Les maladies organiques graves, qui mettent la vie en danger, ainsi que les maladies psychosomatiques ou la « déprime », sont souvent liées à un travail de deuil non fait qui taraude la personne ou ses descendants par des fidélités familiales inconscientes, des liens transgénérationnels, des « loyautés invisibles ». Un travail sur la transmission transgénérationnelle de traumatismes graves permet souvent d’en retrouver l’origine il y a plusieurs générations. Certains cancers, certaines maladies des voies respiratoires ou digestives, certaines tuberculoses et ulcères, peuvent également parfois être liés à une répétition du choc d’une perte subie dans l’enfance et à l’époque surmontée. Mais lorsque une seconde perte survient, elle est vécue bien plus dramatiquement encore, parce qu’elle vient en écho réactiver de façon décuplée la première « perte d’objet d’amour », ainsi que toutes les autres [1]. Par exemple, les « blessés de la vie », les polytraumatisés, les victimes qui deviennent « victimes revictimisées ».
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Toute perte affective, tout deuil est un choc qui fait que « le sel perd sa saveur» et le monde ses couleurs; l’envie de vivre, de travailler s’étiole, s’assombrit. Comme si, pour certains, le temps se fixait, se figeait, et qu’un « ressassement » débutait, une « rumination triste » et souvent sans fin, provoquant une diminution de l’élan vital. La personne se retrouve en période de fragilité, ouverte à la maladie, aux accidents, à toutes les infections, voire à la mort, comme le montrent de nombreuses études portant sur la mort fréquente du veuf (ou de la veuve) dans l’année qui suit la perte du conjoint. Toute perte, tout deuil est une souffrance si cruelle, et le travail de deuil est si long et si douloureux, que l’on cherche mille façons d’éviter cette souffrance pour ne pas avoir à affronter une réalité trop dure, « invivable », et avoir moins mal… Certaines d’entre elles sont de fait des voies sans issues, car elles fixent la personne traumatisée dans la souffrance, ou dans la négation de cette souffrance. Cela provoque parfois une ou des vies gâchées, car les descendants en souffrent aussi et risquent, par loyauté familiale invisible, de revivre dans leur corps l’accident, la maladie gravissime au même âge, voire la mort.
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Toute perte affective, tout deuil est un choc qui fait que « le sel perd sa saveur» et le monde ses couleurs; l’envie de vivre, de travailler s’étiole, s’assombrit. Comme si, pour certains, le temps se fixait, se figeait, et qu’un « ressassement » débutait, une « rumination triste » et souvent sans fin, provoquant une diminution de l’élan vital. La personne se retrouve en période de fragilité, ouverte à la maladie, aux accidents, à toutes les infections, voire à la mort, comme le montrent de nombreuses études portant sur la mort fréquente du veuf (ou de la veuve) dans l’année qui suit la perte du conjoint. Toute perte, tout deuil est une souffrance si cruelle, et le travail de deuil est si long et si douloureux, que l’on cherche mille façons d’éviter cette souffrance pour ne pas avoir à affronter une réalité trop dure, « invivable », et avoir moins mal… Certaines d’entre elles sont de fait des voies sans issues, car elles fixent la personne traumatisée dans la souffrance, ou dans la négation de cette souffrance. Cela provoque parfois une ou des vies gâchées, car les descendants en souffrent aussi et risquent, par loyauté familiale invisible, de revivre dans leur corps l’accident, la maladie gravissime au même âge, voire la mort.
Même si « la tête » oublie la date d’anniversaire ou l’âge de la « perte d’objet d’amour », le corps, lui, n’oublie pas, car il y a eu empreinte. Même si l’on croit avoir oublié, en fait on n’oublie pas d’oublier de prendre les précautions normales de survie, ce qui va créer – ou plutôt : « recréer » – l’accident mortel ou gravissime. Souvent, on nous a mis en garde. Par exemple, un pompiste nous a conseillé de changer les plaquettes de freins avant un départ. Mais nous n’en avons pas tenu compte, nous nous sommes dit : « Plus tard, je n’ai pas le temps aujourd’hui, ça ira… » Et l’accident est au rendez-vous…
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Autres billets sur le livre Sortir du deuil
1/ Sortir du deuil
2/ Tuer le mort qui est en nous ?
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