choses avaient été différentes, peut-être que j’aurais pu agir autrement. Si j’avais plus aimé mon père et si je lui avais dit à quel point j’avais besoin de lui, peut-être ne m’aurait-il pas abandonné. » En consultation, lorsque je rencontrais des victimes d’inceste ou d’abus sexuel, il m’était difficile de croire qu’elles éprouvaient de la culpabilité et du remords par suite de tels viols, comme si elles en étaient responsables de quelque manière. Lorsque nous pleurons une personne décédée, le remords semble quelquefois plus pertinent ; nous aurions souhaité, par exemple, passer plus de temps avec cette personne. Mais quand nous pleurons un abandon survenu au cours de notre enfance, nous devons aider notre enfant blessé à comprendre que, de tout ce qu’il a fait, rien n’aurait pu être fait différemment. Sa douleur met en cause ce qui lui est arrivé à lui, et non ce qu’il est en soi.
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Autres billets sur le livre Retrouver l’enfant en soi par John Bradshaw
1/ Retrouver l’enfant en soi
2/ Les dysfonctions dans les relations d’intimité
3/ Le sentiment de vide
4/ Les croyances magiques
5/ Les émotions refoulées
6/ Les défenses du moi et la théorie du portillon
8/ Les comportements agressifs
9/ Le témoignage

10/ Groupe de parole : comprendre qu’on est là pour soutenir les autres

8/ Les comportements agressifs par John Bradshaw

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Nous pourrions penser que tous les êtres portant en eux un enfant blessé sont gentils, calmes et patients, alors qu’en réalité, l’enfant intérieur blessé est en grande partie responsable de la violence et de la cruauté en ce monde. Hitler a été constamment battu durant son enfance ; il a été humilié et insidieusement bafoué par un père sadique, qui était lui-même le fils illégitime d’un propriétaire foncier juif. Hitler a reproduit la forme la plus extrême de cette cruauté en faisant souffrir des millions d’innocents.
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Les comportements agressifs, source majeure de destruction humaine, sont le résultat de la violence subie dans l’enfance, violence ayant engendré une souffrance et un chagrin refoulés depuis ce temps. L’enfant impuissant et blessé d’autrefois donne naissance à l’adulte agresseur d’aujourd’hui. Pour comprendre ce processus, il faut se rendre compte que maintes formes de mauvais traitements prédisposent l’enfant à devenir un agresseur, cela étant particulièrement vrai dans les cas de violence physique, d’abus sexuel et de brutalité affective grave. Le psychiatre Bruno Bettelheim a créé l’expression « s’identifier à l’agresseur » pour illustrer ce phénomène. Selon lui, la violence sexuelle, physique ou affective s’avère si terrifiante pour l’enfant qu’il ne peut conserver son propre moi lorsqu’il en est victime. Afin de survivre à la douleur, il perd tout sentiment de son identité et s’identifie plutôt à l’agresseur. Il est à noter que Bettelheim a mené ses recherches en étudiant le comportement de personnes qui avaient survécu aux camps de concentration allemands.
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3/ Le sentiment de vide
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6/ Les défenses du moi et la théorie du portillon
7/ Le remords

9/ Le témoignage

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