Emploi : revictimisation durant des années après des viols par inceste

Lundi 30 mai 2011
Mon contrat à durée déterminée d’un an s’achève dans un mois, mais je prends mes congés payés à partir de demain et c’est temps mieux.
Je ne signe que des CDD d’un an, que j’égraine comme un chapelet. Je me fais toujours avoir.
Document préparatoire à la réunion du 30 mai 2011 à 15 heures :
Durant cette année universitaire 2010-2011 VIABLE a transcrit 110 cours de la Sorbonne, soit 220 heures de transcription qui auraient dû être facturées ≈ 40 000 € H.T
Bilan Sorbonne sur 3 mois,
du 22 février au 20 mai, de Sophie et moi-même.
Ce laps de temps qui permet de faire une évaluation sur 3 mois du travail de 2 transcriptrices qui ont un bon rendement à temps plein et sans pauses, en situation de travail normal. Nous avons effectué la même somme de travail, et nous nous baserons sur le travail effectué en entier, transcription + correction soit 23 cours chacune. Les cours étant dispensés par des professeurs différents, ils ont tous plus ou moins de contenu, mais nous arrivons à une moyenne de 23000 mots chacune.
Nous avons bénéficié des vacances de Pâques pour pouvoir mettre à jour les corrections des cours.
Si l’on compte au mot à 4 centimes du mot :
10 000 mots par cours = 8 cours par mois = 80 000 mots = 320 000 centimes = 3 200 €
Salaire ≈ salaire net ≈ 1900 €+ charges salariales ≈ 400 € + charges patronales ≈ 600 € ≈ 2900 €
A l’heure :
8 cours par mois, chaque cours = 2 heures = 16 heures = 3000 €/16 ≈ 180 € H.T.
Transcription écrite
Sur 40 cours, 9 ont été réalisés en transcription écrite uniquement.
Ceci est souvent dû à des défaillances techniques et nous avons récupéré l’enregistrement que j’ai transcrit chez moi parce que je suis outillée pour ce faire.
J’ai Word et j’ai pu ainsi programmer des commandes pour les manipulations et les formules qui reviennent constamment et qui donc tombent sur l’appui unique sur une touche.
J’ai un pédalier, ce qui permet de gagner des heures de travail étant donné que je peux à l’aide du pied revenir un mot ou deux en arrière, sans lâcher le clavier ce qui évite la perte de temps.
Je peux aussi régler le débit de paroles de l’intervenant et en le mettant plus lentement, on transcrit au fur et à mesure sans avoir besoin de revenir en arrière.
Je pense donc qu’il ne faut pas dénier ce système de transcription qui a été employé tout au long de l’année, puisque j’ai repris tous les cours du début de l’année, que nous avions loupés, de cette manière-là et que ça représente donc 20% de notre mode de fonctionnement.
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La quantité de travail
Pour ce travail de transcriptrice, vous avez embauché une professionnelle ayant l’expérience que vous n’aviez pas (3 années passées à l’ONU) et vous n’avez jamais profité de cette expérience pour faire évoluer le service.
J’ai souffert toute l’année de rapports de force pour faire entendre que la méthode de travail initiale ne pouvait faire ses preuves. J’ai lutté pour faire accepter les corrections.
Étant en plus ancienne élève de l’École du Louvre, j’ai tout de suite évalué la somme de travail que représenterait cette première année d’histoire de l’art à la Sorbonne. J’en ai parlé, mais personne n’a jugé bon de prendre en compte mon avis, alors sachant que je serai seule, en pouvant demander de l’aide à ma sœur, j’ai décidé de me mettre à 80% du temps, parce que je savais que je ferai le travail de trois personnes.
Vous avez embauché un travailleur handicapé en ne songeant au handicap qu’à travers les yeux des personnes sourdes et non pas du travailleur malade. J’ai cet avantage de pouvoir gérer ma santé auprès du corps médical comme je l’entends et j’ai donc pris des congés en prenant bien soin de ne pas nuire au bon fonctionnement du service.
