Outreau – Procès de Rennes – Mardi 2 juin 2015 – Audition de Daniel Legrand & autres acquittés – Tweets de la salle d’audience

L’audience va reprendre avec les questions des parties civiles, avocat général et défense à l’accusé Daniel Legrand.

L’audience va reprendre avec l’interrogatoire de Daniel Legrand. Les autres acquittés devraient être entendus ensuite

Avant les questions à Daniel Legrand, le président fait un point sur l’organisation du planning d’audience.

L’audience a repris. Le président précise que l’ex-procureur général de Douai, de Baynast, qui a refusé de témoigner, ne devrait pas être entendu

C’est de Baynast qui a décidé d’audiencer le procès de Daniel Legrand, à la demande d’Innocence en danger

Demain, nous entendrons les experts de personnalité de Daniel Legrand et Emeline Delay (fille aînée de Thierry).

Emeline Delay, la fille d’un premier mariage de Thierry Delay, sera entendue demain matin. Elle ne l’a jamais accusé de viols

Le président aurait souhaité que les plaidoiries commencent demain: il y en a 5 pour la partie civile, 6 pour la défense

Les parties préfèrent commencer le jeudi, au risque de décaler les délibérations pour le verdict

Daniel Legrand

Daniel Legrand s’avance à la barre. Il est interrogé par Me Reviron (partie civile) sur les conditions de sa garde à vue

Me Reviron débute les questions des parties civiles à Daniel Legrand.

– Me Reviron : comment s’est passé votre garde à vue ?
– Daniel Legrand : ils ont mis la pression sur moi et sur mon père.

Daniel Legrand : « je criais que j’étais innocent, je donnais des coups de pieds. C’est là qu’un policier m’a mis une gifle. »

Il revient sur la confrontation avec le taxi Pierre Martel, qui l’avait reconnu

Daniel Legrand : « Monsieur Martel il croyait m’avoir pris dans son taxi alors que je le connais pas ! »

Le taxi Martel avait dit l’avoir pris « pas plus de 3 fois, toujours à la Tour du Renard, accompagné des gens de la Tour du Renard »

A plusieurs reprises ensuite, le taxi Martel s’est rétracté sur ces déclas concernant Daniel Legrand, il sera entendu cet après-midi

Me Reviron : « en confrontation, vous dites que vous prenez rarement le taxi … »


Me Reviron : « … et vous avez écrit un livre où vous dites que vous ne le prenez jamais. Alors c’est quoi ? »


Daniel Legrand : « j’ai peut-être écrit jamais parce que c’était vraiment rare. »

Daniel Legrand revient sur sa 1ère audition par le juge Burgaud. « Il m’a dit « vous avez rien à dire, c’est quatre ans de prison. »


D. Legrand : « je quitte le bureau et le juge dit : « Monsieur, réfléchissez bien ». Je suis parti avec cette phrase là en prison »

Me Reviron s’étonne que Daniel Legrand n’ait pas d’abord été entendu seul par le juge.


Après sa GAV, Daniel Legrand est précipité en confrontation avec Badaoui, Grenon et Delplanque


Legrand : « En confrontation, je me suis dit, ils vont dire la vérité, je vais être libéré. » Ils l’accusent et il repart en prison

Daniel Legrand raconte qu’on lui passe un article sous la porte de sa cellule. « C’est là que je découvre de quoi on est accusés »


– Me Reviron : « dans cet article, il y a des choses fausses »
– Daniel Legrand : « ben oui, les accusations contre moi déjà. »


Me Reviron : « est-ce que vous avez un codétenu qui vous a conseillé pour faire des aveux ? »

Me Reviron : « Est ce que vous avez un codétenu qui vous a conseillé pour faire des aveux ? » (c’est que Legrand a dit x fois)

Legrand : « je suis rentré le soir de confrontation, à mon codétenu, je dis ‘ils ont confirmé, je comprends plus rien »


Daniel Legrand : « mon codétenu me disait : « va dans le sens de la justice parce que là, t’es parti pour 20 ans » »

Legrand : « Il m’a dit : ‘va dans le sens de la justice parce que sinon t’es parti pour 20 ans' »

Me Reviron a lu attentivement le livre de Daniel Legrand et son père. Il le cite fréquemment dans ses questions à l’accusé.

Reviron sur le PV dans lequel Legrand parle du meurtre d’une fillette : « Il y a 50 lignes de réponse »

C’est « 50 lignes de mensonge », reprend Legrand

Me Reviron : « Quand vous faites des aveux, pourquoi vous mettez en cause des gens qui n’ont rien fait ? »

Me Reviron : « vous reprochez à Myriam Badaoui de vous accuser à tort, pourquoi vous vous mettez à faire la même chose ? »


Daniel Legrand : « j’avais pas de bons conseils, j’étais perdu dans ma tête. »

Me Reviron est troublé par certains détails donnés par Legrand dans ses aveux qui correspondent à des déclarations d’enfants.

Legrand : « Le juge m’a présenté un album photo, il mettait les doigts sur les photos alors moi je disais oui, peut-être… »

Me Reviron insiste sur un article du Nouveau Détective qui aurait inspiré Legrand en prison pour faire ses aveux

Il y est fait mention de cassettes pédopornographiques filmées au domicile des Delay (ça n’a jamais été le cas)

Me Reviron : « Pourquoi n’avoir pas demandé que ces cassettes soient visionnées pour prouver que vous n’étiez pas dessus ? »


Me Reviron : si vous pensez qu’il y a des vidéos, pourquoi vous dites pas au juge « vous verrez que je ne suis pas dessus » ?

Daniel Legrand : « j’y ai pas pensé, mais sinon ouais ça aurait été une bonne solution. »

Legrand : « Dans l’état ou j’étais, j’étais tellement fracassé, j’y ai pas pensé, ouais sinon cela aurait été une bonne solution! »


Me Reviron : comment est-ce que, en voyant Jean-Marc Couvelard [handicapé], vous pouvez dire qu’il était violent ?


– Me Reviron revient sur les détails crus de la déposition des aveux de Legrand. « ça vous l’inventez ? »
– « Oui »

Daniel Legrand : « sur la photo, il avait une tête … euh … alors je me suis imaginé. J’ai donné des descriptions imaginaires »

Legrand avait décrit Couvelard, un handicapé mis hors de cause dans le dossier, comme quelqu’un d' »agressif, violent et pas normal ».


