Justice patriarcale ?
2003. Bertrand Cantat, 39 ans, frappe son amante, Marie Trintignant, qui meurt quelques jours plus tard des suites de ces coups. Il est condamné à une peine de huit ans de prison.
2007. Ayant purge la moitié de sa peine, Bertrand Cantat présente, comme la loi le permet, une demande de libération conditionnelle. Il est libéré.
A-t-il été incite à travailler sur lui-même, demandent des féministes, a prendre conscience de sa dangerosité, à rechercher les causes de sa violence ? Le tribunal pense-t-il au risque de récidive ?
2010. Krisztina Rady, femme de Bertrand Cantat, se suicide après s’être plainte à ses parents d’avoir subi des violences de son mari.
2012. Jacqueline Sauvage, 64 ans, tue son mari, Norbert Marot, qui lui a infligé des violences pendant les 47 années de leur mariage. Elle est condamnée à dix ans de prison. Tandis que le jugement confirmé en appel. Une pétition demandant la grâce présidentielle recueille 436 000 signatures.
2016 : le Président de la République accorde une grâce partielle à Jacqueline Sauvage. C’est-à-dire qu’elle peut présenter une demande de libération conditionnelle.
Le 12 aout 2016, cette demande est refusée. Parmi les arguments du tribunal d’application des peines, le risque de récidive. « L importante médiatisation de son affaire, ajoute le juge, rend difficile une authentique démarche de réflexion de Mme Sauvage. Elle est encouragée à se cantonner dans un positionnement exclusif de victime, sans remettre en question son fonctionnement psychique personnel et sans s’interroger sur sa part de responsabilité dans le fonctionnement pathologique de son couple. »
Bertrand Cantat est libre, Jacqueline Sauvage reste en prison
Bertrand Cantat est libre. Depuis 2010, il est remonte sur scène. Il a fondé un nouveau groupe de musique.
Jacqueline Sauvage reste en prison. Une pétition est lancée le 12 aout, demandant une grâce présidentielle totale : en 3 jours, elle recueille plus de 100 000 signatures.
(a suivre), notamment sur la page Facebook Encore féministes, aussi longtemps qu il le faudra !
Adelphiquement*,
Florence Montreynaud
*« Adelphiquement » dérive d « adelphite », notion groupant fraternité et sororité et qui pourrait remplacer la « fraternité » (sous-entendu « virile ») de la devise républicaine.
En français, « sœur » et « frère » proviennent de deux mots différents. « Adelphite » est forme sur la racine grecque adelph- qui a donne les mots grecs signifiant « sœur » et « frère ».