Outreau – Procès de Rennes – Vendredi 29 mai 2015 – Audition de Brigitte Bonnafé – Tweets de la salle d’audience

L’audience va reprendre avec l’audition en visioconférence de Brigitte Bonnafé qui a expertisé les enfants pendant le 1er procès.

…enfin pour l’instant la visioconférence n’est pas gagnée. L’image mais pas le son.

L’audience reprend. Brigitte Bonnafé est entendue depuis la cour d’appel de Douai. Elle est installée à la place du président.

Brigitte Bonnafé a donc expertisé les quatre enfants Delay en juin 2004.

Brigitte Bonnafé : Chérif « est très précautionneux dans son discours et surtout soucieux qu’on comprenne son point de vue »


Chérif raconte à Brigitte Bonnafé que Thierry Delay était « méchant et violent sous l’emprise de l’alcool … »


Chérif « … mais il aimait regarder des dessins animés avec lui , surtout quand il refaisait les voix des personnages. »


Brigitte Bonnafé : Chérif « dit qu’il a mis en cause des accusés uniquement pour coller au discours de sa mère. »

Chérif Delay parle de sa mère à Brigitte Bonnafé comme d’une « martyre menteuse ».


Quand Brigitte Bonnafé rencontre Chérif pour l’expertise, il a 14 ans.

Quand Brigitte Bonnafé rencontre Dimitri pour l’expertise, il a 11 ans.

Brigitte Bonnafé : Dimitri « parle de moments privilégiés avec son père. »


Brigitte Bonnafé : « Dimitri dit que quand quelqu’un le violait, sa maman sollicitait une somme d’argent de 500 francs.

Brigitte Bonnafé : « elle [Myriam Badaoui] lui avait promis que s’il se laissait faire, il aurait droit à une game boy. »

Brigitte Bonnafé : « Dimitri dit que son père a commis un meurtre, dont il aurait été témoin. »

Brigitte Bonnafé : « il aurait plaqué une fillette contre un radiateur, puis emballé dans un sac plastique et il l’aurait enterrée »

Brigitte Bonnafé : « Dimitri dit que sa maman était très souvent provocatrice. Il a toujours une relation particulière avec sa mère »

Brigitte Bonnafé explique que Jonathan a dix ans quand elle le rencontre.


Brigitte Bonnafé : « Jonathan est né prématurément, par césarienne. Il a acquis la station assise à l’âge de 14 mois »

 Brigitte Bonnafé : « Jonathan dit que sa mère était gentille et lui achetait des jouets. »

Brigitte Bonnafé : « en plus de ses père et mère, Jonathan affirme qu’il y avait d’autres personnes. Mais il ne les connaissait pas »

 Brigitte Bonnafé : Jonathan « explique que c’est à cause de son père qu’il allait mal, faisait pipi au lit, avait des cauchemars »

rigitte Bonnafé : « dans ses cauchemars, il [Jonathan] voyait toujours son père avec une autre personne qui allait le violer »

Brigitte Bonaffé : « Jonathan va dire qu’il a pu tenir des propos erronés et que ça le rend malheureux. »

Brigitte Bonnafé : Jonathan « définit sa mère comme une copine exigeante et quand on ne se plie pas à ses exigences elle se venge »

Lorsque Brigitte Bonnafé rencontre Dylan pour l’expertise, il a 8 ans.

Brigitte Bonnafé : Dylan vit avec la crainte que ça recommence et appréhende avec terreur de la sortie de détention de ses parents

Brigitte Bonnafé : Dylan « se souvient des pommes que son père faisait cuire avec du sucre »

Brigitte Bonnafé : Dylan « va dire qu’il y avait d’autres personnes qui faisaient tout comme leurs parents. »

Brigitte Bonnafé : « pour lui, tous habitaient dans l’immeuble jaune de la Tour du renard. »

Brigitte Bonnafé : « on voit qu’il peut exister une confusion [chez Dylan] entre réel et imaginaire. »

Brigitte Bonnafé : Dylan « met en cause de manière précise une personne qui depuis a été acquittée. »

Charlotte Piret@ChPiret
Brigitte Bonnafé : « j’ai été nommée pendant le procès [de Saint-Omer], en urgence. J’ai reçu les enfants un dimanche. »


Aujourd’hui, Cherif Delay est présent à l’audience, mais pas ses frères.