Daniel Legrand : « J’ai fait une description imaginaire »

Daniel Legrand sur ses accusations : « je désignais au hasard. »


Me Reviron à la défense : « si mes questions vous paraissent stupides, vous avez tout à fait le droit, mais laissez-moi les poser. »

– Me Reviron : « c’est compliqué d’avouer … »
– Daniel Legrand : « surtout quand on n’a rien fait. »


Daniel Legrand : « je savais plus quoi inventer alors je disais « comme Myriam elle dit ». »

Daniel Legrand : « Quand j’ai menti, je faisais en sorte de bien mentir. »

Legrand aux questions de Me Reviron sur les détails dans ses aveux : « Quand j’ai menti je faisais en sorte de bien mentir »


Legrand disait aussi beaucoup « Comme elle disait Myriam »

Le président lit le PV d’audition de Daniel Legrand lors de ses aveux sur le meurtre d’une fillette.

Le président lit le PV d’audition de Legrand quand il raconte le prétendu meurtre d’une fillette chez les Delay


Il affirme alors qu’elle avait « la peau bronzée, un pyjama bleu ciel » et qu’elle a été tuée par des coups de Thierry Delay.


Ce volet de l’affaire a fait l’objet d’un non lieu en 2007

Le même jour M Badaoui est entendue par le juge. Il lui lit la lettre de Daniel Legrand sur le meurtre. Elle confirme.


Le président lit maintenant la déposition de Badaoui sur ce même meurtre. Le juge lui avait lu la lettre de Legrand sur le sujet avant


Point présence : aujourd’hui, aucun des fils Delay n’est présent à l’audience.


Myriam Badaoui donne à son tour des détails (extrêmement sordides) sur le meurtre d’une fillette.

Dans la version de Badaoui, un luxe de détails gores…

Me Reviron pointe les éléments « similaires » entre la déposition de Legrand et Badaoui sur le meurtre de cette fillette

Me Reviron : »vous situez la scène dans le salon, Myriam Badaoui aussi. »


Me Reviron : »vous dites qu’elle saignait du nez. Myriam Badaoui dit qu’elle crachait du sang ».

Legrand parle d’un « pyjama bleu », Badaoui d’un « jogging bleu », tous deux disent qu’elle a la peau bronzée


Mais Legrand parle de baskets blanches et Badaoui de chaussures rouges


Les avocats de la défense soulignent : la déclaration de D. Legrand sur le meurtre était au dossier, auquel M. Badaoui avait accès

Me Reviron : « comment on peut imaginer que dénoncer un crime et penser que Myriam Badaoui allait dire que c’est pas vrai … »

– Me Reviron : « … pouvait vous servir. La logique dans tout ça ? »
– Daniel Legrand : « je pensais qu’elle avait me disculper »

Me Reviron ne comprend pas la logique de Legrand qui a expliqué avoir inventé ce meurtre pour piéger Badaoui… 1/2


… « et qu’elle avoue avoir menti sur tout » 2/2

Daniel Legrand: « je voulais faire craquer Myriam Badaoui en inventant des énormités, comme le meurtre d’une petite fille. »

Daniel Legrand : « Noël approchait, je voulais être libre. J’ai dit n’importe quoi, et accusé sans le savoir moi aussi des innocents. »


La défense reproche à Me Reviron de poser des questions sur le meurtre de la fillette. Daniel Legrand ne comparaît pas pour ça.

La défense s’insurge sur le fait que la partie adverse revienne sur cette affaire de meurtre, dont la cour n’est pas saisie…

… et qui a fait l’objet d’un non lieu en 2007. « Cette petite fille n’est pas morte, c’est honteux ! » lance Me Delarue

Le ton monte entre défense et parties civiles. Me Julien Delarue à Me Reviron : « je ne peux pas vous décontaminer. »

Me Forster dénonce une « volonté délibérée de censure de la part de mes confrères. »

La PJ de Lille avait dit à l’époque : « soit le meurtre existe et l’affaire tient, soit il n’existe pas et l’affaire s’effondre »


Le président rappelle que Daniel Legrand est accusé de viols et agressions sexuelles sur les quatre enfants Delay. Rien d’autre.

Confronté à Wiel, Legrand commence à se rétracter et ne suit pas Badaoui/Delplanque/Grenon.Il l’innocente. « J’pouvais plus mentir »


Idem ensuite pour Martel, Godard…


Me Reviron : « à un moment vous revenez sur ce que vous avez dit et pourtant vous continuer à accuser Thierry Delay qui, lui, nie »

Legrand acquiesce en revanche pour Thierry Delay. Pourquoi ? demande Me Reviron


Daniel Legrand : « c’est simple, parce que j’avais compris que c’était le mari de Myriam Badaoui alors moi j’avais des préjugés. »


Legrand : « J’avais compris que c’était le mari de Myriam Badaoui alors j’avais des préjugés. »

Les avocats de Daniel Legrand quittent un à un la salle, énervés par les questions des parties civiles. Julien Delarue tient la barre

Me Reviron s’énerve : « Franchement, tout le monde dit que c’est admirable votre raisonnement (de l’époque). Pas moi! »


Me Reviron : »donc vous êtes totalement insensible à ses protestations à lui. Vous êtes accusé à tort et ça ne vous fait rien ? »


Daniel Legrand ne comprend pas où Me Reviron veut en venir : « c’est quoi votre question ? »

Le président s’enquiert : « Me Reviron, vous avez d’autres questions parce qu’il y a encore tous vos confrères… »

Me Reviron : « quand votre sœur vient vous voir en janvier, vous lui dites quoi ? »


Daniel Legrand : « je lui ai dit : « Peggy, fais pas attention à tout ce que j’ai dit, j’ai tout inventé ». »

Quand sa sœur Peggy vient le voir en prison, Legrand lui dit : « J’ai tout inventé c’est faux je suis innocent »Il se rétracte en février 2002


Me Reviron explique à Daniel Legrand que son appel de refus de remise en liberté n’ayant pas été audiencé …


Me Reviron : « … vous auriez du être libéré le 2 août 2002 ». Daniel Legrand a été libéré pendant le procès de Saint-Omer en 2004.

Me Reviron : « vous avez dit à l’expert psychiatre que vous avez eu vos premiers rapports sexuels à 19-20 ans. C’est vrai ? »

Me Reviron : Vous avez vu un psy avant cette audience : vous avez dit que vous aviez eu vos 1eres relations sexuelles entre 19 et 20 ans. C’est vrai ?

