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Le débat sur la transparence et la nécessité de dire la vérité au patient doit s’en inspirer. Dire à un patient « vous avez un cancer » ou à des parents « votre fils est schizophrène » peut entraîner chez des gens mal préparés à recevoir ces « vérités » des effets catastrophiques, car les mots sont souvent plus grands que les choses.
Balancer des vérités brutes à des patients ou des familles est une forme de lâcheté : le médecin, le psychiatre, le thérapeute, se débarrassent d’un problème en le mettant sur les épaules de l’autre, pour se protéger eux-mêmes, pour « qu’on ne puisse rien leur reprocher ».
Pour le politique, asséner une vérité sans savoir comment elle va être reçue, comprise, interprétée, digérée, est le comble de la naïveté ou de la perversité.
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