Pour la semaine dernière qui était ma dernière semaine, j’ai refusé de faire de la transcription vocale, parce que le temps pressant, et mon dragon n’étant pas assez performant, il aurait été inutile que je fasse un travail médiocre dont ne pouvait se servir l’étudiant. Le premier jet de Dragon XI étant lisible, il a donc pu relever directement sur la plateforme une prise de notes acceptable étant donné qu’il s’agissait de révisions.
J’étais sous antibiotiques et une toux persistante depuis deux mois me faisait louper des passages du cours. Ceci dit, j’ai été obligée d’en faire une heure le mardi, le matériel de Sophie étant défaillant, ce qui est le reflet de tous les contretemps de cette année.
Je suis aussi très contente d’avoir pu, vendredi dernier, alors que j’avais dit que je ne prendrai pas de transcriptions vocales pour ma dernière semaine, d’avoir pu dire non, je ne le ferai pas, alors que Tom, à mon arrivée à 9h m’a demandé, comme à son habitude, de prendre le cours de 2 heures parce que Sophie ne voulait pas faire les 4 heures.
Je suis contente d’avoir rompu cette relation d’emprise que Tom sait très bien instaurer et qui lui permet de faire faire à tout un chacun exactement ce qu’il veut, c’est ce que l’on appelle vulgairement son pouvoir de persuasion. C’est une méthode de dressage qui marche très bien en danse et peut être bénéfique pour une entreprise.
Ce qui m’a fait rompre ce système, c’est justement les hurlements de Sophie disant que je m’étais moi-même mise dans ce… puisque je travaillais à la maison, alors qu’elle vocifère à l’idée de devoir en faire autant et essaye de me culpabiliser en mentionnant un hypothétique travail que je n’aurais pas fait alors qu’elle ne consulte pas le tableau excel récapitulatif et qu’elle se mêle de capitaliser mon travail en prenant un pouvoir qu’elle s’octroie comme si j’étais incapable de gérer mon travail.
En ce qui concerne mon dernier arrêt maladie, hormis le fait d’une fièvre et d’une toux persistante qui ne m’ont pas lâchée depuis que je suis installée dans le local du sous-sol, humide et non aéré, pour lequel le ménage n’a jamais été fait (je suis contente en ce sens que vous déménagiez) je voulais que Sophie travaille seule étant donné que je n’ai cessé d’essuyer de sa part des réflexions sur une exagération de ma part en ce qui concerne la quantité de travail, alors qu’elle vient d’arriver et que j’ai toujours fait en sorte de ne pas la surcharger pour ne pas la décourager. Mais parfois, il s’avère qu’il faille mettre les points sur les i pour que les personnes se rendent compte de l’investissement de leur collègue et ne se préoccupe pas seulement du leur et de leur opiniâtreté à vouloir garder leur emploi si difficilement décroché.
L’accusation de ne pas être fiable est bien l’une de celle que professionnellement il est impossible de me reprocher, elle était inconsidérée et inappropriée. Je suis très triste que cela ce soit terminé par des grossièretés publiques impardonnables. Nous ne jouons pas dans la même cour.
Il y a une part de liberté d’organisation qui doit être laissée aux transcripteurs ce qui est difficile à concevoir à VIABLE qui toute l’année m’a prise pour une incapable dans la gestion de mon travail tout en omettant d’en jauger l’ampleur pour pouvoir continuer à en rajouter encore et encore.
Je n’ai toujours pas compris pourquoi et comment VIABLE embauche des personnes qualifiées, à bac + 4 minimum, qui ont donc un statut de cadre, pour les maintenir dans un statut d’incompétents à qui on donne constamment des ordres contradictoires parfois, sauf sur les travaux à faire sur lesquels personne ne cherche à savoir ce que l’on fait exactement, comme la somme de travail de recherches et corrections.
C’est une méthode de travail éprouvante et non constructive, ni même productive.
