L’HYPNOSE médicale ericksonienne réalise une de ses meilleures indications dans le traitement du psychotraumatisme.
Nous retrouvons dans ces tableaux cliniques une analogie clinique avec l’état hypnotique « salvateur et spontané » qu’il déclenche inconsciemment pour survivre au moment de l’impact traumatique (« Ce n’était pas moi, j’étais comme mort » – dissociation péritraumatique), mais aussi dans les semaines ou mois qui suivent : le sujet se sent perdu dans un brouillard, distant de lui-même, de ses sensations, de la réalité qui l’environne, se retire brutalement de la relation interpersonnelle. Autant d’épisodes de dissociation à minima qui le protègent de cette réalité traumatique qu’il a vécue.
Quand, en plus, persistent des images et des émotions intrusives, qui apparaissent et disparaissent inopinément, déclenchent des crises de malaise, d’angoisse, de panique, nous constatons alors comment le patient vit les suites du psychotraumatisme avec une suggestibilité extrême aux stimuli internes ou externes.
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2 réflexions au sujet de « 13/ L’hypnose dans le traitement du psychotraumatisme par Victor Simon »
Faut-il encore pouvoir accepter ou pouvoir se relacher pour etre sous hypnose ….
et en plus cela doit declencher tout un tas de choses intérieurement et à mon avis cela peut etre beaucoup plus dangereux pour la personne deja traumatisée ..car après faut gérer l’après ..
Anonymous
Bonjour Anonyme,
J’entends ton cri, j’apprécie tes commentaires. Je cherche toujours des réponses à mon mal être et j’essaye de faire partager mes trouvailles.
On m’avait conseillé de faire une hypnose EMDR. J’ai cherché et trouvé le travail de Victor Simon qui déconseille absolument la EMDR pour les incestés sur des années.
Nous avons grandi avec ces moments traumatisants et pour survivre nous les avons oubliés. Si nous en ravivons la mémoire, ils vont nous submerger, nous étouffer. C’est trop dangereux.
Tu écris : « se relâcher ». Nous ne pouvons pas. L’emprise durant des années nous a appris à rester sur le qui vive. C’est une lutte constante pour ne plus avoir peur de la personne qui entre dans la pièce, derrière notre dos, au boulot ou n’importe où, une lutte constante pour que la personne qui entre dans la pièce ne soit pas un futur agresseur.
J’arrive, à 50 ans, à accepter que je fonctionne ainsi. J’écoute aussi ma petite voix quand elle me dit : ne panique pas.
J’écris, j’écris beaucoup. Il n’y a pas d’après dans l’écriture, il y a une conscience qui se fixe peu à peu. Et quand les flashs reviennent, je les notes et je m’en sers pour comprendre ce qui s’est passé. Je les apprivoise, ils me font de moins en moins peur.
Courage.
Auteure anonyme