Vendredi 13 mai 2016 — Comment l’art peut-il aider les personnes en situation de fragilité ? 2ème partie

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Émission du Vendredi 13 mai 2016

Comment l’art peut-il aider les personnes en situation de fragilité ?

Nicole Vincent de Boissac, vice-présidente de VS Art, Volontariat et soutien par l’Art,
Sylvie Lagache, Danse thérapeute,
Christophe de Vareilles, artiste accompagnateur.


43 minutes

Il y a une formation pour être Art-thérapeute ?

SL : Oui absolument, d’abord il y a plusieurs formations, mais il y en a une qui est officielle en France qui a commencé il y a cinq ans et dont je fais partie de la première promotion, à l’université de médecine Paris Descartes dans le Pôle Paris PRES Sorbonne Cité, C’est un master et actuellement les premiers docteurs vont sortir.
C’est très important de le dire, parce que justement c’est pour aussi nous faire reconnaître en tant que professionnel au sein des hôpitaux, des institutions médicalisées.

Je reprends pour nos auditeurs : il y a un diplôme, il y a une fédération professionnelle des art-thérapeutes, même s’il y en a plusieurs avec un annuaire qui est un peu compliqué à consulter

SL : Il n’y a pas encore de statut professionnel, les personnes qui font de l’Art-Thérapie ne sont pas remboursées par la sécurité sociale, comme un kinésithérapeute par exemple, ou comme un psychologue, mais c’est en voie de l’être. Et j’insiste sur l’importance que l’Art-Thérapie est une profession. On a tendance à assimiler l’Art-Thérapie au bénévolat, bon c’est bien quand on peut en faire aussi, mais c’est une profession, les gens ont besoin de vivre de ça. Ça demande une formation difficile, laborieuse, complexe, longue et en même temps qui demande beaucoup de disponibilité comme Christophe de Vareilles l’a dit, c’est une profession centrée sur l’autre, ce n’est pas facile. On accompagne des cas dès fois difficiles, donc l’importance d’être reconnu en tant que tel et d’être bien rémunéré pas en tant qu’animateur artistique qui est une autre chose, mais comme Art-Thérapeute.

Justement je vais vous demander Christophe de Vareilles si vous partagez le même constat ?

Évidemment pour moi la formation c’est important et ceux qui m’ont le plus formé ce sont les personnes que j’ai accompagné et d’être suivi soi-même, d’être supervisé soi-même. Ce sont des rencontres qui peuvent-être extrêmement corrosives, qui peuvent-être très impactantes quand on accompagne semaines après semaines ou au quotidien des gens qui ne vont pas bien, on peut petit à petit se laisser très envahir par la souffrance de l’autre et quelques fois sans s’en apercevoir. Il y a des choses sur lesquelles il faut être vigilant d’où l’intérêt de ne pas se contenter d’une formation initiale qui n’est jamais malvenue, mais de veiller à ce que régulièrement toute ette tension qu’on porte soi quelque chose que nous transformons et qui nous transforme.

Christophe de Vareilles, d’un point de vue reconnaissance, en tant qu’Art-Thérapeute, vous sentez-vous reconnu aujourd’hui ?

Ch de V. : En fait, c’est très hétérogène, il y a des endroits où l’Art-Thérapie est très reconnue et d’autres endroits où l’on considère que si vous êtes Art-thérapeute, surtout ne prenez pas la place des psychiatres ou bien des psychologues, c’est chasse gardée. C’est très variable. J’ai travaillé pendant dix ans dans un service d’alcoologie où la place de l’Art-Thérapie était tout à fait reconnue au sien du service. Régulièrement le service envoyait des patients et en même temps ça pouvait ne pas être du tout reconnu par le service d’à côté, pour qui l’atelier c’est un atelier et il n’y a pas besoin d’avoir une formation pour faire de la barbouille. Tous ces lieux-communs qui trainent et qui sont un peu nuisibles.
SL : La musicothérapie et l’art-plastique-thérapie sont beaucoup plus reconnus que la danse-thérapie.

Contrainte physique

Travail avec le corps, qu’est-ce qu’on va faire ? On va danser, c’est quoi danser alors qu’on oublie le processus de neuro-miroir, c’est-à-dire que quand un patient voit quelqu’un danser devant lui, ça s’enregistre dans on corps à lui. Ça a peut le transformer, ça peut lui faire vivre des émotions et des ressentis. Ça fait partie des neurosciences, c’est important et le contact avec le corps.

Sylvie Lagache si vous avez deux petits mots pour la fin

SL : Je dirais pour rebondir sur ce que Christophe de Vareilles vient de dire que la relation est basée sur l’écoute et l’empathie.

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