Legrand : « Non,j’avais un peu honte de dire que j’avais eu des rapports seulement à 25 ans. j’étais un peu gêné, cela paraissait bête »

Daniel Legrand : « J’avais un peu honte de dire que j’ai eu des rapports à 25 ans alors j’ai dit 19-20 ans pour pas faire le bête »

Me Cormier : « pourquoi vous appeliez Myriam Badaoui et Thierry Delay par leurs prénoms ? »


Daniel Legrand : « je donnais leurs prénoms pour faire intime alors que je les connaissais pas. »


Daniel Legrand : « je voulais donner de la véracité à mes mensonges. »

Seul Chérif est dans la salle ce matin. Il est arrivé en cours d’audience. Jonathan et Dimitri sont absents


Me Moneris : c’était quoi une journée type de Daniel Legrand fils vers 16-18 ans ?

Daniel Legrand : le foot, la course à pied. Le week-end, il m’est arrivé de sortir en boîte. Le samedi, j’avais match avec le club.


Me Monerris demande à Legrand pqurquoi dans ses interrogatoires, il n’a jamais essayé de donner des « alibis »

Le président intervient : « il n’y a aucun jour précis d’accusation, pas de date précise ». C’est bien là tout le problème concernant Legrand

Le président : « il n’y a pas de date précise, comment voulez vous vous défendre en disant « à telle date, j’étais là » ? »


La réponse de Me Monerris résume bien ce 3e procès : « Nous faisons avec ce que nous avons ! »


Daniel Legrand : « pendant la confrontation, mon avocat n’a posé qu’une seule question. Je me sentais sans défense. »


Me Guérin : « vous avez entendu que devenir footballeur professionnel était aussi le rêve de Cherif Delay ? Le même rêve que vous »


Daniel Legrand : « ben il y en a beaucoup des gens qui veulent devenir footballeur. C’est le rêve de beaucoup de gosses. »


– Le président à Me Guérin : « quelle est la question ? »
– Daniel Legrand : « vous voulez que je vous raconte mes matches ? »


Me Guérin : « que pensez-vous des similitudes avec les enfants Delay : le rêve de devenir footballeur, le fait d’être fracassé ? »


Me Guerin pointe des « similitudes » entre les enfants Delay et Legrand. ça se résume au foot et au fait qu’ils soient fracassés


Daniel Legrand : « ben le hasard »


Legrand, circonspect : des « similitudes, vous avez pas un autre terme ? » « Des points communs ? » « C’est un hasard. »


Daniel Legrand au sujet des enfants Delay : « je peux comprendre leur souffrance. Je suis pas indifférent. »

Legrand : « je peux comprendre leur souffrance, je suis pas indifférent mais qu’ils mettent pas des innocents en cause, je les connais même pas ! »


Le président s’agace des questions (pour le moins incongrues) de l’avocate de l’association Enfance majuscule.

L’association Enfance Majuscule s’est bien décrédibilisée en se constituant partie civile contre un mineur.

Le président à Me Guérin : « vous interrogez Daniel Legrand sur les propos d’un avocat qui n’est pas son conseil ? »

Legrand avait croisé Badaoui lors d’une sortie de prison sans savoir que c’était elle: « Elle faisait une sale tête, elle avait l’air méchante »

Daniel Legrand au sujet de Myriam Badaoui : « elle avait une sale tête, elle avait l’air méchant ».


Legrand à Me Guerin sur ses mensonges pendent l’affaire : « Si j’avais pas menti, peut-être que je serai encore en prison ! »

Place aux questions de Me Forster à Daniel Legrand.


– Me Forster : en 1998 aviez vous un sac de sport ?
– Daniel Legrand : quand je jouais à Wimereux, mon sac de sport était vert


C’est au tour de Me Forster. Il lui demande s’il se souvient de la couleur de son sac de sport au moment de la Coupe du monde 1998


Legrand : « Vert avec un logo de sport ». Dimitri a dit la veille l’avoir vu avec « un sac rouge avec un oiseau dessus ».


Chérif quitte la salle d’audience mais Jonathan, lui, est arrivé.

Me Forster lit le rapport de l’expert-psy devant lequel Legrand avait réitéré ses aveux.

Me Forster lit les aveux de Daniel Legrand : « j’ai violé des enfants. C’est arrivé chez Delay, chez Myriam et Thierry. »


Legrand disait notamment : « on m’a proposé de faire ça pour de l’argent. Je touchais 300 francs et souvent j’avais du shit avec. »

Daniel Legrand : « on m’a proposé de faire ça pour de l’argent. Je touchais 300 francs et souvent j’avais du shit avec. »

« Je me suis accusé devant l’expert mais donner autant d’inventions ça me parait énorme », dit aujourd’hui Legrand

Mais c’est parce que je m’étais pas encore rétracté devant le juge », ajoute-t-il.

Le président à Me Forster : « attendez, vous parlez comme à quelqu’un qui manie facilement tous les actes de l’instruction. »

Le président traduit donc la question de Me Forster à Daniel Legrand.

L’audience est suspendue un quart d’heure avant les questions de la défense

Fin des questions des parties civiles à Daniel Legrand. L’audience est suspendue 1/4 d’heure avant celles de l’avocat général.

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L’audience reprend avec les questions de l’avocat général à Daniel Legrand.

L’audience reprend avec les questions de l’avocat général à Daniel Legrand

L’avocat général précise qu’il a « très peu de questions ».


L’av général l’interroge sur l’attitude du juge Burgaud après ses rétractations.


Legrand mime le juge à la barre, « les mains dans les poches » et « il a fait tune sale tête, il m’a regardé méchamment. »


– Avocat général : vous n’avez jamais été confronté à Sandrine Lavier, Odile et Alain Marécaux ? – Daniel Legrand : non


Avocat général : le même jour, vous apprenez le rejet de votre remise en liberté et vous écrivez cette lettre sur le meurtre.


Avocat général : « la lettre c’est avant ou après ? »


Daniel Legrand : « j’étais révolté que ma demande de remise en liberté a été rejetée alors j’ai écrit la lettre. J’avais la rage. »

Place aux questions de la défense à Daniel Legrand.


C’est maintenant au tour des questions de la défense. Me Hugues Vigier commence.

Daniel Legrand : « quand j’ai entendu les enfants Delay qui mettent en cause mon père. Ça m’a fait mal au cœur, salir sa mémoire … »


Legrand : « quand j’ai entendu les enfants Delay qui mettent en cause mon père ça m’a fait mal au coeur, qu’ils salissent sa mémoire. »

Legrand sur l’enquête : « Y’avait plus de décharges que de charges ! C’était de l’acharnement ! »

Son père aurait été gérant d’un sex-shop ? « C’est de la connerie! ». Il aurait été propriétaire d’une ferme en Belgique ? « C’est  n’importe quoi! »

– Me Vigier : « comment sera votre vie après ? »
– Daniel Legrand : « j’en sais rien. Je me raccroche à mon fils. »
Il pleure.

