Les caractéristiques des symptômes post-traumatiques de maltraitance infantile : inceste et maltraitance physique = Post-traumatic symptomatology in c

Par Ricky FINZI
École d’assistants sociales, Université de Bar-ilan, Ramat Gan 52900, Israël et Hôpital Psychitrique Geba, Centre Médical Rabin, Petah Tiqva, ISRAEL
Sam TYANO Hôpital Psychiatrique Geha, Centre Médical Rabin, Petah Tiqva, Israël et Faculté de Médecine Sackler, Université de Tel Aviv, Tel Aviv, ISRAEL

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Revue / Journal Perspectives psychiatriques ISSN 0031-6032 Source / Source 2002, vol. 41, no5, pp. 389-399 [11 page(s) (article)] (58 ref.)Langue / LanguageFrançais
Editeur / Publisher EDK, Paris, FRANCE (1963) (Revue)

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L’objet du présent article est, d’une part, l’analyse des caractéristiques des symptômes post-traumatiques (PTSD, trouble de stress post-traumatique) d’enfants qui vivent ou qui ont vécu une maltraitance sexuelle (l’inceste) et physique et, d’autre part, en référence aux théories de la relation d’objet et de l’attachement, la mise en exergue des conséquences – au long terme – de ce type de traumatismes sur le développement de la personnalité de ces enfants. Ainsi, afin de surmonter une maltraitance continuelle au sein de la famille, ces enfants utilisent des défenses telles que : l’identification à l’agresseur, le clivage, un comportement auto-destructif et des défenses dissociatives. Le style d’attachement qu’ils développent est non sécure, anxieux ou encore évitant. Nous nous proposons de conclure cet article en ouvrant sur différentes directions de recherches et des propositions thérapeutiques.

3/ Toute perte, tout deuil est une souffrance par Anne Ancelin Schützenberger

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Les maladies organiques graves, qui mettent la vie en danger, ainsi que les maladies psychosomatiques ou la « déprime », sont souvent liées à un travail de deuil non fait qui taraude la personne ou ses descendants par des fidélités familiales inconscientes, des liens transgénérationnels, des « loyautés invisibles ». Un travail sur la transmission transgénérationnelle de traumatismes graves permet souvent d’en retrouver l’origine il y a plusieurs générations. Certains cancers, certaines maladies des voies respiratoires ou digestives, certaines tuberculoses et ulcères, peuvent également parfois être liés à une répétition du choc d’une perte subie dans l’enfance et à l’époque surmontée. Mais lorsque une seconde perte survient, elle est vécue bien plus dramatiquement encore, parce qu’elle vient en écho réactiver de façon décuplée la première « perte d’objet d’amour », ainsi que toutes les autres [1]. Par exemple, les « blessés de la vie », les polytraumatisés, les victimes qui deviennent « victimes revictimisées ».
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Toute perte affective, tout deuil est un choc qui fait que « le sel perd sa saveur» et le monde ses couleurs; l’envie de vivre, de travailler s’étiole, s’assombrit. Comme si, pour certains, le temps se fixait, se figeait, et qu’un « ressassement » débutait, une « rumination triste » et souvent sans fin, provoquant une diminution de l’élan vital. La personne se retrouve en période de fragilité, ouverte à la maladie, aux accidents, à toutes les infections, voire à la mort, comme le montrent de nombreuses études portant sur la mort fréquente du veuf (ou de la veuve) dans l’année qui suit la perte du conjoint.

Toute perte, tout deuil est une souffrance si cruelle, et le travail de deuil est si long et si douloureux, que l’on cherche mille façons d’éviter cette souffrance pour ne pas avoir à affronter une réalité trop dure, « invivable », et avoir moins mal… Certaines d’entre elles sont de fait des voies sans issues, car elles fixent la personne traumatisée dans la souffrance, ou dans la négation de cette souffrance. Cela provoque parfois une ou des vies gâchées, car les descendants en souffrent aussi et risquent, par loyauté familiale invisible, de revivre dans leur corps l’accident, la maladie gravissime au même âge, voire la mort.

Même si « la tête » oublie la date d’anniversaire ou l’âge de la « perte d’objet d’amour », le corps, lui, n’oublie pas, car il y a eu empreinte. Même si l’on croit avoir oublié, en fait on n’oublie pas d’oublier de prendre les précautions normales de survie, ce qui va créer – ou plutôt : « recréer » – l’accident mortel ou gravissime. Souvent, on nous a mis en garde. Par exemple, un pompiste nous a conseillé de changer les plaquettes de freins avant un départ. Mais nous n’en avons pas tenu compte, nous nous sommes dit : « Plus tard, je n’ai pas le temps aujourd’hui, ça ira… » Et l’accident est au rendez-vous…
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2/ Tuer le mort qui est en nous ?