Le mot « question » entre dans tout ce que j’écris, « conviction » est beaucoup plus rare.
Mon passé me pose question. Je vis avec un trou noir dans mon existence, une absence de passé-souvenir, de souvenirs d’enfance – amnésie générale jusqu’à la pré-adolescence.
Est-ce que les flashbacks peuvent remplacer cette perte de mémoire ? Mais comment est-ce que je peux faire confiance à des flashbacks ? Est-ce qu’il existe des tests qui démontrent l’objectivité des traumatismes, des échelles de mesure qui vous dise que oui, vous avez bien été traumatisé et que oui, ces flashbacks sont probablement une véritable mémoire traumatique et que leur contenu a bien une forme ou une autre de validité ?
Dans un monde qui ne jure que par les faits, en surface au moins, ne vivre qu’avec des souvenirs qui se cachent, qui ne veulent pas dire pour ne pas faire mal, c’est extrêmement déséquilibrant : on reste là entre l’envie de se souvenir et la peur de délirer avec la peur de s’entendre dire qu’on est dans le déni ou qu’on invente.
Je ne veux pas inventer quoi que ce soit, je ne veux pas faire le malade….
2 réflexions au sujet de « Questions de conviction »
Coucou Philippe 🙂
Pertinente votre réflexion, conviction et réalité je dirais aussi me concernant,
trou noir et morceau de puzzle, ne pas se faire passer pour folle dingue oui pas facile quand les flashbacks sont là et si réalistes, si réels que me concernant je pourrais les toucher, comme ce sang que je vois partout y compris dans la télé comme ça cela apparaît d’un coup.
Mon psychiatre me dit que ces flashbacks ont une raison d’apparaître, mais qu’une partie de nous ne les comprends pas, et ne s’en souvient pas, mais qu’une autre partie sait le pourquoi et s’en rappelle. C’est ce coté là qui me dit et me rassure qu’on est pas cinglés ou je reprends votre phrase « je ne veux pas faire le malade. »
Les preuves ce sont ces cauchemars etc on fait pas le malade toutes ces situations sont là et existent.
Cette phrase me fait mal car on revient sur notre parole, la parole d’un enfant ou adulte et ça c’est le pire ennemi pour se reconstruire.
Et avoir un passé douloureux qui remonte n’est pas une « maladie » mais une grande souffrance qui nous malmène et qui faut apprendre à pouvoir la digérer, pour pouvoir la ranger dans un coin de notre cerveau, et cela n’est pas si facile. Le plus dur c’est cela me concernant savoir qu’il s’est passé des choses et qu’en réponse c’est le blanc en retour. Mais parfois il faut se dire que des réponses il y en aura pas non plus je ne sais pas ce qui est le plus dur à admettre… mais on doit essayer de chercher le positif pour avancer doucement.
Merci de votre témoignage Philippe, et je m’excuse si mes mots sont un peu bizarres. Au plaisir 🙂
Beatrice
Vous voyez bien qu’il y a des choses qui « résonnent » entre nous. Vous comprenez ce que j’écris parce que vous avez vous-même beaucoup appris de votre vécu et ce que vous écrivez résonne en moi à son tour car j’y retrouve beaucoup de choses. Vos mots ne sont pas « bizarres » du tout pour moi, même pas un peu.
Philippe