– Me Vigier : « Comment voyez-vous l’avenir aujourd’hui ? »
– Legrand: »J’arrive pas à me projeter vers l’avenir tellement je suis détruit. »


Legrand : « Mais quand je vois mon fils ça me remonte le moral, quand je vois mon bonhomme ça me redonne de l’espoir, je me raccroche à lui »

L’audience est suspendue, elle reprend à 14 heures, avec notamment l’audition des acquittés

Fin de l’interrogatoire de Daniel Legrand. L’audience est suspendue jusqu’à 14 heures.

Outreau – Procès de Rennes – Lundi 1er juin 2015 – Audition du Dr en psychologie Marc Melen & des acquittés – Tweets de la salle d’audience

L’audience reprend avec l’audition de Marc Melen, docteur belge en psychologie

L’audience va reprendre avec l’audition de Marc Melen, « docteur en psychologie » belge.

Marc Melen, docteur belge en psychologie

Marc Melen a été cité par l’avocat général pour son expertise générale sur la parole de l’enfant.

Marc Melen est là pour sa qualité d’expert et explique comment doivent se dérouler les auditions d’enfants

Marc Melen : « les enfants apportent généralement des témoignages moins fiables que les adultes »

Marc Melen : « … surtout s’il s’agit d’enfants de 5-7 ans. »

Marc Melen : « mais il apparaît que les enfants, même jeunes, ne sont pas intrinsèquement des témoins non fiables. »

Marc Melen : « ils peuvent fournir, dans certaines circonstances, des témoignages fiables. »

M. Melen : il est très important de soigner le contexte psycho-social de la rencontre et de voir comment les questions sont posées

Marc Melen : « il faut éviter de procéder à des auditions répétées, surtout si elles sont menées par des personnes différentes. »

Marc Melen : il faut s’en tenir à une audition, la + courte possible pour ne pas excéder les capacités de concentration de l’enfant

Marc Melen : « si possible l’enfant doit être seul pendant l’audition. »

Marc Melen rend compte d’une étude : « des enfants de 5-7 ans reçoivent la visite d’un dénommé Bapo pendant la classe »

Marc Melen : « une semaine + tard, on leur pose des questions à la fois banales – Bapo a-t-il posé un jouet lors de sa visite ?

Marc Melen : « … et farfelues – Bapo t’a-t-il emmené en hélicoptère ? »

M. Melen : 35% des enfants interrogés de manière tendancieuse font de fausses accusations contre 12% interrogés de manière neutre

Marc Melen : « pour les questions farfelues, on a même … »

M. Melen : … 52% des enfants interrogés de manière tendancieuse font de fausses accusations contre 5% interrogés de manière neutre

Marc Melen cite d’autres recherches qui arrivent au même type de conclusions.

Marc Melen : « imaginons qu’on ferait un film à partir de traces mémorielles, il sera plein de trous. »

Marc Melen : « et comme nous sommes sommés de faire un récit à partir de ces traces, nous complétons. »

Marc Melen : « nous complétons en fonction d’un tas de facteur, comme le fait d’être soumis à des questions suggestives. »

Marc Melen : « jusqu’à l’âge de 12 ans, les enfants rapportent généralement plus de faux souvenirs que les adultes. »

Marc Melen : « … mais même des adultes peuvent être amenés à croire qu’ils ont été enlevés par des extraterrestres. »

Marc Melen : « Même des adultes soumis à la suggestion peuvent être amenés à croire qu’ils ont été enlevés par des extraterrestre »

Le docteur en psychologie passe en revue à la barre la littérature scientifique sur ce sujet.

Marc Melen : il n’existe pas d’outil permettant d’évaluer de manière certaine qu’une allégation portée par un enfant est véritable

Marc Melen : « il existe trois types de mensonges :
1/ le mensonge par omission. Ça tout un chacun le fait. »

Marc Melen :
2/ « il existe le mensonge actif mais sans se préoccuper de l’impression induite chez l’interlocuteur. »

Marc Melen : « par exemple, les enfants dès l’âge de 2 ans peuvent mentir à propos de tel événement si il apprécie une personne »

Marc Melen : « il y a aussi le mensonge actif : l’enfant tient compte des réactions de son interlocuteur pour modifier son propos »

M. Melen : « on est proche de la manipulation. Il ne faut pas croire que les enfants sont dépourvus de cette intention de manipuler »

Marc Melen : « Les enfants dès l’âge de 2 ans peuvent mentir. Ils n’ont pas besoin de savoir ce qu’est conceptuellement un mensonge »

Marc Melen : « cependant, cette intention demande de telles capacités cognitives qu’elle n’émerge souvent que vers 10-12 ans. »

Marc Melen : « une étude a recensé chez les enfants de moins de 5 ans, en moyenne 4,9 mensonges par semaine »

Marc Melen cite une étude menée chez des enfants de moins de 5 ans, qui a relevé 4,9 mensonges par semaine.

Marc Melen : »Si un enfant est sensible à des questions suggestives, il se peut qu’il se mente à lui-même. »

Le président : « dans ce dossier, nous avons des parties civiles traumatisées par le statut de menteur qui leur a été donné. »

Marc Melen rappelle qu’il ne peut pas du tout se prononcer sur le fond du dossier

Le président : néanmoins les parties civiles ont reconnu qu’elles ont pu mentir ponctuellement pour de bonnes ou mauvaises raisons

Le président : « comment comprendre cet espèce de conflit intérieur ? »

Marc Melen : « Mon propos est de tenter de nuancer l’affirmation lapidaire ‘les enfants ne mentent pas' ».

Marc Melen : « On ne peut pas dire non plus que les enfants sont de fieffés menteurs. »

« Pour prendre une décision par rapport à la véracité des informations ça demande une énorme circonspection », conclut-il


Le sens moral d’un enfant évolue avec l’âge. Mais il ne mesure pas toujours la conséquence de ses allégations, explique-t-il en substance


Marc Melen : « le jugement moral qui est extrêmement important intervient pour prendre des décisions dans certaines circonstances »

Me Forster interroge Marc Melen sur les sources des études scientifiques qu’il cite dans son témoignage.

En terme de sources, Marc Melen évoque son ouvrage « Témoins sous influence ».

