Réalisateurs : Lisa Cholodenko – Michael Dinner – Susannah Grant
Acteurs : Toni Collette, Merritt Wever, Kaitlyn Dever
Titre original : Unbelievable
Nationalité : Américain : Netflix – Original International
Date de sortie : 13 septembre 2019
Âge : Interdit aux moins de 16 ans : des scènes, des propos ou des images peuvent heurter la sensibilité des spectateurs
Durée : 8 épisodes de 44 à 59 minutes
VOD : NETFLIX
Résumé : Alors qu’une jeune femme est accusée d’avoir menti au sujet d’un viol, deux policières enquêtent sur une vague d’agressions similaires. Inspiré d’une histoire vraie.
Unbelievable revient sur autre triste affaire : 2008, État de Washington. Marie, dix-huit ans, est agressée et violée dans sa chambre en pleine nuit. Elle raconte tout au policier arrivé sur place. Un autre flic débarque et reprend l’affaire. Elle recommence son récit. Elle doit à nouveau le re-re-raconter en se faisant longuement examiner à l’hôpital. Puis encore et encore au poste de police. Sauf que des détails ne collent pas ; sauf que c’est une jeune femme un peu perturbée, trimbalée entre familles d’accueil et foyers ; sauf qu’il n’y a aucun indice, ni trace ADN ; sauf qu’elle ne semble pas vraiment traumatisée par ce viol ; sauf qu’elle raconte des versions différentes.
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Unbelievable. Étrange titre, non ? L’explication, viendra au cours d’une discussion entre flics, un simple mot que prononcera la détective Karen Duvall de la police de Golden, Colorado, où elle enquête sur un viol, avec une grande bienveillance à l’égard de la victime, et une ferme détermination à ne rien lâcher sur le moindre indice ou détail pour coincer l’agresseur. Le lien entre le Colorado et Washington ? C’est ce que raconte ce long métrage en huit actes d’une densité rare. Deux récits habilement croisés : le destin de Marie et de ses souffrances, et les investigations, travail de fourmis mené par deux femmes flics, deux caractères, deux fortes personnalités, sur des viols au Colorado.
La gravité du sujet fait qu’on regarde Unbelievable, en deux ou trois soirées. D’affilée. Car il n’y a pas d’échappatoire à être immergé dans ce récit d’une pudeur terriblement violente ; à être aspiré par une narration simple, essentiellement dans le verbe ; à être hypnotisé par ces nombreuses séquences en montages parallèles, mais où les dialogues emportent tout. Et surtout, à la fin, réfléchir et penser à l’horreur que subissent les victimes des viols dans leur chair et leur âme, et pendant l’infernal parcours médico-légal, policier et judiciaire. Surtout quand leur parole est mise en doute. Pendant des années. Odieux feuilleton.