« Le sauveur doit d’abord prendre conscience que son besoin maladif d’aider les autres n’est rien d’autre qu’une nourriture à ego », observe Christel Petitcollin.
Aussi, pour sortir du piège du sauvetage inadéquat, la psychothérapeute conseille de se remémorer les cinq conditions d’une « aide saine » :
1/ la demande d’aide doit être clairement verbalisée ;
2/ elle doit être cadrée dans le temps et dans son contenu
(« Voilà ce que je peux faire pour toi, jusqu’à… ») ;
3/ cette aide doit comporter une contrepartie afin que l’autre ne se sente pas en dette ;
4/ l’aidant ne doit jamais faire plus de 50 % du chemin et doit vérifier que la personne aidée a fait sa part ;
5/ enfin, l’aide doit toujours avoir pour but de rendre l’autre autonome
(mieux vaut lui apprendre à pêcher que lui donner du poisson).
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3 réflexions au sujet de « Sur le syndrome du sauveur »
Bonsoir,
Très bien expliqué je trouve, une aide apporté dois être claire et là interviennent les limites de ce qu’on doit faire ou pas sans se géner les uns les autres, je travaille encore là-dessus c’est important je trouve.
Merci.
Beatrice
Bonsoir Jean-François,
Votre témoignage est touchant merci de nous le faire partager 🙂
A bientôt.
Beatrice
Bonjour,
mon expérience par rapport au 3ième point, « la contrepartie » ou la réciprocité de l’échange
Par l’amitié que j’ai apporté à une femme par internet, femme en situation de prostitution, violée jeune par son père, j’ai empêchée cette femme de se suicider. Je l’ai sauvée d’un suicide, mais cette femme m’a aussi énormément apportée, elle m’a sauvée moi de l’égoïsme et d’une certaine indifférence aux autres, celle de la vie bien tranquille des gens heureux qui vivent pour eux même. A cause de la dureté de sa vie, de ses souffrances, cette femme m’a ouvert le cœur à la souffrance des autres. Avant notre relation par internet, je m’étais enfermé dans une vie insouciante et tranquille avec ma compagne, centrée sur nous-même, et en fait terriblement égoïste. Pour moi chrétien, ce que cette femme m’a apportée n’a pas de prix : c’est l’amour véritable pour les autres, amour qui est action, amour qui est temps donné à l’autre (même si ce n’est que par internet). Je l’ai sauvée d’un suicide mais ce que cette femme m’a apportée n’a pas de prix non plus, je lui dois beaucoup, elle fut, elle est la chance de mon âme.
Grâce à elle, j’ai renoué avec le chapelet, le jeûne du Vendredi Saint que je fis pour la première fois de ma vie avec elle et par internet, ma vie toute entière a changée et en bien. Et quelle générosité a cette femme, toujours le cœur sous la main et le soucis de l’autre, (prenant de son temps pour m’apporter un parapluie quand la pluie menaçait…), quelle leçon elle m’a donnée, elle, la fille de « mauvaise vie ».
Voila on aide les pauvres, les malheureux… mais les pauvres, les malheureux nous donnent peut-être encore plus que nous, ils peuvent être une chance pour notre âme.
(PS: Je n’ai jamais été « client », mais un vrai ami, comme l’apôtre Jean avec Marie Madeleine.)
Jean-Francois Cals