Marc Melen revient sur ses autres sources, en citant revues, articles et dates.

Ah ! Me Forster vient de poser une question à Marc Melen. « Je ne comprends pas la question ».

Une fois encore, un témoin ne comprend pas la question de Me Forster

Marc Melen rappelle une nouvelle fois qu’il n’existe pas d’indice permettant de déterminer la véracité d’un témoignage à coup sûr

Marc Melen : « un souvenir, ce n’est pas quelque chose qui est gravé une fois pour toute en mémoire. »

Marc Melen : « ce n’est pas un tout cohérent. Pour que ça le devienne, il faut en faire un récit … »

Marc Melen :  » … et la manière d’en faire le récit varie. »

Me Forster veut que « les jurés comprennent ce que j’essaie de comprendre ».

Me Forster à Marc Melen : »vous avez longuement développé la capacité de l’enfant à mentir. Mais l’enfant peut-il dire la vérité ? »

Me Forster après une question une nouvelle fois incomprise : « je ne savais pas que j’étais aussi hermétique ».


Me Forster promet un cours sur un des fondamentaux des sciences expérimentales datant du 15e siècle dans sa plaidoirie.

Me Moneris (parties civiles) s’interroge sur la présence de Marc Melen devant la cour d’assises.

Avocat général : « je vous ai contacté pour que vous présentiez l’état de la science en matière de recueil de la parole de l’enfant »

Marc Melen : « n’importe quel souvenir est sujet à être reconstruit. »

Marc Melen : « il y a des tas de détails, pour les souvenirs traumatiques comme les autres, qui vont être sujets à erreur etc »

Me Reviron à Marc Melen : « les faux souvenirs chez les adultes, ça existe ? Vous avez travaillé là-dessus ? »

Marc Melen a effectivement travaillé sur le sujet, il cite une expérimentation sur des adultes.

Me Reviron : « dans la majorité des cas, les gens qui sont accusés d’agression sexuelle ou de viol disent qu’ils n’ont rien fait. »

Me Reviron à Marc Melen : « Quand un enfant est entendu par la police, il a nécessairement déjà parlé ? 1/2

Marc Melen : « Il a déjà subi des influences sociales, oui » 2/2
Les enfants Delay se sont notamment confiés à leurs familles d’accueil

Ce moment où Me Hubert Delarue, pressé de poser ses questions, oublie que c’est le tour de l’avocat général.

– L’avocat général : « un enfant abusé peut ne rien dire autant qu’un enfant non abusé peut inventer des faits ? »
– Marc Melen : oui


Me Delarue : « il y avait chez les parents Delay toutes sortes de cassettes : pornographiques, zoophiliques et films d’horreur. »

Me Delarue demande à l’expert si le visionnage intensif de films pornos, zoophiles et d’horreur par les enfants Delay… 1/2

… a pu contaminer leur mémoire et leurs discours dans leurs accusations 2/2

Me Delarue : « quelle incidence ces cassettes peuvent avoir dans la mémorisation de l’enfant ? »

Marc Melen : « Les films peuvent influencer l’imaginaire de l’enfant. Là on parle de l’ambiance familiale, fortement sexualisée… »

… »qui augmente le risque de fausses allégations et les récits de l’enfant peuvent être teintés contaminés par ces sources là »

Marc Melen : « les récits de l’enfant peuvent avoir été contaminés. »

Ah, Me Vigier déflore la plaidoirie de Me Forster : il explique le fameux fondamental du 14e siècle évoqué par l’avocat de Chérif

Il s’agit donc du principe du rasoir d’Ockham selon lequel on se plie au principe de simplicité.

L’audience est suspendue quelques minutes pour installer la visioconférence du prochain témoin.

L’audience est brièvement suspendue. Elle va reprendre ensuite avec la visioconférence de David Brunet, l’un des acquittés

David Brunet, l’un des acquittés

La visioconférence est prête pour l’audition de David Brunet, ex-compagnon de Karine Duchochois, acquitté en 2004 à Saint-Omer.

David Brunet est donc le premier des acquittés d’Outreau a être entendu par la cour d’assises de Rennes.

David Brunet vit toujours à Outreau, il est aujourd’hui intérimaire paysagiste.

L’audience reprend. David Brunet vit toujours à Outreau. Il est actuellement « intérimaire paysagiste ».

David Brunet fait partie de la première vague des acquittés, en 2004

– Le président : « nous vous écoutons, monsieur »
– David Brunet : « qu’est-ce que vous voulez que je vous dise ?…  »

David Brunet : « je peux dire que ça : j’arrive pas à en sortir, j’arrive pas à évacuer. J’ai été incarcéré 143 jours pour rien. »

Correctif : David Brunet a été incarcéré 743 jours (et non pas 143 comme écrit précédemment).

Sa déposition spontanée est brève : « C’est une histoire que je n’arrive pas à évacuer, je n’ai pas envie d’aller plus loin »

David Brunet : « on m’avait accusé d’avoir violé mon fils Anthony, j’ai été placé en garde à vue avec la mère de mon fils. »

David Brunet : »Depuis l’acquittement, j’ai fait en sorte que ma mémoire en oublie pas mal »

L’audition par visioconférence est laborieuse, on entend mal le témoin.

Le président : « vous fréquentiez le couple Delay ? »

David Brunet : « Oui, ça nous arrivait d’aller boire le café chez eux, de jouer au Nain jaune. Mais rien de plus, simples voisins. »

David Brunet : « je vais être franc avec vous. Avec tout ce que j’ai vécu, j’ai fait en sorte que ma mémoire en oublie pas mal. »

David Brunet explique que son fils Anthony fête aujourd’hui son 19e anniversaire.

Pas de questions des parties civiles ni de l’avocat général à David Brunet.

