En préambule, les deux types de personnalités comparées ici sont conséquences de personnes qui sont malades et il ne s’agit pas ici de juger tel ou tel mais une fois encore de comprendre, comprendre pour aider.
Ce que l’on appelle un « pervers narcissique » et que personnellement je préfère nommer « narcissique à tendances perverses », est une personne qui a généralement un ego surdimensionné, qui est dans sa réalité et qui va chercher à utiliser les autres pour ses propres fins et s’arranger pour se faire passer pour victime et maintenir alors sa « victime » sous sa coupe pour son propre bénéfice.
En lisant ces mots et au regard de certains comportements utilisés (visibles) par les personnes souffrant d’un trouble borderline, certains pourraient se dire « mais alors les borderline sont des pervers narcissiques ! »
Nous parlerions alors de « borderline narcissiques »… mais en règle générale, les narcissiques « libres de faire leurs métiers de narcissiques » (non entravés), ne sont pas enclin à se faire du mal, renoncer à leur identité, à s’auto-mutiler, ou faire tentatives de suicide.
En premier lieu il est donc à priori indispensable de faire le distinguo entre l’apparence et la réalité de l’être…
Le « narcissique à tendances perverses », est convaincu de sa supériorité, il croit vraiment être ce qu’il montre alors que les « borderline » ne sont pas (peu) ce qu’ils montrent au reste du monde.
La première différence profonde entre les deux, c’est que le « narcissique à tendances perverses » ne souffre pas lorsqu’il est libre de faire son « job » (il ne souffre que lorsqu’il est contraint, entravé ou quand il ouvre les yeux sur le fait « qu’un tel génie ne serait finalement qu’assez médiocre », etc.) alors que le « borderline » est, lui, en souffrance…
D’une certaine manière on pourrait dire que le « borderline » est souffrance, au point même que les moments de bien être peuvent être vécus comme le prélude à la catastrophe suivante qui ne manquera pas de se produire tôt ou tard..
Modes de pensée du « narcissique »
Le « narcissique » a un objectif principal qui est lui-même. L’autre est quantité négligeable :
… Le « narcissique » a donc un objectif, obtenir un bénéfice pour sa propre personne. Suite à un événement « exploitant l’autre », il sera d’usage qu’il n’ait pas de problème de conscience, pas de remord, il considérera que l’autre l’avait mérité « il n’avait qu’à pas être si bête » et pourra même se vanter auprès de ses amis d’avoir eu un tel « succès ».
Dans ce contexte, le doute, l’autocritique et les remises en question ne font pas partie de la pensée générale du « narcissique ».
Modes de pensée du « borderline »
Le « borderline » a un mode de fonctionnement qui est totalement différent et qui, de plus, échappe généralement à son conscient, quand bien même cela peut ressembler de l’extérieur à du narcissisme.
Il peut aussi dans certaines circonstances donner le sentiment de nier l’autre. Mais dans ce mode d’action dit « borderline », l’autre n’existe pas, non pas parce qu’il est quantité négligeable ou parce qu’il serait « inférieur », mais parce que le problème n’est pas la.
… Le « borderline » a donc un objectif, échapper à l’émotion ressentie comme « mortelle ». Suite à un événement « faisant du mal à l’autre », il sera d’usage qu’il ait de gros problèmes de conscience, des remords, mais il devra à nouveau échapper à ce flux émotionnel (il pourra par exemple essayer de se suicider après son acte ou rendre l’autre responsable, non pas pour « l’utiliser » mais pour échapper à sa propre culpabilité)
Le doute, l’autocritique et la remise en question sont au coeur de la pensée générale du « borderline » même s’il peut se trouver dans l’impossibilité de l’avouer. (encore une fois car cela pourrait être générateur d’émotions ingérables).
2 réflexions au sujet de « « Borderline » ou « pervers narcissique » ? »
Relisez l’article, s’il y a eu agression et non pas abus (un abus est un comme un abus d’alcool, c’est-à-dire abuser d’une chose permise) un abus d’enfant n’est pas permis donc il s’agit d’une agression. S’il y a agression, il y a traumatisme donc la personnalité de l’enfant n’étant pas encore définie, elle ne peut pas l’être par PN. S’il y a dissociation, il y a forcément oubli, donc si la personne se réveille c’est qu’elle est dissociée. On ne choisit pas de devenir pervers ou bordeline, c’est un trait de personnalité et non un choix. La honte et la culpabilité sont liées au traumatisme et à l’emprise des pervers qui lui on fait porter cette honte et cette culpabilité. La personne est traumatisée et dissociée et peut fonctionner sur un modèle névrosé ou psychotique, mais en tous les cas pas par choix.
Emmanuelle Cesari
Que dire des victimes qui après leur « réveil » ou prise de conscience de l’origine de leurs troubles PN(les abus perpétrés trop jeune pour ne pas les occulter), qui réalisent leur comportements « toxiques » & qui deviennent borderline par honte & culpabilité ? Il me semble que c’est un sujet à développer.
Anonymous