Chloé de Bacco raconte sa longue et difficile reconstruction

logo_nice-matinBlessée le 13 novembre au Bataclan, la Niçoise Chloé de Bacco raconte sa longue et difficile reconstruction
01/09/2016
La Niçoise figurait au nombre des blessés du Bataclan, le 13-Novembre. Après six mois d’hospitalisation, son quotidien se vit au rythme de la rééducation. Un nouvel avenir se dessine.
Un an. Cela faisait pile un an que Chloé de Bacco, la Niçoise, n’était plus venue se ressourcer chez elle. Chez ses parents à Levens. Auprès de sa sœur et son neveu, installés quartier de la Libération à Nice.

La liberté. Pour Chloé, depuis quelques semaines, c’est celle de pouvoir marcher de nouveau toute seule. Sans les cannes. C’est ce qui redonne aujourd’hui son joli sourire à la jeune femme de 29 ans.

Un sourire qu’elle aurait pu perdre à tout jamais, le 13-Novembre dernier dans la fosse du Bataclan, à Paris. Où elle et son amie Fanny Minot, dansaient, dansaient et dansaient encore en écoutant les Eagles of Death Metal. Pas le groupe du siècle mais un bon son garage pour passer la soirée.

Chloé et Fanny étaient inséparables. Elles adoraient le rock et les soirées filles. Inséparables jusqu’à ce que les balles des barbares brisent une amitié qui restera scellée à jamais.

Jusqu’à ce que le claquement des Kalach’ et les ombres de Daech viennent déchirer un de ces petits bonheurs que les copines chérissaient.

Chloé a été touchée au bras droit et à la jambe droite. « Anesthésiée », elle a fait la morte. Fanny, elle, n’a pas survécu.
C’est assise à la terrasse d’un café, que l’on rencontre Chloé. Elle a changé de look. Fini les cheveux châtains, c’est désormais en blond platine qu’elle s’affiche. T-shirt jaune pâle sur jupe rose et sandalettes.

Quand on la croise, on voit d’abord une fille que l’été invite à la décontraction et aux tenues légères. Et puis on commence à distinguer les tatouages. Les cicatrices aussi. Et cette main droite serrée. Comme si elle continuait à s’accrocher à quelque chose. A quelqu’un.

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Arnaud, rescapé de l’attentat du Bataclan : « J’ai envie de vivre, même sans mes jambes »

logo-closerArnaud, rescapé de l’attentat du Bataclan : « J’ai envie de vivre, même sans mes jambes »
Par Lola Vauban
Le 23 août 2016

Le commissaire Arnaud Beldon, devenu paraplégique après avoir reçu une balle lors de l’attentat du Bataclan, a reçu, en juin, la légion d’honneur. Avec sa compagne Bérangère, il se bat pour se reconstruire.

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Il a encouragé les personnes à fuir alors qu’il restait au sol

21 heures, le concert commence. Les gens sont heureux. Les couples se tiennent par la main. Bérangère regarde son portable. Il est 21h37. « Arnaud m’enlace. C’est la dernière fois que je le vois à mes côtés [debout, NDLR] mais ça, je ne le sais pas encore. Je lui dis merci et l’embrasse. Puis soudain, des coups de feu retentissent », poursuit-elle. Les gens commencent à hurler. Arnaud ordonne à sa femme de se coucher. Il lui dit qu’il faut sortir d’ici. Les terroristes rechargent leurs armes et tirent à nouveau. « Arnaud me dit qu’il est touché, qu’il ne sent plus ses jambes. Je ne raisonne plus. Il me dit qu’il m’aime, et qu’il faut que je me tire de cet endroit. Il me demande de me mettre sous lui mais j’ai du mal à le concevoir comme bouclier humain. Je le serre fort contre moi. »

Au moment où les terroristes montent à l’étage, Arnaud ordonne à Bérangère de partir. Elle fonce vers la sortie. « Je l’ai laissé seul, avec un sentiment d’abandon qui ne m’a toujours pas quittée. J’ai cru que je ne le reverrais plus jamais. » Des heures plus tard, elle apprend que son compagnon a été évacué, conscient.
Pour s’en sortir, il a rampé sur les corps, soulevant ses jambes comme il le pouvait jusqu’aux portes battantes de la sortie. Il a encouragé toutes les personnes qui l’entouraient à fuir, alors que lui-même restait au sol. Uni par ce drame, le couple se reconstruit ensemble. « Il a autant besoin de moi que moi de lui pour avancer, explique Bérangère. Je suis fière de tous les progrès qu’il fait. » Dès qu’il le pourra, Arnaud reprendra le travail. Il sera le premier commissaire en fauteuil roulant. « Ce que je veux, c’est qu’on ne voit plus le fauteuil roulant mais qu’on me voit moi », dit-il.

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