Expérience de réalité virtuelle
En Corée du Sud, au cours d’une expérience de réalité virtuelle, cette maman a pu parler avec sa fille décédée. Quand la technologie permet de communiquer avec des proches disparus, le résultat est touchant mais soulève de nombreuses questions.
Casque de réalité virtuelle sur la tête, Jang Ji-Sung rencontre Nayeon, morte en 2016 à l’âge de sept ans. Un documentaire de la chaîne sud-coréenne MBC retrace ces retrouvailles troublantes conçues par la société Vive Studio.
La télé coréenne fait revivre une enfant morte – Arte 28 Minutes
François Saltiel a déniché une info surprenante qui dit quelque chose sur notre époque. Aujourd’hui, il nous parle d’une expérience de réalité virtuelle très particulière, survenue en Corée du Sud.
Deuil et réalité virtuelle : quand une mère rencontre l’avatar de sa fille morte il y a trois ans
Par Timothée Vilars et Thierry Noisette
Publié le 10 février 2020
La mère sud-coréenne d’une enfant de 7 ans décédée a rencontré son imitation numérique. Une innovation au potentiel intéressant, mais qui doit être soigneusement encadrée, selon la psychologue Vanessa Lalo.
A l’heure justement où en France, le faux pas gouvernemental sur le congé parental pour le deuil d’un enfant a déchaîné la controverse, une innovation pose bien des questions : en Corée du Sud, une mère de famille a rencontré en réalité virtuelle un simulacre de sa fille, morte à 7 ans d’une maladie incurable. Cette mère de quatre enfants, Jang Ji-Sung, a perdu en 2016 sa troisième, Nayeon, d’une maladie rare. Elle s’est fait tatouer le nom et l’anniversaire de sa fille, dont elle porte dans un collier un peu de poussière d’os. Et elle a eu l’opportunité d’en approcher une représentation numérique, casque VR sur les yeux.
« Aju Daily »
Le journal « Aju Daily » rapporte que ce travail a été mené dans le cadre d’un documentaire sur la réalité virtuelle Le documentaire a été diffusé le 6 février, en utilisant le décor d’un parc paisible et en filmant un enfant en « motion capture », pour ensuite lui donner l’apparence de la disparue – visage, corps et voix. Cette reconstitution a nécessité huit mois de labeur à toute une équipe. Le film est évidemment poignant, particulièrement lorsque l’enfant dans le film accourt et demande
« Où es-tu allée Maman ?
Est-ce que tu as pensé à moi ? »
Pour Jang Ji-sung, qui a ainsi pu « parler » à sa fille, « c’est peut-être un vrai paradis », « ce dont j’ai toujours rêvé ». Le père et les frère et sœur de Nayeon ont tous assisté – tous en larmes – à ces « retrouvailles ».
« Étudier l’impact à long terme de cette immersion »
Un extrait de cette séquence du documentaire a déjà été vu près de 2 millions de fois sur Twitter et a aussitôt suscité d’intenses débats éthiques sur les réseaux sociaux. Des internautes français estiment qu’une telle initiative ne peut que saboter le travail de deuil :
« Comment détruire encore plus une personne… pour toujours », commente l’un.
« Vous critiquez mais vous n’avez pas vu le documentaire entier », rétorque une autre : « A la fin, la petite fille se transforme en papillon et s’envole dans l’air pour l’éternité. Je pense que ça a ici pour but d’aider la maman à faire le deuil de sa petite fille ».