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En effet, quiconque a subi des sévices a enfermé à l’intérieur de lui-même l’image de son agresseur, mais aussi celle de lui-même en tant que victime. Il en résulte qu’il peut s’identifier, selon les moments, à l’une ou à l’autre. Les enfants agressés ne deviennent pas forcément des adultes qui agressent leurs propres enfants, et ils peuvent même devenir des parents victimes d’enfants tyran ! Et, s’ils se transforment en agresseurs, c’est souvent poussés par le désir désespéré de faire taire des plaintes qu’ils ne supportent pas car elles leur rappellent celles qu’ils ont poussées quand ils étaient eux-mêmes agressés. Les mères maltraitantes vis-à-vis de leur enfant, et qui ont été elles-mêmes maltraitées dans leur enfance, le racontent souvent. Lorsque leur enfant se met à hurler pour une raison qu’elles ne comprennent pas – ce qui est assez fréquent avec un bébé –, elles s’identifient massivement à l’enfant qui hurle de telle façon que cette souffrance résonne avec la leur d’une manière intolérable. Et c’est alors qu’elles courent le risque de malmener encore plus gravement leur enfant – parfois jusqu’à lui faire perdre connaissance – pour ne plus l’entendre.
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Autres billets de Serge Tisseron
1/ Serge Tisseron : La résilience – 2007
2/ Serge Tisseron : « Résilience » ou la lutte pour la vie
3/ Résilience « Que Sais-Je » : attention, dangers ! par Marie Bonnet
4/ La résilience par Serge Tisseron – Que sais-je ? – 2009
6/ Doit-on se sortir de l’inceste sans psy
7/ Existe-t-il un usage résilient d’Internet ?
8/ Le rôle de l’atruisme après l’inceste
9/ Le pouvoir des métaphores dans la résilience : le tricot
En effet, quiconque a subi des sévices a enfermé à l’intérieur de lui-même l’image de son agresseur, mais aussi celle de lui-même en tant que victime. Il en résulte qu’il peut s’identifier, selon les moments, à l’une ou à l’autre. Les enfants agressés ne deviennent pas forcément des adultes qui agressent leurs propres enfants, et ils peuvent même devenir des parents victimes d’enfants tyran ! Et, s’ils se transforment en agresseurs, c’est souvent poussés par le désir désespéré de faire taire des plaintes qu’ils ne supportent pas car elles leur rappellent celles qu’ils ont poussées quand ils étaient eux-mêmes agressés. Les mères maltraitantes vis-à-vis de leur enfant, et qui ont été elles-mêmes maltraitées dans leur enfance, le racontent souvent. Lorsque leur enfant se met à hurler pour une raison qu’elles ne comprennent pas – ce qui est assez fréquent avec un bébé –, elles s’identifient massivement à l’enfant qui hurle de telle façon que cette souffrance résonne avec la leur d’une manière intolérable. Et c’est alors qu’elles courent le risque de malmener encore plus gravement leur enfant – parfois jusqu’à lui faire perdre connaissance – pour ne plus l’entendre.
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9/ Le pouvoir des métaphores dans la résilience : le tricot
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