David Brunet : « j’aimerais bien qu’on me dise pourquoi on m’a accusé d’une telle chose. J’aimerais bien que Mme Badaoui me le dise »

Sur les accusations portées par Myriam Badaoui contre lui : « J’ai jamais rien compris, j’aimerais bien qu’on me dise pourquoi »

David Brunet est très ému : « Delplanque (qui l’avait accusé aussi), c’était un ancien copain d’école »

Le président : « Jonathan Delay, je peux vous poser une question ? Dans vos souvenirs David Brunet vous a agressé sexuellement ? »

Le président demande à Jonathan si David Brunet l’a agressé sexuellement. (Il l’avait reconnu à l’époque). Il refuse de répondre

Jonathan : « je ne souhaite pas vous répondre. »

Le président : « pourtant, dans le dossier, David Brunet avait été formellement reconnu par Jonathan Delay

David Brunet : « je peux lui parler à Jonathan ? Je ne serai pas méchant, je veux juste lui parler. »

David Brunet lance un message à Jonathan : « Je comprends ce que t’a vécu avec tes parents, Grenons et Delpanque, la vie a été dure pour toi. »

David Brunet : « Jonathan, je comprends ce que tu as vécu avec tes parents, avec Grenon et Delplanque. »

… »mais pour moi aussi. Les quatre principaux accusés, ils te l’ont dit qu’ils étaient que quatre… »

David Brunet : « Mais si la vie a été dure pour toi, elle a été dure pour moi. »

David Brunet : « Quand je revois cette affaire à la télé, j’ai de la haine pour vous. Tu devrais comprendre avec ta tête. »

David Brunet : « Et vis ta vie, oublie ça, grandis, muris, deviens un homme. Vis, bordel, vis. On n’a qu’une vie. »


« Oublie, muris, grandis. Vis bordel vis, on n’a qu’une vie. Vis ta vie. Elle est tellement courte, elle est tellement dure. »

David Brunet :  » Réponds moi si tu as envie mais vis. La vie est tellement courte, elle est tellement dure. »

Sandrine Lavier

Place maintenant à l’audition par visioconférence de Sandrine Lavier, acquittée en 2005

Après l’audition de David Brunet, Sandrine Lavier, autre acquittée, lui succède sur l’écran de la visioconférence.

Sandrine Lavier : « la seule chose que je peux dire c’est que je ne connaissais pas du tout Daniel Legrand. »

Elle dit qu’elle n’a pas grand chose à dire, si ce n’est qu’elle ne connaissait pas Daniel Legrand avant l’affaire

Sandrine Lavier : « pour moi c’étaient des gens tout à fait normaux. Monsieur Delay était porté beaucoup sur le sexe. »

Sandrine Lavier : « Madame Delay m’empruntait de l’argent pour donner à manger à ses enfants. »

– Le président : « comment avez-vous vécu l’après-procès ? »
– Sandrine Lavier : « Très mal, je suis tombée en dépression. »

Après l’acquittement, Sandrine Lavier dit qu’elle était « très mal ». « Je suis tombée en dépression, période assez dure »

Correctif : David Brunet a été incarcéré 743 jours (et non pas 143 comme écrit précédemment).

L’une des filles de Sandrine Lavier a été reconnue victimes dans ce dossier comme 11 autres enfants.

Elle a été reconnue victime de Thierry Delay. Mais pour sa mère, c’est faux, « elle a été prise dans un engrenage »

– Me Moneris : quel lien avez-vous avez Amanda Lavier ?
– Sandrine Lavier : Ben c’est ma fille

– Me Moneris : quel lien avez-vous avez Amanda Lavier ?
– Sandrine Lavier : Ben c’est ma fille

– Me Moneris : vous considérez que votre fille a menti et que la justice s’est trompée ?
– Sandrine Lavier : ben oui

– Sandrine Lavier pleure. « Ma fille aujourd’hui est majeure et elle ne m’est toujours pas rendue. »
– Me Berton : « Comment vous vivez ça ? » « Très mal. »

Sandrine Lavier craque : « Ma fille Amanda a été reconnue victime. Depuis elle est majeure et elle m’est toujours pas rendue. »

– Me Berton : « donc tout sa vie, votre fille sera une victime d’Outreau »
– Sandrine Lavier : « oui, sa vie est foutue ».

Me Berton : « ça ne va pas vous soulager. Mais Thierry Delay a dit a cette barre que seuls ses enfants ont été victimes. »

Yves Jannier, magistrat et avocat général du procès en appel d’Outreau.

C’est maintenant Yves Jannier, avocat général au moment du procès en appel en 2005, qui est à la barre

On entend maintenant Yves Jannier, magistrat et avocat général du procès en appel d’Outreau.

Yves Jannier revient sur l’affaire d’une voix faible et monotone. Difficile à retranscrire.

Yves Jannier avait requis l’acquittement pour les six condamnés restants au procès en appel à Paris

Yves Jannier revient sur l’apparition du nom de Daniel Legrand dans le dossier : « dany legrand en Belgique » cité par Dimitri.

Yves Jannier revient sur l’intégralité de la procédure : on en est à la mise en examen de Daniel Legrand père et fils.

Le président rappelle qu’au 1er procès Daniel Legrand a été reconnu coupable uniquement d’agression sexuelle sur Dimitri et Jonathan

Y. Jannier au sujet de Daniel Legrand père : il n’avait rien à faire dans ce dossier. Il avait la simplicité d’un homme de bon sens

Quand il voit Myriam Badaoui pour la 1ere fois au procès en appel, Yves Jannier constate qu’elle « a perdu de sa superbe. »

Me Reviron : » je n’ai jamais vu un avocat général dans un précédent procès venir témoigner devant une cour d’assises. »

Yves Jannier : « moi non plus, mais ça ne me pose aucun problème. »

Selon certains, Yves Jannier aurait demandé à l’un des enfants Delay s’il avait été violé par des martiens

Interrogé par Me Reviron (partie civile) sur ce point, Yves Jannier affirme ne pas avoir souvenir de cela

Me Reviron : vous saviez que la chambre de M Couvelard dont on dit qu’il ne peut pas monter d’escalier a sa chambre au 1er étage ?

Yves Jannier : « non, je ne le savais pas, mais je pense qu’avec l’aide de sa mère, il peut sans doute monter. »

Me Reviron : « comment expliquez-vous que Myriam Badaoui cite le nom de Daniel Legrand alors qu’ils n’est pas dans le dossier ? »

Yves Jannier : « je n’en sais rien. Pas plus que je ne sais dans quelles circonstances, elle évoque le meurtre d’une fillette. »

Me Forster à Yves Jannier : « je suis très embarrassé de votre présence ici. De vous voir cité comme témoin m’embarrasse. »

Me Forster : « ma 1ere question est de savoir quelle est la place de l’avocat général dans un procès. Est-ce que c’est une partie ? »

Yves Jannier : « c’est une partie particulière, c’est celui qui défend la société. »

Me Forster : « alors si c’est une partie, est-ce que ce n’est pas gênant de venir prêter serment ? »

Yves Jannier : « cela ne m’a posé aucun problème de prêter serment et de répondre aux questions. La loi ne l’interdit pas. »

Ce moment où Daniel Legrand se retourne vers sa famille et leur fait signe d’écouter ce que dit son avocat.