Le président relit une phrase de Chérif à Brigitte Bonnafé : « Vous voyez Marécaux, il n’a rien à foutre là »

Chérif à Brigitte Bonnafé : « Karine Duchochois elle a rien à faire là. Le taxi Martel, je crois pas non plus. »

Brigitte Bonaffé : « il faut replacer ça dans le contexte de l’époque » (soit le 1er procès de Saint-Omer)

Dimitri à Brigitte Bonnafé : « j’ai pas vu Roselyne taper mais j’ai dit ça parce que Dupond-Moretti m’emmerdait. »

Brigitte Bonnafé : c’est la 1ere parole recueillie qui prend tout son sens, encore faut-il qu’il n’y ait pas de questions induites

Brigitte Bonnafé : « quand je rencontre ces enfants, la parole est polluée pour moi par différents paramètres. »

Brigitte Bonnafé : « aucun des quatre enfants ne m’a jamais parlé de monsieur Daniel Legrand. »

Brigitte Bonnafé : « ils ne m’en ont pas parlé alors qu’ils ont évoqué d’autres noms. »

 Brigitte Bonnafé : « il y avait quand même une palette assez large de noms cités et monsieur Legrand n’est jamais apparu »

Me Forster : « quelles sont les conséquences psychiques sur un enfant d’un viol incestueux ? »

Brigitte Bonnafé : « toute effraction sexuelle sous contrainte est forcément source de traumatisme. »

Brigitte Bonnafé : « toute effraction sexuelle sous contrainte est forcément source de traumatisme. »

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Brigitte Bonnafé : « … et ça se complique d’autant plus quand on est dans une dimension incestueuse.

Brigitte Bonnafé : je me suis dis que j’allais prendre ce qu’ils allaient me donner. Ils avaient droit à un moment de détente »

Brigitte Bonnafé : « je n’ai donc pas été intrusive ».

 
Brigitte Bonnafé : même avant le procès, les enfants Delay étaient submergés par les informations.

Brigitte Bonaffé : la vie de Chérif n’est que ruptures, un géniteur qui ne s’intéresse pas à lui, un père qui ne l’aime pas vraiment

Le président s’agace d’une question de Me Guerin (Enfance majuscule)….

Le président : « je veux bien qu’on revienne systématiquement sur les mêmes sujets, mais ça va être très très long. »


L’avocat général cite une phrase de Chérif à Brigitte Bonnafé : « maman ment pour pas prendre tout pour elle ».

Avocat général : « les enfants décrivent des gestes précis quand ils évoquent les sévices de leurs parents…

Avocat général : « … et quand ils parlent d’autres personnes, ça devient très stéréotypé. Je me trompe ? »

Brigitte Bonnafé : « Tout à fait et c’est d’autant plus stéréotypé chez Jonathan »

B. Bonnafé : « en état de stress, on est empêché de penser. Donc il y a un vide et on va le combler avec la parole de l’autre »

Brigitte Bonnafé : « c’est très difficile de savoir ce qu’ils ont ressenti et ce qu’ils se sont approprié pour comprendre. »

Avocat général : « comment aider des jeunes hommes victimes des faits les plus odieux ? »

Avocat général : « comment les aider alors qu’ils paraissent baignés dans un environnement … »

Avocat général : « … où on leur dit sans cesse « vous êtes victimes de bien d’autres choses » ? »

Brigitte Bonnafé : « il ne faut pas les laisser s’enkyster dans la seule identité de victime qui est la leur depuis plusieurs années »

Brigitte Bonnafé : »Ils auraient besoin qu’on leur injecte du bon et non pas ces d’horreurs qu’on leur injecte depuis des années »

L’audience est suspendue quelques minutes, le temps de caler la visioconférence avec Emeline Delay, fille aînée de Thierry.

Outreau : témoignage attendu de Jonathan Delay au 2e jour du procès

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Nouveaux problèmes avec la visioconférence. Pas sûr que l’audition d’Emeline Delay puisse avoir lieu aujourd’hui.

Ça y est. Connexion établie avec le TGI de Lille d’où Emeline Delay doit être entendue en visioconférence.

Rectificatif : la connexion est établie en visioconférence avec Monique Fouquerolle. Emeline Delay sera entendue après.

L’audience reprend. On entend donc Monique Fouquerolle, voisine des Delay. Elle habitait dans le même immeuble.

Monique Fouquerolle est aussi la « marraine à Jonathan »

Monique Fouquerolle se présente, donne son nom, prénom et « profession : sans »

Monique Fouquerolle : « je connaissais Myriam Badaoui parce qu’on habitait dans le même bâtiment »

Monique Fouquerolle : « quand elle avait plus de couches pour ses enfants, elle venait chez moi en chercher. »

– Le président : « vous ne voyez rien d’autre à nous dire madame ? »
– Monique Fouquerolle : « Ben non »

M. Fouquerolle : « j’ai eu Yohan et Bruno avec M. Agez. Après Logan avec M. Mourmant, Giovanni et Gaëtan avec M. Dausque et Salomé »

Le président : « comment on peut expliquer que vous êtes devenue la marraine de Jonathan ? »

Monique Fouquerolle : « parce qu’elle [Myriam Badaoui ] savait pas qui mettre comme marraine alors elle m’a demandé »

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Les chroniqueurs judiciaires se transforment depuis quelques années, du moins certains d’entre eux, en serial « live-tweeteurs ». Depuis les salles d’audience, les journalistes racontent, tweets après tweets, de manière très factuelle, les procès qu’ils suivent. Ils publient des citations, décrivent les témoins, les accusés, les victimes, l’ambiance et parfois même répondent aux questions des internautes. Le procès d’Outreau, depuis le 19 mai, est entièrement live-tweeté.

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