Terrorisme : « On ne peut pas vivre en état de stress permanent »

Logo Nice 14 juillet 2016 vendredi 29 juillet 2016
par  Elodie Chermann
Une interview d’Evelyne Josse par la journaliste Elodie Chermann paru dans le quotidien français
Le Parisien le dimanche 17 juillet 2016.
ATTENTAT. La promenade des Anglais a été rendue aux Niçois. Hier, ils y ont repris leurs habitudes sans oublier pour autant les nombreuses victimes.MOINS de quarante-huit heures après l’attaque terroriste qui a coûté la vie à 84 personnes jeudi soir, la circulation a repris hier matin sur la promenade des Anglais à Nice. Seulement dans un sens. Et avec moins de trafic que d’habitude. Dès midi, les piétons ont eu le feu vert pour déambuler à nouveau en front de mer, prendre un bain de soleil sur la plage ou se baigner.
C’est le signe que la vie commence — doucement — à reprendre le dessus malgré l’horreur et le chagrin.

 « On ne peut pas vivre en état de stress permanent »

Selon la psychologue, maître de conférences à l’université de Lorraine à Metz, le traumatisme nous touche tant sur le plan individuel que sur le plan collectif.
Quelles conséquences psychologiques l’attentat de Nice va-t-il avoir sur les victimes et les témoins ?

ÉVELYNE JOSSE. Voir des corps voler comme dans un jeu de quilles et des membres éparpillés sur le sol constitue un choc encore plus violent que de tomber sur une victime couchée au sol avec du sang qui sort de la poitrine. Mais suivant sa personnalité, ses antécédents, son degré d’implication dans le drame et le niveau de soutien fourni par son entourage, chacun réagira de manière très différente. Certains;manifestent bruyamment leurs émotions par des pleurs ou des cris,d’autres semblent totalement indifférents ou bien se sentent coupables d’avoir survécu.
Mais ça ne présage en rien de leur évolution mentale.

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Attentats de Paris : la soeur d’Antoine, Maud Griezmann raconte le Bataclan

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Attentats de Paris : la soeur d’Antoine, Maud Griezmann raconte le Bataclan

Sarah Paillou
07 juillet 2016
Ce soir-là, son petit frère joue au Stade de France, contre l’Allemagne. Maud Griezmann, la soeur de l’attaquant de l’équipe de France, n’admire pas les exploits sportifs d’Antoine, elle préfère se rendre à un concert. Celui des Eagles of Death Metal, au Bataclan, le 13 novembre. Pour la première fois, la jeune femme raconte au New York Times cette nuit d’horreur. 
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Pas besoin de son portable, mieux vaut profiter du rock pleinement. Alors Maud ne regarde plus son téléphone après le début du concert. Elle ne sait pas que, vers 21h20, son frère et ses coéquipiers ont levé le nez du ballon, en entendant deux détonations.

« Au début, je croyais que c’était une blague. Et puis j’ai entendu les cris »

Deux hommes viennent de se faire exploser aux abords du Stade de France, à Saint-Denis. Maud ne sait pas non plus que d’autres terroristes tirent sur les Parisiens installés en terrasse des cafés et restaurants.
Vingt minutes plus tard, la jeune rouquine entend les premiers bruits sourds au Bataclan. « Au début, je croyais que c’était une blague, raconte-t-elle. On pensait que ça faisait partie du concert. Et puis j’ai entendu les cris. »
Elle et son petit ami sont poussés dans un coin de la salle. Trois djihadistes pénètrent dans la salle de spectacle, armés de fusils et de grenades. Le couple se jette au sol, pour éviter les balles. Une femme tombe entre eux deux. Il faut alors rester le plus immobile possible. « Si tu bougeais, t’étais mort. Quelqu’un près de moi a bougé, et ils l’ont tué. Ils lui ont juste tiré dessus, et je l’ai entendu s’effondrer ».

Au Stade de France, Antoine Griezmann ignore tout de ce qu’il passe à Paris. La rencontre amicale contre l’Allemagne poursuit son cours. Dans la salle du Bataclan, sa soeur, son petit ami et la femme allongée à leurs côtés attendent. Ils se tiennent les mains. Régulièrement, chacun leur tour, ils resserrent leurs doigts. « C’était la seule façon de dire à l’autre qu’on était toujours vivant », explique Maud. Leur communication codée dure pendant 90 minutes.

Mémoire sélective

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« C’est un match important pour Antoine, pour l’équipe, pour les fans. Mais ce n’est rien de plus, rétorque Maud. Quand je pense à ce qu’il s’est passé, je ne pense pas au football. J’essaie de ne pas y penser du tout. »
Selon le quotidien américain, la rescapée n’a jamais vu de psychologue. Une fois, elle a parlé à Antoine de cette nuit-là. Et puis ils ont décidé qu’il valait mieux aller de l’avant.

Les mains se serrent

Quand la jeune femme de 28 ans raconte, sa mémoire est sélective. Elle peut décrire parfaitement le mécanisme des mains qui se serrent, mais ne connaît rien de celle qui était à côté d’elle. Où étaient les assaillants, ce qu’ils criaient, combien ils étaient, elle ne se souvient plus. Mais les moments de silence sont gravés dans sa mémoire, bien plus effrayants que le bruit des coups de feu.
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Maud ne craint pas ses émotions ce jeudi soir, pour le match de l’Euro. Il n’y a pas d’image du 13 novembre qui lui revienne en tête. Elle a fermé les yeux presque tout le temps qu’a duré l’attaque. Les sons, par contre, sont toujours là. Les cris, les pas. « Je ne sais pas quand ça s’arrêtera. Je ne sais pas si ça s’arrêtera. »

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