Et si l’amour n’avait ni âge, ni tête, ni même aucune autre réalité que celle qui nous tient au cœur ?
Il m’aura fallu un an pour parvenir à me plonger dans un livre de Maupin, de nouveau. Non pas que cet auteur m’ait déçu – impensable ! Les Chroniques de San Francisco étaient d’une telle qualité, en tête de gondole de mon « grand œuvre » favori que la déception avait fini par me murmurer une douce crainte. Et si sorti de ses célèbres chroniques californiennes des années 80, post-hippies et joyeusement déjantées à une époque où Internet n’était qu’un rêve et le sida une légende urbaine, cet auteur magistral ne devenait qu’un scribouillard sur le retour, un vieux qui a refusé de vieillir, une audace devenue alors libidineuse.
Et bien non, que l’on se rassure, Maupin est un grand ! Je n’en ai jamais vraiment douté, il est bon parfois de se concocter de petites frayeurs pour raviver une flamme qui nous consumera aussi sûrement que le soleil brille en ce bel été.
Gabriel Noone est une célébrité, auteur à succès d’un feuilleton radiophonique et de nombreux best-sellers. Mais à son âge avancé, la vie n’est pourtant plus ce qu’elle était. Son couple se brise. Dix ans qu’il vit avec Jess, un beau mâle bien plus jeune que lui pris dans une nouvelle fougue, une seconde jeunesse qui l’éloigne de la grande maison avec un mari et un vieux chien malade dans le jardin, vers de nouvelles aventures mâtinées de cuir et de piercings. Gabriel sait qu’il ne pourra pas refaire sa vie. Alors il s’accroche à sa fin de couple comme à sa soudaine désillusion créatrice : la page reste définitivement blanche. C’est un tout jeune garçon de treize ans, Pete, qui lui sortira la tête de l’eau. Dans le manuscrit rédigé par ce jeune garçon blessé par la vie, Gabriel va découvrir des horreurs qu’il n’aurait auparavant pu imaginer. Mais il y trouve aussi toute la puissance d’un gamin désormais très malade et en mal d’amour, sain, protecteur : paternel. Plus leurs conversations deviennent fréquentes, plus les milliers de kilomètres qui les séparent prennent tout leur sens : Pete existe-t-il vraiment ? N’est-il pas une invention de son énigmatique mère adoptive ? Gabriel est-il le seul à croire et comprendre ce garçon, ou le seul à se laisser prendre au bout du compte dans un jeu de pistes pervers ?
Le nombre de questions que soulève ce chef d’œuvre du maître de la littérature gay égale l’intelligence des réponses qu’il donne ou qu’il nous amène à construire. Peut-on lui reprocher de ne pas donner clairement toutes les issues des nombreux ressorts de son intrigue ? De perdre en quelque sorte le lecteur sur les derniers chapitres ? Non, bien sûr. Car au-delà d’une histoire, il s’agit pour tout un chacun de trouver ses propres réponses, de confronter ses démons et ses certitudes aux vicissitudes du monde des humains.
Toutes les amours sont ici questionnées : l’amour filial et le désamour paternel, l’amour de l’autre comme l’amour de soi, la désillusion sexuelle aussi – l’auteur a incroyablement mûri depuis les Chroniques. Dans un San Francisco qui a perdu son faste et rangé quelques une de ses nombreuses boules à facettes, c’est sous la lumière d’un nouveau projecteur que Maupin nous entraîne dans la vie, dans la tête, d’hommes. Simplement.
Et bien non, que l’on se rassure, Maupin est un grand ! Je n’en ai jamais vraiment douté, il est bon parfois de se concocter de petites frayeurs pour raviver une flamme qui nous consumera aussi sûrement que le soleil brille en ce bel été.
Gabriel Noone est une célébrité, auteur à succès d’un feuilleton radiophonique et de nombreux best-sellers. Mais à son âge avancé, la vie n’est pourtant plus ce qu’elle était. Son couple se brise. Dix ans qu’il vit avec Jess, un beau mâle bien plus jeune que lui pris dans une nouvelle fougue, une seconde jeunesse qui l’éloigne de la grande maison avec un mari et un vieux chien malade dans le jardin, vers de nouvelles aventures mâtinées de cuir et de piercings. Gabriel sait qu’il ne pourra pas refaire sa vie. Alors il s’accroche à sa fin de couple comme à sa soudaine désillusion créatrice : la page reste définitivement blanche. C’est un tout jeune garçon de treize ans, Pete, qui lui sortira la tête de l’eau. Dans le manuscrit rédigé par ce jeune garçon blessé par la vie, Gabriel va découvrir des horreurs qu’il n’aurait auparavant pu imaginer. Mais il y trouve aussi toute la puissance d’un gamin désormais très malade et en mal d’amour, sain, protecteur : paternel. Plus leurs conversations deviennent fréquentes, plus les milliers de kilomètres qui les séparent prennent tout leur sens : Pete existe-t-il vraiment ? N’est-il pas une invention de son énigmatique mère adoptive ? Gabriel est-il le seul à croire et comprendre ce garçon, ou le seul à se laisser prendre au bout du compte dans un jeu de pistes pervers ?
Le nombre de questions que soulève ce chef d’œuvre du maître de la littérature gay égale l’intelligence des réponses qu’il donne ou qu’il nous amène à construire. Peut-on lui reprocher de ne pas donner clairement toutes les issues des nombreux ressorts de son intrigue ? De perdre en quelque sorte le lecteur sur les derniers chapitres ? Non, bien sûr. Car au-delà d’une histoire, il s’agit pour tout un chacun de trouver ses propres réponses, de confronter ses démons et ses certitudes aux vicissitudes du monde des humains.
Toutes les amours sont ici questionnées : l’amour filial et le désamour paternel, l’amour de l’autre comme l’amour de soi, la désillusion sexuelle aussi – l’auteur a incroyablement mûri depuis les Chroniques. Dans un San Francisco qui a perdu son faste et rangé quelques une de ses nombreuses boules à facettes, c’est sous la lumière d’un nouveau projecteur que Maupin nous entraîne dans la vie, dans la tête, d’hommes. Simplement.
Publié par Kassineo
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