Ce moment où Daniel Legrand se tourne vers sa famille dans la salle, pointe du doigt Me Forster et mime « c’est un zéro, lui ».

Yves Jannier : « j’ai fait un exercice difficile pour un avocat général : requérir à l’envers pour démontrer l’innocence de gens. »

Yves Jannier : « c’est quand même un exercice assez original. »

Y. Jannier : j’ai démontré de façon assez précise qu’il n’y avait pas de charges contre eux et que ces gens étaient des innocents

Jannier sur les « martiens » toujours : « S’il y avait eu une question de ce type, cela aurait été complètement déplacé et acté. »

Me Berton : mon confrère a raison, c’est rare de voir un magistrat, déjà témoigner, mais avec autant de franchise et de sincérité.

– Me Berton : êtes-vous un avocat partisan ?
– Yves Jannier : Ce n’est pas à mon âge que je vais changer. Je ne suis pas partisan.

Me Berton (défense) à Yves Jannier : « Est ce que vous êtes un magistrat partisan ?


« Avant d’être un magistrat du parquet, j’étais un magistrat du siège, donc non je ne suis pas partisan. »

Fin de l’audition d’Yves Jannier. Il reste trois acquittés à entendre. Mais petite suspension avant.

L’audience est suspendue. Il reste trois acquittés à entendre

Karine Duchochois

L’audience reprend avec l’audition de Karine Duchochois.

L’audience reprend avec le témoignage de Karine Duchochois

Karine Duchochois : « j’ai été prise dans cette affaire, malheureusement comme tous les autres. Pas de chance, on va dire. »

Duchochois : « Je ne vois pas vraiment ce qu’on fait là aujourd’hui car je trouve que ce procès ne devrait pas avoir lieu. »

Duchochois : « Pour moi, après les deux premiers procès, l’affaire était terminée. »

Karine Duchochois : « j’étais voisine de Myriam Badaoui et puis j’ai fait partie de ces noms donnés dans tous les sens. »

Karine Duchochois : « je devais avoir 24 ans à l’époque. Ça a été un choc. »

Karine Duchochois : « je me souviens très bien de ma première réaction quand les policiers m’ont dit de quoi j’étais accusée … »

Karine Duchochois : « … ça a été de dire « mais je suis une femme ». Je n’avais pas d’idée de comment j’aurais pu violer un enfant »

Duchochois : « Pour moi, l’affaire d’, c’est un jeu maléfique entre Badaoui et Burgaud. Le dossier s’est construit comme ça »

Karine Duchochois : « Pour moi l’affaire d’ un jeu maléfique entre M. Badaoui et F. Burgaud, le dossier s’est construit comme ça. »

Duchochois : « Une fois, j’ai attrapé Grenon avec la main sur la fesse de David Brunet, mon compagnon de l’époque »

Karine Duchochois : « moi c’est pas Myriam Badaoui qui donne mon nom, c’est Aurélie Grenon qui le donne en premier. »


Duchochois : « C’est Aurélie Grenon qui donne mon nom au départ »

Karine Duchochois : « on était amis avec Aurélie Grenon et David Delplanque parce qu’il avait été à l’école avec le père de mon fils »

Karine Duchochois est la seule des acquittés à ne pas avoir fait de détention préventive

Duchochois en parlant des Delay : « Ces enfants là m’ont accusée et je sais qu’ils ont menti. »

Duchochois : « Je pense que ces enfants ne devraient pas être dans ce tribunal aujourd’hui, ce n’est pas ce qu’il leur faut. »

Duchochois confirme les dires de Badaoui sur Burgaud : « il tapait du poing sur la table quand ça n’allait pas dans son sens. »

Karine Duchochois : « Fabrice Burgaud, il n’y avait pas d’humanité du tout chez lui. »

Karine Duchochois : « On pouvait essayer d’expliquer par tous les moyens que c’était pas nous, il n’écoutait pas. »

Karine Duchochois : J’ai vu le juge Burgaud dire à David Delplanque : « si vous mentez, vous allez prendre 10 ans de plus »

Karine Duchochois : « le juge Burgaud a voulu me mettre en détention 2 fois. La 2e fois, j’étais enceinte de mon fils de 5 mois »

Karine Duchochois : « je comprends ces enfants qui disent qu’on ne les a pas écoutés. »

Karine Duchochois : « je pense qu’ils ont un peu de mal avec le fait qu’on dise qu’ils sont des menteurs. »

Karine Duchochois : « mais il faut qu’ils disent qu’ils ont menti. Parce que moi, il m’ont accusée et je sais qu’ils ont menti. »

Karine Duchochois : « je pense qu’ils ne devraient pas être ici. Ils n’ont pas besoin de ça pour se reconstruire. »

Karine Duchochois : « Myriam Badaoui, elle était chez tout le monde. Myriam Badaoui est venue frapper chez moi. »

Duchochois : « Chez les Delay, il n’y avait pas beaucoup de passage mais on retrouvait bcp Myriam Badaoui chez tout le monde. »

Duchochois : « Je sentais chez cette femme (Badaoui) qui me dérangeait. »

Duchochois : « Elle est déjà venue frapper chez moi, je lui au donné des couches, du lait. »

Karine Duchochois : « je lui ai donné des couches pour ses enfants, du lait pour ses enfants. »

« Je me souviens de Jonathan, qui arrivait en courant chez moi, il allait au fin de de la maison et il ne voulait plus sortir. »

Karine Duchochois : « Jonathan il arrivait en courant chez moi, il allait au fond de la maison et il voulait plus sortir. »

Karine Duchochois : « c’était peut-être un signe, mais comment on peut savoir à l’époque ? »

Duchochois: »C’était peut être un signe »

Me Monerris (partie civile) : « Que faisaient les avocats qd le juge Burgaud tapaient du poing sur la table ? »

Duchochois : « Ils demandaient d’acter mais ce n’était pas fait. »

– Karine Duchochois : à l’époque, je pensais qu’un greffier il tapait tout.
– Le président : comme dans les séries américaines ?

Karine Duchochois : « d’ailleurs vous verrez que ma confrontation, elle n’est pas signée. »

Karine Duchochois : « mon avocate m’a dit : « vous ne signez pas, on n’est pas d’accord avec ce qu’on a dit » »

Karine Duchochois à Me Forster : « pour l’instant, vous ne me coupez pas la parole ».

