Chute libre dans la série Black Mirror

Black Mirror
Black Mirror
Chute libre est le premier épisode de la saison 3 de Black Mirror. Il a été diffusé pour la première fois le 21 octobre 2016 sur Netflix.

Dans une société régie par la cote personnelle, Lacie veut tout faire pour obtenir l’appartement de ses rêves. Son amie d’enfance, au statut irréprochable, demande à  Lacie d’être sa demoiselle d’honneur. Lacie voit l’opportunité d’améliorer sa note et réaliser ses rêves.

Résumé

L’histoire se déroule dans un monde où chaque personne note les autres de 0 à 5, les mieux notés ayant accès à de meilleurs services. Lacie ne vit que pour améliorer sa note de 4,2 et cherche à quitter l’appartement qu’elle partage avec son frère. Celui-ci méprise le système de notation, pour les beaux quartiers. Elle se montre donc extrêmement polie et recherche toujours à obtenir l’approbation générale, quitte à mal noter un collègue qu’elle apprécie. Lacie est également en admiration devant Naomi, sa belle amie d’enfance. Naomi a toujours maintenu sa note au-dessus de 4,6. Lacie garde le souvenir en scrutant ses profils sur les réseaux sociaux et en conservant une peluche qu’elles ont faite ensemble alors qu’elles avaient 5 ans.

La note minimum de 4,5

Lacie trouve l’appartement idéal où elle pourrait vivre une vie de couple lisse et parfaite mais elle doit obtenir la note minimum de 4,5 pour avoir droit à une réduction de loyer. Sur l’avis d’un conseiller en cotation, elle tente de dresser une image plus personnelle d’elle-même et poste une photo de sa peluche. Peu après, Naomi la contacte : elle vient de se fiancer et demande à son amie d’enfance d’être sa demoiselle d’honneur. Lacie y voit une chance unique, par un discours millimétré, de faire grimper sa note et prépare alors minutieusement son texte.

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Qu’est-ce que la cyberpsychologie ?

Qu’est-ce que la cyberpsychologie ?

Stéphane Bouchard
Dans Rhizome 2016/3 (N° 61), pages 17 à 18

Rhizome : Pouvez-vous définir la cyberpsychologie ?

Stéphane Bouchard : La cyberpsychologie se définit comme l’étude des phénomènes mentaux appliquée au cyberespace, soit le monde virtuel, artificiel et recréé. Par conséquent, la réalité virtuelle et la télépsychothérapie sont deux exemples concrets de la cyberpsychologie.

La réalité virtuelle, par le biais technologique des visiocasques (lunettes à réalité virtuelle), permet de plonger l’individu dans un environnement recréé par ordinateur. Ce type de technologie peut être utilisé à des fins psychothérapeutiques ou d’évaluation clinique.

La télépsychothérapie, autrement dit la psychothérapie par internet, réfère à l’application de la psychothérapie par vidéoconférence. Les psychologues conduisent leur entretien thérapeutique à distance sans jamais rencontrer physiquement leur client, et cela fonctionne bien.

Rhizome : Que permet la réalité virtuelle au clinicien ?

Stéphane Bouchard : Pour le clinicien, la réalité virtuelle peut être très riche, notamment parce qu’en fonction des applications utilisées, il peut avoir accès à d’autres choses. La réalité virtuelle permet de recréer un contexte doté d’une charge affective, toujours sous le contrôle du psychologue, qui se veut à des visées thérapeutiques.
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Le patient va ainsi réagir avec l’ensemble de ses réactions émotionnelles, ce qui permettra par ailleurs, au psychologue de faire un travail beaucoup plus riche puisqu’il aura accès à la réalité à laquelle peut être confronté le patient dans son quotidien et à laquelle le psychologue n’a pas accès depuis son bureau.

La réalité virtuelle peut également être utilisée dans la clinique du trauma et des vécus traumatiques, d’un point de vue psychothérapeutique mais également dans le domaine de la prévention.
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Comment appelle-t-on à l’aide ? Dans le cadre des traitements psychothérapeutiques du trauma, l’exposition aux souvenirs traumatiques est plus délicate et plus difficile à jauger pour le clinicien, puisque le patient va devoir reprendre contact avec des souvenirs des évènements traumatiques, ce qui lui sera extrêmement pénible.

Toutefois, la réalité virtuelle reste sécurisante puisqu’elle est sous le contrôle du clinicien qui oriente les discours et les expériences vécues par le patient.

Rhizome : La cyberpsychologie relève-t-elle d’une clinique ou d’une théorie clinique particulière ?

Stéphane Bouchard : L’utilisation de la cyberpsychologie ou de la réalité virtuelle ne change pas la nature du travail du psychologue. Il doit continuer à être compétent en individualisant, en nuançant et en adaptant son intervention à chaque patient. Ce sont des outils additionnels qui sont mis à disposition des cliniciens.
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Rhizome : Est-ce que vous constatez des réticences à l’utilisation de ces techniques, notamment d’un point de vu clinique ?

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Du côté des professionnels, la réticence majeure que l’on constate porte sur l’usage de la technologie. Les cliniciens s’inscrivent le plus souvent dans un profil de carrière en psychologie parce que l’être humain les intéresse, alors de mettre la technologie entre eux et l’humain représente une pratique contre intuitive.
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Le risque est qu’un jour on se retrouve dans La Matrice avec des personnes complètement déconnectées et qui préfèrent éviter toute interaction sociale. Il faut voir ce que l’on souhaite faire avec ces technologies ? quels en sont les enjeux et si c’est sécuritaire ou non ?

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