Jeudi 13 septembre 2012
Martine Burger
Mon désir d’écrire m’a amené à l’animation d’ateliers d’écriture. Recherche de liberté, l’écriture me semble être un outil privilégié de conquête de soi, de la capacité d’être toujours en devenir. Exploration d’univers sensibles oubliés par une culture de l’extériorité. L’expérience de l’infirmière puis celle de la psychothérapeute se déroule sur un même fil, celui de l’accompagnement : d’abord la maladie, la souffrance et la mort, l’incompréhension d’une vie subie puis le temps des questions et de la recherche favorisant l’élargissement du potentiel humain, le choix et l’engagement.
Ce que nous entendons par « image », n’est pas semblable à la copie d’un objet pris dans le monde extérieur. Elle est plutôt le fruit d’une activité imaginaire inconsciente qui affleure à la conscience. Elle est repérable par les affects qui l’accompagnent, sorte de remugle intérieur qui bouleverse le corps d’une manière ou d’une autre.
Notre culture nous a sensibilisé à attendre essentiellement de l’image une expression surtout visuelle, cependant les autres sens sont également sollicités à chaque production imaginaire mais nous n’en tenons pas toujours compte. Chacun peut se souvenir de telles expériences : ce jour, cette luminosité particulière, marchant sur un trottoir, une odeur vient flatter mes narines et soudain m’emmène ailleurs, dans un souvenir, ou dans un paysage parfaitement étranger… Mais cet ailleurs dans lequel nous plongeons par le biais d’un sens prend soudain corps associé à d’autres sensations, à des sentiments voire à des pensées qui appartiennent maintenant à cet ailleurs. La « réalité physique objective » dans laquelle nous étions tout à l’heure laisse place à une autre dimension, celle de la « réalité psychique ».
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