A une question de la partie civile, Duchochois martèle : « Je n’ai jamais vu Daniel Legrand à la Tour du Renard »

Duchochois et Me Forster s’invectivent autour d’une question sur un possible point de vente de shit à la Tour du Renard à

Le ton monte entre Karine Duchochois et Me Forster. « Pourquoi vous criez ? « , lui demande-t-elle

Le président à Karine Duchochois : « Mme, apaisez votre parole et répondez à la cour »

Karine Duchochois à Me Forster : « vous pouvez répéter ? Je n’ai pas compris la question. »

18h58. Me Forster pose une question. Le témoin ne la comprend pas. « C’est pas la première » raille la défense.

Avocat général : « comment va votre fils aujourd’hui ? »

Karine Duchochois : « mon fils était à la porte du tribunal de Boulogne-sur-mer tout à l’heure avec son père. »

Comme les autres acquittés avant elle, Duchochois fond en larmes à l’évocation de son fils, placé au moment de l’affaire

« Mon fils est détruit, il a 19 ans aujourd’hui. A 11 ans, il témoignait devant la cour rassises de Saint-Omer le jour de son anniversaire »

Karine Duchochois : « il voulait parler à la cour. Il a 19 ans aujourd’hui. »

Karine Duchochois : « Il y a onze ans, il témoignait devant la cour d’assises de Saint-Omer. On l’a pas vu pendant 3 ans »

Karine Duchochois : « mon fils, il est détruit. Il est complètement paumé. »

Karine Duchochois : « c’est ce qui me fait le plus mal dans cette affaire là. »

Duchochois : « Moi je m’en fous, je suis grande, je m’en suis sortie, mais mon fils est complètement détruit »

Karine Duchochois : « il y a tous nos enfants qui ont soufferts et qui ont été détruits avec cette affaire. »

Karine Duchochois : « je me suis dit à un moment donné « je ne sais pas pourquoi, cet homme [Fabrice Burgaud] veut ma peau » »

Karine Duchochois : « j’ai un 2e fils qui est né pendant cette affaire, son papa s’est suicidé quand j’étais enceinte. »

Duchochois : « Mon 2e fils, qui va avoir 13 ans, est né pendant cette instruction. Son papa s’est suicidé »

Duchochois : « J’ai rencontré quelqu’un qui nous a pris sous son aile, il l’a reconnu à 6 mois car on se préparait à ce que j’aille en prison »

Karine Duchochois : « puis j’ai rencontré quelqu’un qui l’a adopté parce qu’on se préparait à ce que je parte en prison. »

Karine Duchochois s’écroule : voyez, je suis arrivée ici en me disant « je suis super forte, ça me fait rien », mais si en fait.

Karine Duchochois : « pour moi le juge Burgaud il est responsable autant que Myriam Badaoui dans cette affaire. »

Duchochois: »Je me suis dit que le juge voulait ma peau »

Duchochois en larmes : « Je suis arrivée ici en me disant ‘je suis super forte et ça me fait rien’. » 1/2

« Mais non en fait, vous ne vous rendez pas compte de ce qu’on a vécu. » 2/2

Duchochois : « Peut-être que moi j’aurais été amenée à faire comme Daniel Legrand, inventer n’importe quoi, pour que ça s’arrête

Duchochois : Je me suis dit il y a peut-être un vrai réseau derrière et on nous fait casquer pour pas mettre les vrais responsables en prison

Duchochois : « Pour moi le juge Burgaud, il est responsable autant que Badaoui dans cette affaire. »

Fin de l’audition de Karine Duchochois. Prochain témoin : Thierry Dausque.

Thierry Dausque

Thierry Dausque, acquitté en 2005, est maintenant à la barre.

Celui que les enfants Delay-Baldaoui accusaient d’être le plus « méchant » du groupe de violeurs, a rasé sa moustache

Thierry Dausque : « je n’ai jamais fait tous ces machins là. »

Après l’interrogatoire, Thierry Dausque quitte le bureau du juge. « Il m’a dit « réfléchissez bien parce que c’est 20 ans » »

Thierry Dausque sur le juge Burgaud: « Fallait que j’avoue sinon c’était 20 ans de prison »

Sa déposition à la barre est très sommaire. Le témoin n’est pas bavard ni très audible

L’audition de Thierry Dausque est difficilement compréhensible. Accent très prononcé, très grand par rapport au micro.

– Le président : « comment avez vous vécu les deux procès puis l’acquittement ? »
– Dausque : »Mal ».

– Le président : comment avez-vous vécu les deux procès ?
– Thierry Dausque : Mal.

– Le président : « Quelle est votre vie maintenant ? »
– Dausque répond qu’il a une femme et des enfants et qu’il est intérimaire

– Le président : vous travaillez ?
– Thierry Dausque : en intérimaire
– Vous y repensez à cette affaire ?
– J’essaie pas trop

Me Delarue à Thierry Dausque : « vous êtes celui qui a fait le plus de détention dans cette histoire : 38 mois. »

Fin de l’audition de Thierry Dausque. Dernier témoin de la journée : Franck Lavier.

Franck Lavier

C’est au tour de Franck Lavier de venir témoigner

Il arrive en sifflotant à la barre

Lavier : « Moi j’ai connu Legrand à Saint-Omer. » Sa déposition est terminée. Le président commence les questions

A l’époque, Franck Lavier avait confirmé les accusations des enfants Delay sur leurs parents notamment

A la barre, Franck Lavier revient sur ses déclaration au juge : « à l’époque, je voulais sauver ma femme et mes gosses. »

Franck Lavier : « C’était pour sauver ma femme (mise en examen) et mes enfants (placés) »

Le président relit les déclarations de Franck Lavier au juge d’instruction où il met en cause plusieurs personnes.

Pendant l’instruction, Franck Lavier qualifie Myriam Badaoui de « folle psychopathe ».

Lavier décrit les confrontations devt le juge : « Badaoui parle, Grenon et Delplanque acquiescent »

Lavier sur sa vie aujourd’hui : « tous les jours où je me couche je repense à l’affaire »

Lavier : « Ma femme (Sandrine Lavier), tous les jours où elle se couche, elle repense à l’affaire. »

Me Reviron (partie civile) évoque la condamnation des Lavier en 2012 pour « violences habituelles » sur deux de leurs enfants

Comme sa femme, Franck Lavier affirme qu’une de ses filles, reconnue victime par la justice, n’a pas été victime de Thierry Delay

– Le président : « Comment ça va la vie ?
– Lavier : j’attends.
– Vous attendez quoi ?
– Rien »

L’audience est suspendue pour aujourd’hui. Elle reprendra demain matin à 9h avec l’audition de cinq autres acquittés