14 juin 2011 – Viol conjugal, le "dernier tabou" par le Nouvel Observateur

Par Anne Collin
« Lever le tabou », voici l’objectif affiché du collectif contre le viol qui lance mercredi 15 juin une nouvelle campagne, cette fois-ci contre le viol conjugal au moment où la question des agressions sexuelles est en pleine actualité.

Mais en France, si selon une étude du collectif 75.000 femmes sont violées chaque année et dans 8 cas sur 10 par un homme « qu’elles connaissent », le viol conjugal n’a été reconnu qu’en 1990 dans le droit national. Jusqu’alors prévalait officiellement l’obligation du devoir conjugal entre époux, en vigueur depuis 1810.
Pas de « devoir conjugal »
Le viol conjugal « ne doit plus être conforté, ni par le principe du devoir conjugal, alors que celui-ci est révolu depuis plus de vingt ans, ni par l’inégalité persistante entre les hommes et les femmes, qui doit encore être combattue », écrit le collectif.
« De toutes les violences, les violences sexuelles sont les plus taboues, les plus acceptées, les moins judiciarisées », explique le Dr Gilles Lazimi, coordinateur de la campagne qui travaille avec le collectif depuis près de 20 ans. « Il faut lancer le débat », ajoute-t-il.
« Peu de viols font l’objet de plaintes et dans 35% des cas, les plaintes sont déqualifiées (Elles peuvent être requalifiées en agressions sexuelles, délits jugés non plus en cour d’Assises mais devant un tribunal correctionnel, NDLR), 20% sont classées sans suite », affirme Gilles Lazimi.
« La honte doit changer de camp »
Pourtant, selon le médecin, les conséquences de ces violences sexuelles sont multiples, psychologiques et physiques, menant dans 25% des cas jusqu’à une tentative de suicide. Elles le sont d’autant plus que de très nombreuses femmes attendent longtemps avant d’appeler. « 10% d’entre elles attendent 30 ans et plus et 10% plus de 20 ans », souligne Gilles Lazimi.
Pour Emmanuelle Piet, présidente du CFCV, parler de cette réalité des violences faites aux femmes permet de libérer la parole. Selon elle, l’association a constaté une hausse de 30% des appels à son numéro vert « Viols femmes informations » depuis le début de l’affaire Dominique Strauss-Kahn, accusé d’agression par une femme de chambre à New York.
« La honte doit changer de camp », ajoute cette gynécologue, qui rappelle que « tous les milieux sont concernés ».
Depuis la création de la permanence téléphonique, le collectif a entendu plus de 40.000 victimes dont 6% d’hommes au 0 800 05 95 95 ou au 3919 (violences conjugales info).
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Autres billets sur la campagne Viol conjugal du 15 juin 2011
14 juin 2011 – France culture, 8h15 Le CFCV lance une campagne télévisée contre le viol
14 juin 2011 – KAN C NON… C NON ! par le collectif féministe contre le viol
Spot de la campagne contre le viol conjugal du Collectif féministe contre le viol – CFCV

14 juin 2011 – France culture, 8h15 Le CFCV lance une campagne télévisée contre le viol

Journal de 8h, vers 8h13
Le Collectif féministe contre le viol, lance une campagne télévisée contre le viol pour dénoncer le viol conjugal, le phénomène serait en constante augmentation même s’il reste difficile à évaluer.
Christine Montclar
La part des viols conjugaux est difficile à mesurer tant ce crime est tabou, les femmes ont du mal à témoigner, car il faut accepté d’être passé d’une relation sexuelle entre adultes consentants au départ, à une relation forcée.
Souvent, le viol conjugal va de paire avec la violence, pour éviter quelques coups, la femme se soumet au désir de son mari.
Or, la loi est claire : Toute pénétration sexuelle sous contrainte est un viol et le fait d’être mariés ou pacsés est même une circonstance aggravante.
On est loin du fameux devoir conjugal aboli en France depuis 20 ans, et qui continue pourtant de brouiller les esprits et empêche des femmes de dénoncer leur mari.
Or, KAN C NON, C NON martèle depuis des années, le Collectif féministe contre le viol, qui veut inciter les victimes à parler sans peur.
Victimes femmes et hommes d’ailleurs, car peu à peu, les maris battus ou agressés sexuellement libèrent eux aussi leur parole.
Mais, reste que 91% des victimes de viol sont toujours des femmes et 100% dans le cas des viols conjugaux.
Une loi votée l’an dernier impose désormais une formation spécifique dans la police, la justice et l’éducation nationale pour mieux recevoir ces témoignages.
l’enjeu étant que les viols se traduisent en plainte, ce qui n’est aujourd’hui le cas qu’une fois sur dix seulement.
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14 juin 2011 – Viol conjugal, le « dernier tabou » par le Nouvel Observateur
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