Chaque cas est particulier et l’inceste entraîne toujours une perte de sens et une atteinte à l’identité en devenir de l’enfant, mais l’impact de la cruauté associée n’est pas univoque. Cette violence peut être à la fois un facteur d’aggravation comme un élément paradoxalement protecteur de l’enfant.
La barbarie et la brutalité peuvent entraîner une sidération du développement psychoaffectif de l’enfant et le river à un stade d’hébétude où l’identification à l’agresseur et au statut d’objet sexuel demeure la seule parade pour ne pas s’effondrer totalement.
Il est d’autres cas où la violence physique peut légitimer chez l’enfant des réactions de survie grâce à la haine et à l’éclosion des pulsions de mort et de vengeance contre le père clairement assimilé à un bourreau ennemi.
Les coups restent du domaine du représentable, de l’insupportable, mais du réel. Cet ancrage dans la réalité peut favoriser une plus grande distanciation par rapport à l’agresseur et réduire la culpabilité d’avoir participé à l’inceste qui englue l’enfant dans le secret de la perversion paternelle.
La haine du parent maltraitant est un rempart contre l’effondrement psychique permettant à l’enfant de se différencier de la folie du père. Pouvoir se représenter son géniteur comme fou permet sans doute plus d’autonomie pour s’en détacher, comme si la violence remettait un peu de sens là ou le parent a totalement perdu le sien. Les coups protégeraient de la folie comme un rempart de réalité à condition que l’enfant n’ait pas été tué avant.
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