Je voudrais travailler avec vous sur ces thèmes.
Sur le plan sociétal, enfin, c’est avec Internet et les médias dits de révélation que la notion de l’intime vient d’être radicalement bouleversée. Comment les réseaux sociaux — Facebook, Instagram, Twitter, etc. — instaurent-ils de nouveaux régimes de l’intimité ; comment la téléréalité et les confessions cathodiques de type Le Divan participent-elles à sa déflagration ? Ce sont ces différentes questions — cliniques, sociétales, artistiques, thérapeutiques — que nous mettrons au travail grâce aux échanges fertiles entre des communications, ateliers et intermèdes artistiques.
L’internet libre passe par la préservation de l’intime
Le défi des Lumières est amplifié par la fibre, et l’humanisme ne sera accessible sans dépassement du sexisme ce qui relève finalement de la défense de la vie privée dans ce qu’elle a de plus intime. L’intime est le lieu de connivence, de confiance, de créativité et de ressource de la liberté, nous devons constituer la culture et les outils pour le préserver aussi bien de la surveillance de masse que du cybersexisme.
Tisseron Serge, « Intimité et extimité », Communications, 1/2011 (n° 88), p. 83-91.
L’intimité est essentielle à l’être humain, mais ses expressions sont sans cesse modifiées par le désir d’extimité. Celui-ci correspond au fait de déposer certains éléments de notre vie intime dans le domaine public afin d’avoir un retour sur leur valeur. Il est différent de l’exhibitionnisme et du conformisme. Il contribue à la fois à la construction de l’estime de soi et à la création d’une intimité plus riche et de liens plus nombreux. Il tient la clé de l’empathie sur Internet, et celle-ci tient à son tour la clé des pratiques pathologiques.