Pour être un héros, il faut d’abord s’intéresser aux autres
Samedi 13 Août 2016
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Guillaume Dezecache, docteur en sciences cognitives et chercheur postdoctorant à l’université de Neuchâtel, en Suisse, mène une étude sur les réactions à la menace au cours de l’attentat du Bataclan à Paris, le 13 novembre dernier. Son travail, qui n’en est encore qu’aux prémices, vise à identifier les « ingrédients » qui amènent les gens à faire preuve de comportements « prosociaux », c’est-à-dire à s’aider les uns les autres. « Il y a avant tout une question d’opportunité, on a plus de chance d’être héroïque en ville qu’à la campagne, note-t-il. Mais l’éducation joue un rôle important. Le fait d’avoir été bénévole, par exemple, augmente la probabilité d’acte héroïque. »
Première leçon, basique mais cruciale : pour être un héros, il faut d’abord s’intéresser aux autres. Les témoins interrogés par Marianne confessent tous une propension à intervenir dans les situations délicates qu’ils peuvent rencontrer au quotidien. « Pas du genre à détourner le regard », dit Arnaud Gonnet, qui a empêché le viol d’une de ses collègues de travail ; une « tendance à ne pas avoir peur de grand-chose », pour Christian Souillé, qui a risqué sa peau pour sauver une vieille dame d’un incendie. « C’est vrai que je suis du genre à mettre mon grain de sel quand je vois quelqu’un se faire embrouiller dans la rue, reconnaît Pierre, rescapé de la fusillade du Carillon, qui a organisé les premiers soins aux victimes autour de lui. Je fais attention à ce qui se passe autour de moi. »