Ring politique Françoise Dumas : “L’inceste a trop longtemps relevé de la sphère privée”

Logo-Objectif-Gard16 juin 2015 à 11:00
Par Eloïse Levesque

L’élue nîmoise PS Françoise Dumas passe sur le ring d’Objectif Gard. Chaque mois, votre journal vous propose une interview complète d’une personnalité politique autour de trois thématiques : personnalité, politique et quiz sur le Gard. Place à la seconde partie dédiée aux activités parlementaires de la députée, notamment la loi sur la protection de l’enfance, actuellement en discussion au Parlement. 

…/…

OG : Ce texte rétablit dans le code pénal le terme « inceste », qui était déjà répréhensible. C’est surtout un amendement symbolique. Pourquoi a-t-on attendu si longtemps ?

FD : Plus qu’un symbole, il n’était pas inscrit dans le code pénal. C’était considéré comme une aggravation de viol, pas comme un crime en tant que tel. Il y a 2 millions de victimes en France. On a attendu parce qu’il fallait définir l’inceste, avec le développement des familles recomposées, notamment sur le statut des beaux-parents. Par ailleurs, l’inceste a toujours été considéré comme une affaire privée.

OG : L’opposition avait proposé un amendement pour interdire l’exercice de toute profession au contact de mineurs en cas de condamnation pour des actes pédophiles. Le sujet est brûlant. Laurence Rossignol, secrétaire d’État à la Famille, y est défavorable mais a promis une mesure rapide pour obliger la justice à signaler les condamnations. Pourquoi retarder ce dossier ? Quelle est votre position?

FD :  Il est effectivement nécessaire d’étendre l’obligation de suivi des condamnations. Mais ce dossier doit être géré et traité par le ministère de l’éducation nationale et de la justice. C’est à eux de s’en occuper. Quant à l’interdiction, elle existe déjà pour certains métiers. Finalement, c’est davantage un problème de coordination et de communication entre les ministères, plus qu’un problème juridique. Il faut que les fichiers des personnes concernées soient suivis et diffusés à tous les services.

…/…

Pour lire l’article, cliquez sur le logo de Objectif Gard

Le texte sur le signalement des enfants maltraités adopté à l’Assemblée

Logo-FR3-Cote-d'AzurPar Anne Le Hars
Publié le 11/06/2015 | 17:00, mis à jour le 11/06/2015 | 17:00

L’Assemblée nationale a adopté à l’unanimité ce jeudi une proposition de loi sénatoriale du groupe « Les Républicains » visant à « clarifier la procédure de signalement de situations de maltraitance » des enfants par les professionnels de santé. Un texte porté par la sénatrice Colette Giudicelli.

Au grand dam des ex-UMP, le texte devra cependant repasser au Sénat en vue d’une adoption définitive, en raison du vote jeudi d’un amendement socialiste pour préciser le champ des professionnels concernés.

Le texte réaffirme le principe de l’irresponsabilité civile, pénale et disciplinaire des professions médicales, ainsi que des auxiliaires médicaux, lorsqu’ils effectuent un signalement. 

« Chaque jour, deux enfants meurent sous les coups de leurs parents. On dénombre 700.000 à 800.000 dossiers de mauvais traitements, 98.000 cas connus d’enfants en danger, 100.000 selon les associations », avait souligné Colette Giudicelli, auteur de la proposition de loi lors de son examen au Sénat en mars dernier.

Les signalements restent insuffisants

Or, avait dit cette vice-présidente de la commission des Affaires sociales, « les signalements restent insuffisants »: 5% seulement sont effectués par les services médicaux.
« La loi de 2004 relative à l’accueil et à la protection de l’enfance n’a pas été efficace pour encourager les médecins à signaler, le médecin pouvant être poursuivi au civil ou au pénal pour dénonciation calomnieuse », avait poursuivi la sénatrice.

Le signalement n’est toutefois pas obligatoire, ce qui est sage, ont souligné plusieurs orateurs jeudi dans l’hémicycle de l’Assemblée. Les situations concernées recouvrent aussi les cas des femmes battues ou des personnes âgées maltraitées.

Au nom du gouvernement, la secrétaire d’Etat aux Droits des femmes, Pascale Boistard, a apporté son soutien aux « objectifs » de la proposition de loi, regrettant toutefois que ses dispositions n’aient pas été intégrées à une autre proposition de loi sénatoriale en cours d’examen, sur la protection de l’enfance.
Pour le FN, Gilbert Collard a cependant demandé des « garde-fous ». « Ne créons pas une société de sycophantes », de délateurs, a-t-il plaidé, rappelant que dans l’affaire d’Outreau, « tout est parti de dénonciations ».
– AFP-

Pour lire l’article, cliquez sur le logo de FR3 Côte d’Azur