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Mon bilan personnel pour ce CDD d’un an
Toute l’année, j’ai fonctionné sur les vœux pieux de Laurent qui serine que l’on va arranger cela et attache l’élastique du vœu pieux au ressort du rêve. (Je lui dois bien un peu de prose).
Je n’ai jamais eu word, ni Dragon plus performant.Vous avez simplement remplacé Mélanie par Sophie.
J’ai fait le travail de trois salariés. Mon seul moyen de faire des pauses ont été les congés maladie.
En faisant établir mon aptitude à 80% du temps, je savais bien que je travaillerai beaucoup pour être moins payée, mais j’avais besoin d’avoir un autre horizon que celui des cours de la Sorbonne en première année, cours que j’ai suivis il y a 30 ans et qui me projetaient donc en régression. J’ai besoin d’avancer et VIABLE m’a largement fait régresser, tant d’un point de vue culturel, qu’épanouissement personnel que financier.
● J’ai très rapidement pris l’ampleur de la catastrophe financière, lorsqu’au mois d’août à l’hôpital, alors que je soignais une embolie pulmonaire, (et que vous êtes gentiment venus me voir, sans réaliser le souci dans lequel VIABLE me plongeait), on m’a annoncé que je n’avais pas la sécurité sociale, que mon employeur ne m’avait pas déclarée et que je devais la somme de 700 euros à l’hôpital.
Étant donné que je n’ai pas eu de salaire au mois d’août, je n’ai pu redresser mes finances et c’est ainsi que les impôts n’ayant pu faire leurs prélèvements ce sont servis sur mon salaire.
Étant donné que j’ai perçu mes salaires irrégulièrement après un siège récurant auprès de Romain pour les obtenir, j’ai aussi écopé d’un interdit bancaire pour un refus d’honorer un chèque de 25 euros alors que j’avais dépassé mon découvert autorisé et qu’on était le 20 du mois. Cela a bien sûr occasionné des frais.
● Je prends mes congés en juin pour que VIABLE n’ait pas à me payer un mois supplémentaire puisque l’entreprise ne peut se le permettre et aussi pour ne pas faire le déménagement car j’ai ma reconnaissance handicapée par la perte de la mobilité de mon bras droit et cette année, avec la frappe au kilomètre, qui m’est interdite, et que je n’ai cessé de pratiquer à VIABLE, cette année donc, j’ai assez mis ce bras à l’épreuve sous peine de faire travailler les kinésithérapeutes qui sont déjà fort occupés avec la lombalgie chronique que j’ai contractée à VIABLE.
Au reçu de ma déclaration préalable des impôts, j’ai entériné le fait que VIABLE m’a embauchée en tant que travailleure handicapée avant le 1er juillet 2010 de manière à pouvoir bénéficier de la prime à l’embauche au tarif maximale alors qu’elle allait être diminuée. Cette prime agrémentée d’une autre pour l’embauche d’une salariée de 50 ans, aurait pu me laisser croire qu’il n’y aurait pas de souci pour mon salaire étant donné que vous aviez une provision pour celui-ci et qu’au vu du travail que je fournissais, s’il avait été facturé convenablement, il n’y aurait pas eu de souci.
L’expérience de l’aide apportée à un seul étudiant n’a pas coûté beaucoup à VIABLE, pas d’investissement matériel, et pas d’avance de fonds pour un salaire, j’estime que vous avez fait cette expérience à mes frais en tant que salariée faisant le travail de trois personnes à plein temps et rémunérée pour le smic financé par les primes.
D’autre part, je tiens à préciser que dans cette manière de laisser évoluer cette façon de considérer le travail, il y a un irrespect profond pour le travail et le travailleur qui n’est reconnu nulle part et cette désinvolture en lui attribuant un bas salaire non révisé, (Romain m’avait promis une prime à Noël) est une façon de faire l’aumône qui révèle une sorte de mépris envers le salarié qui bien évidemment ne vient pas travailler pour son plaisir. Une société n’est pas une association, elle doit faire des bénéfices, sinon elle n’embauche pas. (Vois-tu Laurent qu’en matière de leçon de morale, je peux être beaucoup plus forte que toi, c’est l’envers du protestantisme !)
