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Pour mieux se croire aimé, l’enfant blessé façonnera son comportement en se conformant aux attentes présumées de ses parents. Son faux moi se développera au fil des ans et sera renforcé tant par les besoins du système familial que par les exigences immanentes aux rôles sexuels propres à chaque culture. Graduellement, le faux moi deviendra ce que la personne croit réellement être ; elle en oubliera que ce moi n’est qu’une adaptation, une sorte de mise en scène inspirée d’un scénario écrit par quelqu’un d’autre.
Vous ne pourrez connaître l’intimité si vous n’avez aucune conscience de votre moi réel. Car comment pourriez-vous partager un peu de vous-même avec une autre personne si vous ne savez pas vraiment qui vous êtes ? Comment quelqu’un pourrait-il vous connaître si vous ignorez qui vous êtes en réalité ?
C’est notamment en établissant des limites fermes qu’un être humain se bâtit une solide conscience de soi. Tout comme les frontières d’un pays, nos limites physiques protègent notre corps et nous envoient des signaux lorsqu’une personne s’approche trop près de nous ou nous touche d’une manière inopportune. Nos balises sexuelles nous gardent en sécurité et à l’aise dans notre sexualité. (Les gens qui, sur ce plan, ont des limites fragiles acceptent souvent d’avoir des relations sexuelles alors qu’ils n’en ont pas vraiment envie.) Nos limites affectives nous disent où finissent nos émotions et où commencent celles des autres ; elles nous indiquent si nos sentiments nous concernent en propre ou s’ils concernent les autres. Nous possédons également des frontières intellectuelles et spirituelles qui déterminent nos convictions ainsi que nos valeurs.
Dès qu’on blesse un enfant en négligeant ses besoins ou en abusant de lui, on viole ses frontières. Cela instaure chez lui la peur d’être abandonné ou d’être englouti. Quand une personne sait qui elle est, elle ne craint pas d’être engloutie. Quand elle a confiance en elle-même et qu’elle a conscience de sa valeur, elle ne redoute pas l’abandon. Mais sans frontières bien établies, elle ne peut savoir où elle finit et où les autres commencent. Elle a du mal à dire non et à savoir ce qu’elle veut, deux attitudes qui s’avèrent cruciales dans l’établissement d’une relation intime.
Les problèmes d’intimité sont grandement aggravés par la présence d’une dysfonction sexuelle. Or, le développement sexuel des enfants qui grandissent au sein d’une famille dysfonctionnelle est toujours gravement perturbé ; cela s’explique par la pauvreté des modèles sexuels offerts dans la famille ; par la déception d’un parent face au sexe de l’enfant ; par le mépris et les humiliations qu’on lui fait subir ; et par la négligence dont on fait montre à l’égard de ses besoins de dépendance liés à son développement.
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Autres billets sur le livre Retrouver l’enfant en soi par John Bradshauw
1/ Retrouver l’enfant en soi
3/ Le sentiment de vide
4/ Les croyances magiques
5/ Les émotions refoulées
6/ Les défenses du moi et la théorie du portillon
7/ Le remords
8/ Les comportements agressifs
9/ Le témoignage
10/ Groupe de parole : comprendre qu’on est là pour soutenir les autres
Pour mieux se croire aimé, l’enfant blessé façonnera son comportement en se conformant aux attentes présumées de ses parents. Son faux moi se développera au fil des ans et sera renforcé tant par les besoins du système familial que par les exigences immanentes aux rôles sexuels propres à chaque culture. Graduellement, le faux moi deviendra ce que la personne croit réellement être ; elle en oubliera que ce moi n’est qu’une adaptation, une sorte de mise en scène inspirée d’un scénario écrit par quelqu’un d’autre.
Vous ne pourrez connaître l’intimité si vous n’avez aucune conscience de votre moi réel. Car comment pourriez-vous partager un peu de vous-même avec une autre personne si vous ne savez pas vraiment qui vous êtes ? Comment quelqu’un pourrait-il vous connaître si vous ignorez qui vous êtes en réalité ?
C’est notamment en établissant des limites fermes qu’un être humain se bâtit une solide conscience de soi. Tout comme les frontières d’un pays, nos limites physiques protègent notre corps et nous envoient des signaux lorsqu’une personne s’approche trop près de nous ou nous touche d’une manière inopportune. Nos balises sexuelles nous gardent en sécurité et à l’aise dans notre sexualité. (Les gens qui, sur ce plan, ont des limites fragiles acceptent souvent d’avoir des relations sexuelles alors qu’ils n’en ont pas vraiment envie.) Nos limites affectives nous disent où finissent nos émotions et où commencent celles des autres ; elles nous indiquent si nos sentiments nous concernent en propre ou s’ils concernent les autres. Nous possédons également des frontières intellectuelles et spirituelles qui déterminent nos convictions ainsi que nos valeurs.
Dès qu’on blesse un enfant en négligeant ses besoins ou en abusant de lui, on viole ses frontières. Cela instaure chez lui la peur d’être abandonné ou d’être englouti. Quand une personne sait qui elle est, elle ne craint pas d’être engloutie. Quand elle a confiance en elle-même et qu’elle a conscience de sa valeur, elle ne redoute pas l’abandon. Mais sans frontières bien établies, elle ne peut savoir où elle finit et où les autres commencent. Elle a du mal à dire non et à savoir ce qu’elle veut, deux attitudes qui s’avèrent cruciales dans l’établissement d’une relation intime.
Les problèmes d’intimité sont grandement aggravés par la présence d’une dysfonction sexuelle. Or, le développement sexuel des enfants qui grandissent au sein d’une famille dysfonctionnelle est toujours gravement perturbé ; cela s’explique par la pauvreté des modèles sexuels offerts dans la famille ; par la déception d’un parent face au sexe de l’enfant ; par le mépris et les humiliations qu’on lui fait subir ; et par la négligence dont on fait montre à l’égard de ses besoins de dépendance liés à son développement.
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Autres billets sur le livre Retrouver l’enfant en soi par John Bradshauw
1/ Retrouver l’enfant en soi
3/ Le sentiment de vide
4/ Les croyances magiques
5/ Les émotions refoulées
6/ Les défenses du moi et la théorie du portillon
7/ Le remords
8/ Les comportements agressifs
9/ Le témoignage
10/ Groupe de parole : comprendre qu’on est là pour soutenir les autres
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