Le dévoilement, qui peut rester privé, confiné dans le milieu familial, ou avoir une issue sociale, juridique, mérite un chapitre à soi seul. En attendant de développer cette question, et en réponse à votre remarque, je constate qu’effectivement, le comportement délictueux peut perdurer bien que l’enfant ait parlé, bien qu’un tiers en ait pris connaissance. La raison en est que ce tiers n’a pas été en mesure d’incarner les interdits sociaux, d’avoir l’appréhension positive de la culture et de l’humanité qui donne la force, la détermination d’affronter les conséquences du dévoilement devant la société.
Certaines femmes, informées, tentent d’interpeller le père incestueux, mais le chantage qu’elles exercent sur leur époux, en le menaçant de le faire savoir, apparaît très souvent inopérant. Le père reprend le dessus et manipule à nouveau le système familial. Pour que la menace fonctionne, la femme doit se doter d’un statut d’adulte clair, capable de poser des interdits.
Voir aussi les billets concernant le livre de Roland Coutanceau :
1/ Vivre après l’inceste : Haïr ou pardonner
2/ Peut-on pardonner ?
3/ Un silence difficile à rompre
4/ Désordres relationnels et sexuels
5/ Le père incestueux
*/ L’enfant investi d’une sorte de mission
6/ Les milieux sociaux et culturels
7/ Quelques conséquences sur les survivantes
9/ Trois profils des pères incestueux
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