Un inceste sans passage à l’acte : la relation mère-enfant
par Aldo Naouri
Page 109
J’ai relevé que dans son sens courant actuel, le mot « inceste » dérive du latin incestum qui veut dire strictement « sacrilège ». Incestum dérive lui même de incestus qui signifie « impur, souillé ». Lequel incestus est forgé sur le in privatif et cestus déformation de castus qui signifie « chaste, pur ». Si bien que incestus aurait aussi le sens de « non chaste ». On imagine volontiers ce que cela a eu à voir avec le cortège d’interdits faits aux prêtres et aux vestales.
Il s’avère cependant que le même castus s’est rapidement et curieusement confondu dans l’évolution de la langue avec cas sus qui signifie « vide, exempt de », jusqu’à le supplanter comme supin du verbe careo, « je manque ».
Il n’y aurait donc aucun abus à traduire incestus par « à qui rien ne manque » et rapprocher ce sens du désir de toute mère que son enfant ne « manque de rien ».
Il s’avère cependant que le même castus s’est rapidement et curieusement confondu dans l’évolution de la langue avec cas sus qui signifie « vide, exempt de », jusqu’à le supplanter comme supin du verbe careo, « je manque ».
Il n’y aurait donc aucun abus à traduire incestus par « à qui rien ne manque » et rapprocher ce sens du désir de toute mère que son enfant ne « manque de rien ».
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