Lee Daniels – « Precious » (avant-première)
Posté par Matthieu Loire le 24 février 2010
Décrire le dysfonctionnement du système éducatif américain, pays le plus riche du monde, la déroute de son système social, le désespoir et la violence des laissés pour compte, des exclus, des recalés du « rêve américain » mais aussi prétendre que tout n’est pas perdu, que le courage peut sortir de l’impasse ainsi est Precious, précieux dans ce qu’il décrit, manquant de finesse et impersonnel dans sa forme, dans la construction du récit tout en embarquant quelques belles scènes de cinéma.
Il vaut en tout cas un peu plus que le buzz qui risque de précéder le film, Mariah Carey y joue une assistance sociale tout simplement méconnaissable (elle me faisait penser à Lisa Germano, je vous raconte pas le choc au moment du générique de fin) mais, hormis ça, rien de révolutionnaire dans sa prestation, toute en sobriété (oui, oui, sobriété), ni dans celle de Lenny Kravitz en jeune infirmer charmant et, à vrai dire, un peu lisse.
On rajoutera, en guise d’introduction, que le film a été produit par Oprah Winfrey, figure centrale de la télévision américaine, a été repéré à Sundance puis sélectionné à la Quinzaine des réalisateurs où il est par contre passé assez inaperçu.
Il vaut en tout cas un peu plus que le buzz qui risque de précéder le film, Mariah Carey y joue une assistance sociale tout simplement méconnaissable (elle me faisait penser à Lisa Germano, je vous raconte pas le choc au moment du générique de fin) mais, hormis ça, rien de révolutionnaire dans sa prestation, toute en sobriété (oui, oui, sobriété), ni dans celle de Lenny Kravitz en jeune infirmer charmant et, à vrai dire, un peu lisse.
On rajoutera, en guise d’introduction, que le film a été produit par Oprah Winfrey, figure centrale de la télévision américaine, a été repéré à Sundance puis sélectionné à la Quinzaine des réalisateurs où il est par contre passé assez inaperçu.
Claireece « Precious » Jones, adolescente afro-américaine obèse de 16 ans, vit dans le quartier de Harlem au milieu des années 80 avec sa maman. A la maison, elle subit les violences de sa mère, littéralement tyrannique, les viols de son père, dont elle attend le deuxième enfant, les rares fois où il franchit la porte. Une vie en enfer, faite d’humiliations, de servitude, de désenchantement et de mutisme.
Expulsée de l’école pour cause de grossesse, on lui propose de rejoindre un établissement alternatif « comprendre/apprendre » où Precious découvrira l’humour, le dialogue, l’amitié et ouvrira son cœur.
Au début du film, on est tenté de sortir de la salle, on craint un peu le tape à l’œil, le pompier dans la mise en scène du sordide et de la violence. Le réalisateur, en tout cas, ne charge pas le constat, la mise en scène aurait pu être beaucoup plus sombre et désespérée mais, justement, on a le sentiment que la bonne distance n’a pas été trouvée. On reste donc, car le regard de Precious semble nous cacher quelque chose, un regard qu’on a d’abord cru vide, sans lueur, mais dans lequel semble poindre une petite flamme, qui semble dire « ne me juge pas, regarde qui je suis ».
Expulsée de l’école pour cause de grossesse, on lui propose de rejoindre un établissement alternatif « comprendre/apprendre » où Precious découvrira l’humour, le dialogue, l’amitié et ouvrira son cœur.
Au début du film, on est tenté de sortir de la salle, on craint un peu le tape à l’œil, le pompier dans la mise en scène du sordide et de la violence. Le réalisateur, en tout cas, ne charge pas le constat, la mise en scène aurait pu être beaucoup plus sombre et désespérée mais, justement, on a le sentiment que la bonne distance n’a pas été trouvée. On reste donc, car le regard de Precious semble nous cacher quelque chose, un regard qu’on a d’abord cru vide, sans lueur, mais dans lequel semble poindre une petite flamme, qui semble dire « ne me juge pas, regarde qui je suis ».
La partie réussie du film est justement le cheminement de Precious, sa lente éclosion, la découverte pour nous, spectateurs, de son analphabétisme, de ses rêves intérieurs, de sa lutte pour s’imposer, de la capacité qu’elle a, malgré tout, avec ses mots, ses gestes, d’essayer d’avancer. De ne jamais baisser les bras. La jeune actrice Gabourey Sidibe, sans doute est-elle bien dirigée, est assez stupéfiante, d’un non jeu total, sans geste, sans presque un mouvement de tête, elle distillera minute après minute un peu plus de vie dans son personnage. Tout ceci, petit Français à la vie facile, nous semble inimaginable, mais par moments criant de vérité et les face à face avec sa mère (l’actrice Mo’nique, très « Actor’s Studio » est simplement effrayante et livre une prestation assez impressionnante mais taillée pour les Oscars –qui se dérouleront au moment de la sortie du film, à suivre) étouffants mais pas irrespirables. Les scènes les plus réussies sont justement ces huis-clos effrayants.
Le film nous laissera respirer dans les scènes à l’école alternative, portée par une enseignante passionnée, pleine d’énergie (et de charme) et le petit groupe de marginaux, de laissés pour compte qui lui font office de classe mais tout ça manque cruellement d’originalité.
Le film nous laissera respirer dans les scènes à l’école alternative, portée par une enseignante passionnée, pleine d’énergie (et de charme) et le petit groupe de marginaux, de laissés pour compte qui lui font office de classe mais tout ça manque cruellement d’originalité.
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Critiques du film Précious
1/ Film – Precious de Lee Daniels
2/ Film – Precious (violée par son père) de Lee Daniels
3/ Critique cinéma : Precious, le film en route vers les Oscars 2010 par Marie Claire
5/ Critique – La véritable Precious Jones : entre désespoir et résilience
6/ Film – « Precious » Interview de Françoise Delbecq pour Elle
7/ Film Precious Jones en route pour l’oscar par Le Point
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