Je suis entrée à VIABLE parce qu’il m’est important dans ma vie personnelle aussi de cultiver « la relation d’aide ». Cette aide ne peut être apportée que dans la réalité du quotidien et non dans l’illusion du viable probable. C’est pour moi un principe de vie et pour l’année universitaire prochaine, à côté d’un travail de documentaliste à temps partiel, je suis inscrite en Master d’éthique médicale à Paris V et je travaille sur cette relation d’aide à travers l’internet ce qui est ma profession, à travers mon métier de gestionnaire de l’information. C’était un mi-temps de mon contrat de travail dont vous n’avez jamais profité.
Il est malsain de continuer à vendre un service irréalisable, au détriment des salariés de VIABLE, qui sont exploités – et j’emploie le mot sciemment – afin de rendre le service acceptable.
Je veux attirer votre attention sur la juste démesure de ma contribution à VIABLE cette année et ma seule faute a été de rejoindre le musée des illusions.
J’ai joué à Cassandre, mais aucun Périclès n’a pu trouver de solution et bientôt, si vous persistez en cette route, vous chercherez un Hercule pour sauver VIABLE.
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Autres billets sur Viols par inceste de Auteure obligatoirement anonyme
1/ Requête en changement de nom
2/ Définition des viols par inceste
3/ La mémoire des viols
4/ L’Emprise dans le viol par inceste
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7/ Les conséquences des viols par inceste dans l’échec scolaire
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9/ La dissociation lors des viols par inceste
10/ La culpabilité qui s’amplifie de viols en viols devient partie intégrante de la personnalité d’un-e incesté-e
11/ Même si ce n’était arrivé qu’une fois, cette culpabilité existerait
12/ L’autoculpabilité entraine des situations d‘évitement
13/ Revictimisation
14/ Le procès
15/ Dans le viols par inceste, l’emprise par le regard
16/ Les deux vies d’une dissociée
17/ L’importance du tuteur de résilience
18/ Viol/mort ; amour/vie – attirance/répulsion

11/ Explications psychologiques de la revictimisation par François Louboff

2/ Les rôles de l’argent dans les viols par inceste par Sophie Perrin

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• Les multiples cadeaux et dons faits par l’incesteur
• La rétention monétaire par l’incesteur peut être quasiment sans failles et ainsi accroître l’isolement des enfants … et leur sentiment de ne « rien valoir ».
• Le premier accès à l’argent, ce sera via le premier travail
• L’argent peut servir à discriminer

« Si l’abuseur cherche à monnayer le plaisir qu’il prend avec sa victime, ce n’est pas seulement pour tenter l’enfant et le faire céder, mais aussi pour sceller un pacte de silence. Recevoir de l’argent ou un cadeau transforme l’enfant en complice et coupable, dans la mesure où il a accepté qu’on le dédommage de façon dérisoire pour le sacrifice dont il est l’objet. (…)

« Dix francs la passe, ce n’était pas cher payé », dit un homme abusé pendant de longues années par son oncle, à partir de l’âge de huit ans. Cet homme n’est pas devenu prostitué, mais son rapport à l’argent a été si perturbé qu’il est toujours dans l’incapacité, trente ans après les faits, de gagner sa vie. » (Gruyer-Nisse-Sabourin, 2004, p. 26)
Frédérique Gruyer, Martine Nisse, Pierre Sabourin, La violence impensable, inceste et maltraitance, Ed. Nathan, 2004
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Autres billets sur la thèse de Sophie Perrin
1/ L’inceste : anthropologie d’une entreprise de démolition systématique de la personne
3/ Terminologie – incestueur, incesté – par Sophie Perrin
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Autres billets de Sophie Perrin
Pourquoi Auteure obligatoirement anonyme est obligatoirement anonyme