
Le maître mot de la conception francophone est le traumatisme psychique, qu’il convient de différencier du stress.
Le traumatisme psychique est un phénomène qui se déroule du sein du psychisme, sous l’impact d’un événement potentiellement traumatisant. Vécu dans la frayeur, l’horreur et le sentiment d’impuissance en conjoncture d’absence de secours, il ne se réduit pas seulement à sa composante énergétique d’effractions des défenses psychiques, mais il implique aussi une expérience de confrontation soudaine avec le réel de la mort (notre propre mort ou la mort d’autrui), sans médiation du système signifiant qui dans la vie courante préserve le sujet de ce contact brut.
Et il s’agit d’une réaction adaptative, mettant l’organisme en capacité de défense. Ce n’est pas que s’il est trop intense, trop prolongé ou répété à de courts intervalles que le stress normal se mue en stress dépassé, sous ses formes sidérées, agitées, de fuite panique et d’action automatique.
Le stress a aussi son concomitant psychologique, qui était l’état d’alerte. Ce concomitant psychologique était bien connu des psychiatres militaires, tels Grinker et Spiegel qui, pendant la seconde guerre mondiale, avait utilisé le mot stress bien avant Seyle (1945).
Entre 1960 et 1980, Seyle développa le concept de stress au point d’en faire une philosophie : le stress devenait la réaction de l’individu à toute sollicitation ; il y avait les dis-stress, réponses aux agressions, et eu-stress, réponses aux événements heureux ou bénéfiques ; et les mécanismes bio-physiologiques qui régissaient les deux variétés étaient identiques.
De même, pour Seyle, le concept de stress ne devait plus être appliqué aux seuls événements exceptionnels, mais il était aussi le fait de toutes les sollicitations de la vie courante, le stress était » le sel de la vie », sans quoi l’homme n’aurait pas de goût à vivre.
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